mardi 8 décembre 2015

Martin Courtney – Many Moons vs Ducktails – St Catherine #martincourtney #ducktails #realestate














J’adore Real Estate et sa pop aérienne, Mat Mondanile le guitariste de la formation avait déjà sorti plusieurs albums solo sous le pseudonyme de Ducktails, le dernier en date à la fin de l’été, Ste Catherine, et c’est maintenant au tour de Martin Courtney, l’autre tête pensante de Real Estate, leader et compositeur principal de s’y coller.
Autant je trouvais le son de Ducktails proche de Real Estate, autant avec Martin Courtney c’est encore plus fort. Même voix évidemment, même son de guitare et même type de composition, mais un peu plus calme, gageons que le coté plus pêchu vient de Mat !

Ça vous dit un petit match de pop entre les deux compères ?

D’un côté St Catherine l’album de Ducktails parait plus original avec ces claviers plus enveloppants et son coté BO de série 70’s, ses guitares un peu destroy à la Mac deMarco et sa production a priori plus léchée, on pourrait dire qu’il prend l’avantage.

Mais après une nouvelle écoute de Martin Courtney on commence à le préférer : sens de la mélodie, basse appuyant juste ce qu’il faut, délicatesse de la production assez classique. L’album est plus bucolique lorgnant vers le folk et la Californie des Byrds – mais où est passée la 12 cordes et le tambourine man qui joue une chanson pour nous ? Même quand Martin pousse un peu le tempo vers le power pop (en tout bien tout honneur, on va ne pas aller trop vite quand même) cela reste délicat et sympathique, comme sur Northern Highway.

Et puis on réécoute Ducktails, on se dit qu’il peut être fier de titres comme Headbanging In The Mirror, The Laughing Woman, un très bon titre qui nous fait instantanément penser au maitre Elliott Smith ou Into The Sky, Medieval et son intro géniale, de sa bizarrerie et de son originalité.

Et puis on réécoute Martin Courtney et on accroche à son coté ensoleillé, ses guitares plus claires, le coté dolce vita, en contrepoint des claviers de Matt. Ces tubes en puissances Awake, Vestiges et sa basse chaude (ma préférée), Northern Highway ou Asleep.

En fait entre chaque écoute les deux se nourrissent : le classicisme de Martin et les innovations sonique de Matt. Et les deux nous sortent des mélodies imparables en prime ! Peut-être un avantage pour Martin? Peut-être trop de titres instrumentaux chez Ducktails ? Il y en a aussi chez Martin Courtney...

Dur à dire tout ça…
En fait on croit pouvoir choisir mais on aime toujours le dernier qu’on écoute.
Le plus simple pour l’avenir ? Faire un album commun ! Le prochain Real Estate par exemple ! Ce serait une bonne idée, disons pour début 2016, ou juste avant l’été pour qu’il nous fasse tout l’été.




dimanche 6 décembre 2015

Connan Mockasin & Dev Hynes – Myths 001 EP #connanmockasin #devhynes #bloodorange



A la surprise générale, sans prévenir, sans buzz préalable voilà que nous arrivent ces magnifiques 3 titres venant d’une collaboration entre Connan Mockasin et Deventé Hynes, plus connu sous le nom de Blood Orange ou plus anciennement Lightspeed Champion. Et c’est très beau, RnB, soul, sexy, jazzy, bluesy, eighties. Ça sonne Prince, Marvin Gaye des derniers instants sur Feelin’ Lovely, un peu post punk sur La Fat Fur. En tout cas ça fait du bien et c’est hautement recommandé en cette fin d’année !


jeudi 3 décembre 2015

The Do live au Bikini, Toulouse, Mercredi 25 Novembre 2015 #bikini #thedo



Il y a des choses qu’on pense évidentes, comme acquises, par exemple aller à un concert et passer un bon moment.

