lundi 29 juin 2015

Christopher Owens –Chrissybaby Forever #christopherowens #chri55ybaby



Revoilà la moitié de Girls, après juste quelques mois. Et c’est d’ailleurs un album surprise : pas de promo, pas de teaser, pas de com, pas de titres sortis avant. Je ne me suis pas jeté dessus, même si le premier album m’avait beaucoup emballé, le dernier, très (trop ?) country m’avait aussi vraiment usé. Je n’aime pas la country, désolé… Je m’étais fait une raison…

Mais dès la première écoute, j’ai compris que j’allais adorer cet album. On y trouve de tout, du reggae, du folk, du rock, du doo-wap, des chœurs façons camps scout, de la drogue et des amours déchus à la pelle. Toujours en équilibre, à la limite du casse gueule (on se rappelle du flutiau de Lysandre très WTF et bien entendu la country accompagnant la veste en daim à franges de la pochette du dernier album), Christopher Owens arrive à tout faire passer grâce à sincérité.Commencer l’album par une chanson titrée Another Loser Fuck Up résume bien l’esprit !

Même si on trouve plein de chansons très intéressante dans cet album c’est globalement que l’album est passionnant, dans sa diversité : doo-wap avec des paroles vénéneuses façon Velvet sur Héroïne (Got Nothing On You), reggae bon enfant avec What About Love, minimaliste avec Music Of My Heart seulement habité par la ligne de basse saturée, pop classique influence Lennonienne avec Out Of Bed (Lazy Head) très belle chanson calme avec vocodeur, folk de feu de camp avec Come On and Kiss Me, rock un peu à la Lou Reed avec Me Oh My ou Selfish Feeling ou Another Loser Fuck Up (pas ma facette préférée du personnage), rock prog avec la longue et magnifique suite Waste Away (et sa guitare saturée), Susanna (instrumentale), When You Say I Love you (un slow un peu à l’ancienne avec ses chœurs féminins bien sentis quoique naïfs) et I Love You Like I Do.

Certains me diront que c’est quand même souvent les mêmes accords et que c’est un peu simpliste. Effectivement c’est simple mais c’est là que le garçon est bon, avec si peu, il fait passer beaucoup. Tout ça grâce à sa sincérité et sa fragilité.

En tout cas, pour moi, c’est un très bel album, et comme Lysandre, il restera, je le sens même mieux parti pour durer !


lundi 15 juin 2015

Kevin Morby au Connexion Live, Mardi 9 juin 2015 #kevinmorby #connexionlive



Je me rends compte que je n’ai pas encore parlé de Tambourine Man sur ce blog. Je ne parle pas de celui de Bob Dylan, popularisé par les Byrds, mais du joueur de tambourin du groupe toulousain The Deserteurs.
On avait déjà vu il y a bien 3, 4 ans les Deserteurs en première partie d’un groupe de filles, genre glam rock à la Runaways, combi moulantes et cris aigus de série. On avait déjà été frappé par le principe du gars au milieu de la scène, en position de leader, mais qui ne lead pas, qui ne chante pas mais joue du tambourin. Bon d’accord il fait les chœurs mais c’est léger. Et encore plus frappé de le voir débarquer avec son tambourin avec le groupe de filles. Après tout pourquoi pas, elles n’avaient pas de tambourin.
J’avais un peu oublié le sujet jusqu’à mardi soir, ou les Deserteurs passaient en première partie de Kevin Morby.

Enfin en deuxième première partie, car c’est une demoiselle qui était en première partie, Weyes Blood. Guitare sèche, voix cristalline, sobre, même la raie au milieu rappelle Joan Baez. Plutôt flatteur. Ce n’est pas trop ma tasse de thé, il faut être franc, mais c’est joliment fait, superbement chanté. Un point pour la reprise d’Harry Nilsson, de bonnes références.

