Ya pas à
dire, à Toulouse on est assez vernis coté concert en ce moment !
Il faut
dire qu’on a eu un début d’année plutôt gâté avec Motorama, Aline/Lescop, Dog
Is Dead/Two Door Cinema Club, Julien Pra/Jil Is Lucky et maintenant Jacco
Gardner !
Il est
temps d’enfiler son gilet de sauvetage, son slip Pierre Cardin et d’embarquer
dans la De Lorean, direction 1967 nom de Zeus ! Car même s’il est né en
1988 à Amsterdam, Jacco nous emmène il y a longtemps, à l’époque de l’été de
l’amour, quand on mangeait du buvard et des champignons mexicains qui
provoquent des visions colorées. Alors mettons-nous une fleur dans les cheveux
et allons affronter cette vilaine pluie, direction le Saint des Seins, un peu
notre QG de la place St Pierre où on va boire des peintes à 2.60 (ça vous fait
mal au cul ça à Paris ! des happy hour jusqu’à 22h, même quand il y a
concert).
Pour ceux
qui n’avait pas suivi l’avis que j’avais donné sur Jacco Gardner, on se
retrouve avec une pop très psychédélique, très inspirée par les Beatles période
Sergent Pepper/Magical Mystery Tour (plutôt les pépites Lennoniennes,
franchement certaines font très Strawberry Field ou I Am The Walrus), les
Zombies de Odessey and Oracle, Pink Floyd de From The Piper At The Gate Of Down
(concision, psychédélisme, voix, mellotron ) et la BO de More voir Meddle. Bref
ça ne fleur pas bon la modernité, même si grâce à une batterie un peu
nonchalante on apporte un je ne sais quoi d’un peu actuelle.
La
première partie s’appelle Marie Mathématique, et le moins qu’on puisse dire
c’est qu’ils étaient mal réglés. C’était assez atroce… un piano qui sature, une
voix inexistante (elle chante en français ou en anglais ?). Pourtant ça a
l’air plutôt pas mal, un coté Granville, avec une chanteuse (haute) perchée et
une basse assez sympa. Mais non le son était contendant... Ce ne fut pas bien
long fort heureusement mais on commençait à avoir sérieusement peur pour la
suite…
Jacco et
son groupe arrivent, font quelques vérifs son, principalement les 3 micros et
se pointent tranquilou pour commencer sur Cabinet Of Curiosity, la chanson
éponyme et instrumentale de l’album. Et là c’est la claque, le son est parfait,
mais vraiment parfait ; ça sonne vraiment du tonnerre ! La formation
est composée de Jacco, au chant, mellotron et clavier, d’un bassiste qui fait
les harmonies graves, d’un guitariste (guitare sèche) qui fait les harmonies
aigues et d’un batteur ; assez classique en somme.
La
première chose à dire c’est que la voix (même quand il utilise l’écho ou le
vocodeur) et surtout les harmonies sont somptueuses, franchement c’est mieux
que sur l’album. Il est vrai que les chansons sont assez proche de leur version
album (même structure, peu de changement dans les arrangements au mellotron)
mais l’interprétation est meilleure, c’est assez rare pour le remarquer !
Derrière
eux passent des vidéos assez barrées de mélange de film de science-fiction des
années 30, des films super 8, un cours sur la convection ou sur les éruptions
solaires et la création d’aurores boréales et de colorations très
psychédéliques, bien en accord avec ce qui se passe sur scène. Tout est
parfaitement exécuté, le coté vaporeux de la voix est super, The Riddle,
Watching The Moon sont magnifiques, Help Me Out, Where Will You Go et Chameleon
sont assez dynamique et vraiment sympa. Finalement tout l’album y passe plus 3
/ 4 inconnues au bataillon dont une qui s’étire en expérimentation
psychédélique vraiment intéressante.
Le seul
bémol : une rupture de stock sur les vinyles….
Un autre
aussi : j’aurais bien aimé avoir une reprise dans le rappel, genre du Pink
Floyd (Green Is The Colour, Arnold Layne ou Mathilda Mother, et pourquoi pas
Echoes).
Bref vous
l’aurez compris encore un concert à voir, d’ailleurs presque plus à voir qu’à
écouter ! Par contre ça ne ressemble pas trop à du BRMC ou Foals, il faut
aimer le style. On verra si Tame Impala dans un registre équivalent fera
mieux : ils passent en juillet.