Depuis ce vendredi 13, les choses ont changé. Et on a beau se dire que statistiquement il y a énormément plus de risques d’aller à la salle de concert à moto que de se faire flinguer pendant ledit concert, on y pense.
On y pense en regardant les sorties de secours, en s’offusquant presque que le contrôle soit normal et qu’il n’y ait pas 20 policiers devant la salle, en étant sur nos gardes. On se dit que le spectacle va être gâché par cette appréhension. Et puis quand le concert est génial, on est happé par l’instant et on oublie tout. C’est beau la musique !
25 novembre, au Bikini, The Do donne un concert tout juste 1 an après leur dernier à Toulouse, 1 an après leur dernier album et leur virage synthétique. Alléché par les on-dit sur l’excellence du précédent set, nous sommes allés au Bikini avec beaucoup d’espoir. Et nous n’étions pas les seuls. Malgré ces tristes évènements de novembre, le Bikini affiche salle comble, le concert est complet et je ne pense pas qu’il y ait des gens qui soient restés chez eux, ça fait plaisir, ça rassure. Quelques contretemps nous ont empêché de voir la première partie, je n’en parlerai donc pas.


Après une bière et un positionnement plutôt pas mal, pas trop devant, pas trop loin, pas trop sur le côté (oui aussi à côté de l’issue de secours gauche), le concert peut commencer. On commence tout doucement avec clavier et voix sur la délicate Mess Like This. La voix est claire, le son est parfait. Quand je dis parfait c’est vraiment parfait. J’ai rarement entendu un son aussi bien réglé. Pas trop fort mais englobant comme il faut. D’une clarté fabuleuse, bien contrasté avec de beaux aigus et des basses bien rondes et avec des réglages voix et instruments parfaits. La voix est belle sans forcer, le coté synthétique de l’album transparait super bien. Pour arriver à ce résultat il y a quelques instruments. En plus des 2 protagonistes Daniel et Olivia (le D et le O de the Do), 3 autres larrons se joignent à la fête : un batteur (batterie plutôt électronique), une nana aux claviers et aux chœurs et un gars à la guitare, à la basse et aux claviers. Et on peut dire qu’ils excellent dans chaque domaine.


Niveau setlist, tout le dernier album y passe, plus quelques titres des précédents albums mais pas leur méga tube On My Shoulders, marrant. Les anciens titres sont bien modifiés pour coller plus au nouveau son de The Do et ça rend très bien. On voit bien aussi que ça fait un an qu’ils tournent avec ce nouvel album : les versions sont assez différentes des versions album, couplets en plus, chants différents, arrangements différents, un solo de guitare en plus par ci, d’autres claviers par là. Ce ne sont pas de nouvelles chansons mais des versions améliorées. Le light show n’est pas en reste, beaucoup de spots et de fumée et une forêt de cheveux tombant du plafond en guise de décor.

Pour couronner le tout, l’ambiance est bonne, la bonne humeur communicative et Olivia partage pas mal avec le public.

Bref un très bon concert de près de 2h, on aurait aimé que ça dure un peu plus, certes, mais c’est déjà pas mal !

Deerhunter – Fading Frontier #deerhunter



Autant commencer par là, les précédents albums de Deerhunter ne m’avaient pas convaincu, mais je n’avais peut-être pas fait l’effort de rentrer dedans. Ça me fait un peu penser à Dirty Projector, tout le monde me dit que c’est génial que c’est le renouveau de l’indie pop US, mais je n’y arrive pas… Donc la sortie de ce nouvel album, même encensé par la critique ne m’avait pas particulièrement attiré. Mais quand les avis proviennent d’amis aux goûts sûrs, c’est autre chose. Et ils ont raison les bougres.

Bien plus accessible et pop, plus joyeux et solaire, ce petit rayon de soleil en ces temps sombres fait du bien. Un comble pour un album d’un mec atteint d’une maladie quasiment incurable et qui vient d’avoir un accident de voiture ! Parfaitement et minutieusement produit, il a tout d’un grand disque. Le chant pourrait paraitre un peu problématique par ce manque de mélodie par moment, mais la nonchalance et la diction très casablanquesque font figure de geste artistique. Et puis depuis quand un chanteur doit bien chanter ? On n’est pas à The Voice !