Après un petit set, c’est autour des Deserteurs, composés d’un guitariste chanteur, d'un batteur, d'une claviériste « clavier basse » et de tambourine man qui fait aussi les chœurs. Tambourine man est toujours au premier rang, plus en avant que le chanteur qui parle (timidement) au micro. Je ne me rappelle plus trop de leur première prestation, mais ils ont dû faire des progrès, c’est bien mieux. Le style est entre de la surf musique façon BO de Pulp Fiction, un peu de Doors renforcé par le clavier et du bon gros garage 60’s US tendance Nuggets. Ça envoie, et il faut admettre que tambourine man tape dans les temps et qu’il y a un plus. Après je suis moins fan du chant plus déclamé, mais dans le style ça passe plutôt bien. Hormis l’incompréhension suscitée par la disposition scénique, c’est plutôt sympa.


Après une nouvelle pause arrive sur scène Kevin Morby avec une chemise cowboy blanche à broderies bleues du plus bel effet, renforcé par le port du tricot de peau en dessous. La classe à Dallas… Il est accompagné seulement d’une bassiste qui fait aussi la deuxième guitare et d’un batteur.
Personnellement j’aime beaucoup Kevin Morby, avec sa voix à la limite du casse gueule, ses références assumées à Lou Reed, Bob Dylan, les Doors et les autres. Le concert prend les qualités des chansons et rajoute une bonne dose de peps : c’est plus dynamique, les guitares tranchent beaucoup plus. Quelque fois ça enlève un peu de nonchalance et de finesse comme sur Sucker In The Void, que je trouve plus intéressante en version langoureuse, délicatement venimeuse, comme du Velvet. Mais mon voisin a préféré la version plus brute servie par Kevin mardi soir. Par contre Harlem River (malheureusement perturbé au début par un larsen) profite beaucoup de cette hausse de tension, la fin psychédélique à souhait, tailladé par les saillies de la Fender Jaguar de Kevin était vraiment un grand moment. Evidemment, avec seulement 2 albums à son actif, le concert n’est pas un modèle de longueur, mais grâce à la qualité des chansons, on ne s’ennuie jamais.


Mais dites-moi donc ? Ce n’est pas du tambourin qu’on entend tout d’un coup ? ça a l’air de venir de la mezzanine… C’est dans le rythme, plutôt bien fait, mais Kevin est perplexe. D’où vient ce son? Mais c’est notre ami tambourine man qui se permet de jouer sur le morceau sans invitation. On ne saura pas vraiment si Kevin a été amusé ou agacé, mais il a souvent demandé à l’illustre tambourin de venir le rejoindre sur scène, pour jouer avec ou s’expliquer. Toujours est-il que sur la chanson finale, il est descendu jouer pendant une ou deux minutes.

Mais où est Tambourine Man?

Bizarre tout ça, et un peu sans gêne j’ai trouvé. Enfin ça n’a pas trop perturbé Kevin Morby, qui a joué au final la quasi-totalité de ses 2 albums, en un peu moins de 2 h et nous a gratifié de 3 ou 4 rappels (en fait il remontait à chaque chanson). Un concert vraiment sympa, de bonnes chansons, une interprétation différente des versions albums. Que demander de plus ?
Je suis passé le voir pour une dédicace du vinyle après le concert. Je n’ai pas tout compris vu son accent plutôt prononcé mais visiblement, de ce que j’ai pu saisir, il a beaucoup apprécié la soirée et m’a dit qu’il aimerait bien continuer sur sa lancée et venir une fois par an à Toulouse.

See you next year, Mister!

Paul Mc Cartney live au stade vélodrome, Marseille, 5 juin 2015




Mon beau père est très croyant. Sa religion c’est la pop musique. Pour lui la sainte trinité c’est les Beatles, les Kinks et les Beach Boys, soit quand on ne garde que les songrwritters encore en activité (et donc non décédés) Paul McCartney, Ray Davis et Brian Wilson. Il ne manque d’ailleurs pas une occasion d’aller les voir à la grande messe.


