Hier soir
au Bikini, pour la première soirée du festival des Inrocks, à l’affiche il y
avait surtout Electric Guest et The Vaccines.
Nous
entamons la soirée par Poliça, le concert avait déjà commencé en arrivant, et
bien ce n’était pas bien grave au vu de la difficile demi-heure que nous avons dû
supporter. La formation était pour le moins spéciale : 2 batteries, une
basse et une chanteuse/appuyeuse sur des boucles avec un look d’autruche. Il
n’y avait qu’à regretter qu’elle ne pousse pas le mimétisme jusqu’à mettre la
tête dans le sable… Bref pas grand-chose à en sortir, à part le bassiste,
techniquement impeccable.
J’attendais
avec impatience la deuxième partie : Electric Guest, pour moi l’album de
l’année 2012, enfin pour l’instant. Et bien je n’ai pas été dessus !
Asa
Taccone, le très petit leader et chanteur du groupe, envoie la sauce, monté sur
ressort, avec son déhanché qui aurait pu faire de lui un des acteurs principaux
de « A Night At Roxbury » ou un sosie de Thierry Hazar au
choix. Le batteur et autre compositeur du groupe martèle sur sa batterie avec
une conviction rarement vu (peut être le batteur de Phoenix), le bassiste/basse
clavier fait son job et le guitariste/clavier fait sonner sa Gibson
semi-acoustique avec une clarté fabuleuse.
Et c’est
ça la différence principale : on se retrouve avec un son clair, des supers
aigus sur la guitare et les pianos, une basse un peu en retrait, bien loin de
la production typique de Danger Mouse (Rome, Gnarls Barkley, Sparklehorse,
Broken Bell, le dernier Black Keys et donc Mondo) et son rythm n blues low-fi
et crasseux qui caractérise par moment l’album (et à moindre mesure le single
Holiday). Evidemment, cela donne un son avec moins d’ampleur (pas assez pour
Jacques, mais bon il n’était pas dans la fosse, ça n’avait pas le même son),
finalement moins dansant mais vraiment intéressant. La voix particulière d’Asa
sonne bien, les harmonies vocales sont parfaites, les chansons toujours
impeccables, par contre aucun light show, festival oblige je pense. Toutes les
chansons de l’album y sont passés, plus une reprise de Little Dragon (ça me
disait vaguement quelque chose, mais à creuser) et plus le single Holiday
malgré le set festival d’1 heure top chrono. Je me demande comment se
débrouillent-ils avec un set long, peut être en allongeant des morceaux comme
Troubleman qui n’attendent que ça… Bref j’ai passé un très bon moment.
What
Did You Expect From The Vaccines? Titrait leur premier album, et
bien pour ma part je n’attendais pas grand-chose de leur part, j’étais plutôt
venu pour Electric Guest… Et je me suis pris une bonne claque Rock n Roll comme
il faut ! Bon d’accord j’avais écouté avec intérêt le dernier album sorti
il y a peu. Et de toute façon un groupe qui monte sur scène avec un bassiste
blond, arborant une Rickenbacker et un Tshirt Joy Division (ça me rappelle un
groupe, je ne sais pas lequel…) n’est pas foncièrement mauvais. Le moins qu’on
puisse dire, c’est que ça envoie velu ! Dès le début, ils ont décidé de ne
pas être polis les petits Londoniens : distorsion et larsen à fond, saillies
brutales de Stratocaster, martèlement de fûts, basse percutante et un No Hope
sans espoir pour la finesse. Après quelques secondes de flottement
très l’Arme Fatal : « je suis trop vieux pour ces
conneries », les pieds se mettent à danser tous seuls. Les chansons sont
courtes, rapides, je-m’en-foutistes, incendiaires, pas toujours bien
callées au niveau de la voix mais avec tellement d’énergie, bref on écoute ça
avec un vrai plaisir coupable. Beaucoup d’influence sur scène : du grunge,
du garage bien crade à la Sonics, mais surtout du punk façon Ramones, peut-être
un peu mieux joué ! ça pogotte, ça slame, ça transpire, bref ça transforme
la salle en petite cave anglaise, la bière chaude en moins. 1 heure top chrono
de rock n roll qui a retourné tout le monde.