Bref un bon album, avec plein de titres géniaux, qui demande peut être un peu d’écoutes pour rentrer dedans. Les plus accessibles Breaker et Living My Life, sont de bonnes portes d’entrée avec ce côté lumineux et mélodique, Duplex Planet explore un coté plus stroksien dans le chant, Take Care plus calme est belle comme tout avec sa fin un peu prog. Snakeskin bouge beaucoup plus, funcky et rythmée, accompagnée d’une voix trafiquée comme à la grande époque du glam. Ad Astra est bien plus planante, psychédélique, à grand renfort de synthé eighties et de voix vaporeuse façon Tame Impala. Et enfin Carrion et l’ouverture As The Same sont très inspirées par Bob Dylan, j’aime un peu moins mais ça passe. Bref il ne reste que Leather And Wood qui est plus limite avec ses bidouillages. Mais rien d’horrible non plus.

Cette fois je suis d’accord avec la critique concernant ces Chasseurs de Cerfs et son leader acariâtre, dépressif et agressif : Fading Frontier est un très bon album, et certains de ses titres, avec en tête Living My Life, vont pas mal tourner.



Housse De Racket – The Tourist #HDR #houssederacket




Après 4 ans d’attente (une éternité dans le monde de la musique), Housse de Racket nous revient avec un nouvel album, et ils n’ont rien perdu de leur capacité à écrire des tubes. Le seul hic, c’est qu’il y a du monde au bataillon maintenant.

Tous comme sur les précédents albums, The Tourist laisse la part belle aux synthétiseurs, mélange anglais et français avec des textes un peu abscons traitant de voyages et de sujets légers, toujours volontairement très clichés. De la vraie pop, quoi.

Basse très présente, rythmique marquée, boucles enivrantes, accent français appuyé sur certains titres, la recette marche toujours autant, même si on est ici moins frontal que sur Alesia, plus nuancé, plus joyeux et insouciant. Bourré de titres immédiats et ensoleillés : The Tourist, Satellite 1, Turquoise, Crocodile, Le Rayon Vert. Evidemment ça sonne très Phoenix, en un peu plus électro peut être. Mais il y a aussi de temps en temps des volontés d’émancipations psychédéliques (Interiors, lente et très bien, Parallel Lives). En tout cas, ça réchauffe l’automne !

HDR (c’est comme ça qu’ils se font appeler maintenant) apporte un nouvel album à la communauté des disciples français de Phoenix, mais sans arriver au niveau du maitre bien sûr. On pourra donc le classer sans problème entre Saint Michel et le dernier Tahiti 80, peut-être un peu devant, ça doit être l’ordre alphabétique qui veut ça.

Travis Bretzer – Waxing Romantic #travisbretzer



Travis est canadien et est un pote de Mac deMarco, et ça s’entend. Et ce dès l’ouverture Giving Up et ses guitares un peu déglinguées et son coté nonchalant. On y trouve le même côté slacker et les mélodies qui ont l’air de couler de source, le tout entouré d’une production seventies. On y trouve aussi un côté Ducktails/Real Estate pour ses mélodies pop et surtout Dent May pour le coté seventies et la production ensoleillée très Beach Boys.

Pour un premier album, le canadien s’en sort plutôt bien. Sans atteindre les sommets de Mac deMarco, le disque reste quand même très agréable. Malgré quelques baisses de régime par ci par là (Story Book, Wishing Away), il est parsemé de pépites pop et ensoleillées : Giving Up (très Mac deMarco et aussi très Martin Carr), Idle By (sur le dernier Ducktails ?), Promise, The Bread (et ses guitares funcky), Lady Red.

Cet album est donc à recommander plus que chaudement pour les amateurs de Mac deMarco et de la pop lumineuse tendance seventies. Parfait pour ensoleiller ce début d’automne et le transformer en été indien. Comme Dent May il y a 2 ans en somme…