Et bien depuis samedi dernier, à mon tour, j’ai vu la trinité en concert. Ray il y a bientôt 6 ans à l’Olympia, Brian il y a 3 ans à Londres et Samedi dernier Sir Mc Cartney au stade Vélodrome.

Et oui au stade Vélodrome, à Marseille, dans un grand stade, 45 000 personnes, scène gigantesque, écran géants sur les côtés, queue à la buvette, bière valant la moitié du PIB du Nigeria, ne parlons pas des Tshirts…Alors balayons tout de suite la polémique : oui ça vaut le coup.



On passera sur la « première partie » DJ set autour des Beatles et surtout le film de photo sympa, mais beaucoup trop long.
On s’est vraiment dépêché à mort pour être sur place à 20h et sir Paul n’est arrivé sur scène qu’à 21h30 passée. Mais bon, on a été gâté.
D’abord la set list est impressionnante : 41 titres et près de 3h de show. D’ailleurs la voilà :

1. Eight Days a Week (The Beatles song)
2. Save Us
3. Got to Get You into My Life (The Beatles song)
4. Listen to What the Man Said (Wings song)
5. Temporary Secretary
6. Let Me Roll It (Wings song) (with Foxy Lady)
7. Paperback Writer (The Beatles song)
8. My Valentine
9. Nineteen Hundred and Eighty-Five (Wings song)
10. The Long and Winding Road (The Beatles song)
11. Maybe I'm Amazed
12. I've Just Seen a Face (The Beatles song)
13. We Can Work It Out (The Beatles song)
14. Another Day
15. Hope for the Future
16. And I Love Her (The Beatles song)
17. Blackbird (The Beatles song)
18. Here Today
19. New
20. Queenie Eye
21. Lady Madonna (The Beatles song)
22. All Together Now (The Beatles song)
23. Michelle (The Beatles song)
24. Lovely Rita (The Beatles song)
25. Eleanor Rigby (The Beatles song)
26. Being for the Benefit of Mr. Kite! (The Beatles song)
27. Something (The Beatles song)
28. Ob-La-Di, Ob-La-Da (The Beatles song)
29. Band on the Run (Wings song)
30. Back in the U.S.S.R. (The Beatles song)
31. Let It Be (The Beatles song)
32. Live and Let Die (Wings song)
33. Hey Jude (The Beatles song)
Encore:
34. Another Girl (The Beatles song)
35. Hi, Hi, Hi (Wings song)
36. Can't Buy Me Love (The Beatles song)
Encore 2:
37. Yesterday (The Beatles song)
38. Helter Skelter (The Beatles song)
39. Golden Slumbers (The Beatles song)
40. Carry That Weight (The Beatles song)
41. The End (The Beatles song)

Un bon mélange de chansons période Beatles, période solo, période Wings, et période récente. Des chansons mythiques et archiconnues, d’autres plus confidentielles même dans le répertoire des Beatles. Il y en a pour tous les gouts !
Ça valait le coup par la qualité globale d’interprétation : c’est carré, bien joué, bien chanté. Les guitares sonnent d’enfer, elles peuvent vus les modèles utilisés. Les voix aussi, que ce soit Polo, plutôt en forme pour son âge, mais aussi les chœurs. Seul défaut : pas de cuivres ou de corde mais un synthé pour le faire.
J’ai été surpris par de très beaux moments de grâce comme And I Love Her, très touchante, Blackbird bien sûr, ou un portion de la scène monte assez haut, Paul tout seul avec sa Jumbo, Something et son début au Yukulélé, comme George lui avait appris, Eleanor Rigby et les chœurs magnifiques même si des vraies cordes et non un synthé aurait été encore mieux, Maybe I’m Amazed et sa fin toute en finesse, Band And The Run parfaite et bien entendu le final Golden Slumbers / Carry That Weight / The End.
Après il y a les (autres) grands classiques : Let It Be, Hey Jude, Yesterday, Paperback Writer, Can't Buy Me Love, Michelle (qu’il ne joue qu’en France), The Long and Winding Road, Eight Days a Week ou Let Me Roll It. Ça fait toujours plaisir à entendre, et tout le monde chante.
Il y aussi les surprises comme Lovely Rita, Nineteen Hundred and Eighty-Five et surtout Being for the Benefit of Mr. Kite! Vraiment parfait avec le jeu de lumière psychédélique. Je ne m’attendais pas à entendre cette chanson en live !
Il y a les chansons du dernier album, pas toute franchement géniales mais ça passe, enfin surtout New.
Il y a les déceptions comme les trompettes cheap faites au synthé de Got To Get To Into My Life, bien joue et original sinon. My Valentine aussi, mais là c’est la chanson qui est bof.
Et il y a Live And Let Die.
Là, on ne peut plus parler de chanson. C’est grandiose : jets de flammes de 10 mètres de haut au-devant de la scène, feu d’artifice gigantesque et lightshow de folie, le tout en rythme. Il n’y a pas à dire ça envoie sévère, et accessoirement j’adore la chanson…



