dimanche 9 août 2015

Jaakko Eino Kalevi – Jaakko Eino Kalevi #jaakkoeinokalevi



On peut dire que sans le magazine Magic, je ne me serais jamais penché sur cet artiste finlandais. Et ça aurait été une grave erreur.
Bien sûr il faut aimer l’électro pop, avec clavier vintage, avec le côté un peu planant cher à Air et ce style 80’s très dans l’air du temps. Peut-être trop ? Ce n’est pas faux. Mais c’est quoi ce style, qu’est-ce que ça me rappelle ? Mais bien sûr, Vladimir Cosma ! Un mix entre la BO du Père Noël est une ordure, La Soupe Aux Choux, L’aile ou La cuisse, La boom, les sous-doués et Inspecteur Labavure !
Mais bon quand on est finlandais comme notre ami Jaakko, on n’a certainement pas dû voir ce monument du 7ème art franco-berrichon La Soupe Au Choux, donc quand on utilise le synthé comme Vladimir Cosma, ça ne peut être que par pure coïncidence. Sur une chanson comme sur Deeper Shadows (ça m’a fait rire à la première écoute), OK. Mais sur un album complet ? Non, il doit connaitre en fin de compte. Après tout, pour beaucoup d’étrangers, tout ce qui est français est classe, d’accord. Mais Vladimir Cosma, sérieux ?

D’accord, il y a des titres plus classiques comme Double Talk, désabusé et assez fin, la très bonne intro JEK. Parfois ça tangente dangereusement le lounge comme Mind Like Muscle ou le n’importe quoi kitsch type Jean-Michel Jarre croisé avec la BO de la Boom et Era (le truc Moyenâgeux new age sponsorisé par TF1) comme Ikuinen Purkautumaton Jännite (ça ne s’invente pas…).

Je ne sais pas pourquoi on y revient, pourquoi on aime, est-ce grâce (ou à cause?) des réminiscences de BO d’enfances très datées, remplis de gimmick de synthés, de saxos en folie, de basses synthétiques et de bruitages très SF low cost façon Gendarmes et les extraterrestres ? (Hush Down). Il faut aussi y reconnaître un certain talent pour la mélodie. Mais bon ça ne suffit plus de nos jour ma pauvre dame.

Bref je ne sais pas encore vraiment pourquoi j’aime bien et j’y reviens, mais j’en suis sûr par contre, beaucoup vont détester grave !


Tame Impala – Currents #tameimpala



J’ai vraiment bien aimé les 2 albums de Tame Impala, j’ai adoré le concert (chroniqué dans ces lignes). Mais malgré tout, écouter un album entier de Tame Impala à jeun était un peu difficile, un peu trop expérimental, un peu trop barré, un peu trop psychédélique même si très intéressant. Donc au final on aime mais pas tant que ça. On l’enlève assez vite des playlists.

Et puis, il y a quelques mois est arrivé le premier single Let It Happen et avec lui une petite claque. Exit les guitares acides, c’est le clavier le nouveau roi. Plus doux, plus pop, mais toujours avec la même voix, la basse bien ronde et la batterie si caractéristique (d’ailleurs fun fact, le batteur vient d’Albi…). Puis en milieu de titre, ça déraille, on s’écarte de la pop classique vers quelque chose de très électro. La chanson s’étire, le vocoder apparaît, c’est planant, un peu enivrant, quand même psychédélique, comme si Daft Punk et Pink Floyd avaient fait un album commun. Bref on reconnait Tame Impala, mais ça a bougrement changé.
Et l’album est entièrement dans la même veine : moins d’acide, plus de sucre, de pop. Certains vont regretter l’arrivée des claviers en lieux et place de la Rickenbacker de Kevin Parker et de ses saillies acides, et bien moi j’aime bien. Ça s’entend fortement sur Let It Happen, mais aussi sur Past Life qui aurait pu être sur le dernier Daft Punk, mais aussi de façon générale, distillé sur tous les titres. On y trouve des titres beaucoup plus cheesy, beaucoup plus immédiats, des tubes en puissance comme Yes I’m Changing (il a écouté les Beach Boys avant ?), Eventually (Ballade au refrain hyper accrocheur (géniale), clavier façon BO de Drive), ‘Cause I’m a Man (plus RnB, mais celui des 70’s hein, pas celui de Rihanna). Il y a aussi du plus classique avec Disciple, titre plutôt Immédiat, solaire et pop, avec guitare cette fois ci. On a aussi The Less I Know The Better qui sort du lot avec son coté limite funcky.
Ça change effectivement, mais Kevin Parker garde toujours sa patte psychédélique, notamment par l’usage, peut-être un peu trop important, de l’écho sur la voix et la batterie un peu « low-fi ». On retrouve sa touche de producteur (on lui doit Melody Echo Chambers et Moodoid), ses effets mais aussi sa méticulosité. Les ambiances sont bien rendues et les claviers sonnent vraiment d’enfer !

Si pour vous Tame Impala se limite au heavy blues un peu psyché d’Elephant, vous allez être déçus. Si par contre les claviers ne vous font pas peur, vous allez être agréablement surpris par cet album plutôt audacieux qui tente le grand pont entre pop grand public et élitisme psychédélique.