Un spectacle magistralement maitrisé, jusque dans l’enchainement des chansons laissant des passages calmes, puis des morceaux plus puissants voir hystérique (Helter Skelter). C’est pas le tout mais Polo se fait vieux, et 3h, il faut les tenir… Pour ma part, au final, la place assise ne m’a pas dérangé.
Alors au final on peut critiquer le côté « stade », mais on aurait eu du mal à trouver des places s’il était passé au bikini. En plus, le gigantisme permet le grandiose, les feux d’artifice géants.
On peut aussi critiquer le public, peut-être pas assez à fond, après c’est peut-être la disposition qui rend ça.
On peut critiquer qu’il veille caser ces nouvelles chansons plutôt que de ne jouer que des Beatles. Moi je trouve ça plutôt sympa de taper dans toutes les époques, même si tout n’est pas du même niveau.
On trouvera toujours qu’il manque une chanson qu’il aurait dû absolument jouer. Allez je dirais : Dear Boy, Uncle Albert/Admiral Halsey, Too May People, I Saw Her Standing There, For No One, Here There and Everything, She’s Leaving Home, A Day In A Life (qu’il a déjà fait en hommage à John), Penny Lane, All You Need Is Love, Get Back, I Will, She Came In Through The Bathroom Window avant Golden Slumbers.C’est fou quand même le gars joue 41 chansons et il reste bien une quinzaine que j’aurais rêvé d’entendre…
On peut aussi être d’avoir pu voir la légende en live, et on peut dire qu’il n’est pas avare, il fait tout pour que le show soit grandiose, magique, euphorisant.
Et quand la dernière note de The End retentit, et que les confettis embrase le stade on se remémore les dernières paroles de la chanson : « In the end the love you take is equal to the love you make », et on se dit que c’est ça le moteur de Sir Paul.



Bravo Sir.

jeudi 4 juin 2015

Villagers – Darling Arithmetic #villagers



C’est le pseudo de Conor O’Brian, un Irlandais comme son nom l’indique ! Ce n’est pas un petit nouveau, il est déjà l’auteur d’albums plutôt sympathiques. Il revient ici toujours dans un style pop folk avec un nouvel opus, bien plus dépouillé que les autres albums. L’allure est dépouillée certes, mais en fin de compte le tout est très arrangé et produit : piano, cordes, mellotron, batterie discrète, basse sur les temps viennent compléter la guitare sèche. J’aime beaucoup la voix : géniale, fragile et délicate. Le charme opère dès le premier titre Courage, fragile, beau, magique. Le sentiment est renforcé par Dawning On Me, son intro en arpège, et sa mélodie géniale et touchante : un magnifique titre. On se prend à rêver à un album de la trempe du dernier Sufjan Stevens sorti il y a peu. Mais en fait non, ça n’arrive pas à atteindre les sommets émotionnels de Carrie & Lowell. Et surtout il ne reste pas sur la même tonalité. Certains titres plus enjoués faisant même penser à Nick Mulvey apparaissent, comme Little Bigot, assez intéressante. Mais c’est dans la sensibilité que je préfère Villagers : Courage (et son « Courage » du refrain si intense), Dawning On Me (vraiment la ballade la plus marquante de cet album), No One To Blame (avec une tonalité plus soul), ou Everything I Am Is Yours sont vraiment superbes.

Si vous êtes plutôt folk, il ne faut surtout pas passer à côté de ce disque, à ranger entre Carrie & Lowell et l’album de Tobias Tesso Jr et pas loin d’Elliott Smith.


mercredi 3 juin 2015

The Leisure Society – The Fine Art Of Hanging On #theleisuresociety


Ce groupe, malheureusement peu connu, avait sorti il y a deux ans un des meilleurs disques de l’année pour moi, et surtout LE tube de l’année (toujours un avis personnel) avec Fight For Everyone, une merveille pop comme on en voit rarement. Adoubé par le roi de la pop himself, Ray Davis, le groupe, dont c’est le quatrième album, continue son petit chemin en proposant un pop anglaise magnifique, tout en délicatesse et arrangements. D’ailleurs il est enregistré en analogique (à l’ancienne) chez Ray Davis dans le studio Konk et produit à Abbey Road, excusez du peu.

L’album est un peu plus sombre que le précédent, suite à la perte d’un proche, mais reste toujours magnifique et lumineux. Quelques nuages viennent par ci par là déposer un léger spleen. Dès la première chanson The Fine Art Of Hanging On, on reste sous le charme de ce songwriting universel et de cette luxuriante production mêlant ce qu’il faut de claviers électroniques, d’envolées de cordes, de cors et autres trompettes. Et la voix toujours aussi touchante, peu bidouillée. On ne peut qu’être sous le charme ! On pourrait craindre une pop de naphtaline, trop ancrée dans les 60’s, mais pas du tout, cela parait contemporain. Ça sonne McCartney, Kinks, The Las, Beautiful South, Dent May, The Autumn Defense, Smith Western, intemporel en fait. Tout comme le précédent opus, ce disque est fait pour rester. Comment ne pas écouter en boucle Tall Black Cabins (la chanson pop parfaite ?), All Is Now ou The Fine Art Of Hanging On ? Vous pouvez aussi mettre en sonnerie de réveil I’m A Sitting Sun, elle vous cueillera dans vos songes pour monter doucement et vous laisser de bonne humeur. Le disque entier est bon, sans temps mort, sans chansons qu’on a envie de zapper. De plus les 2 chansons bonus de la fin ne méritent pas leur statut de bonus, parfaitement dans le ton de l’album et de magnifique facture, elles ne font que porter le nombre de titres à 13, en apportant encore de la qualité. Certains pourraient trouver le style de The Leisure Society, qui n’a pas bougé depuis leurs débuts, anachronique, mais comme je l’ai dit plus tôt le vrai mot est : intemporel !

En fait, il manque seulement une chanson joyeuse et dansante comme Fight For Everyone à cet album (quoique The Fine Art Of Hanging On officie dans la même cour, la joie en moins).

On va donc passer le printemps dans cette lumière teintée de spleen, vous avez dit « Lazy on a sunny afternoon » ?


mardi 2 juin 2015

Jacco Gardner –Hypnophobia #jaccogardner



Je garde un souvenir ému de la première fois que j’ai vu Jacco Gardner en concert, au Saint Des Seins, un petit bar toulousain, en configuration moins de 100 personnes et vraiment au premier rang. Le son était limpide, le garçon plutôt sympa et abordable. Je dis le garçon car contrairement à sa musique, Jacco est plutôt un jeunot, enfin pas tant que ça, mais il a une tête de jeunot. Alors voici l’heure du deuxième album, écrit en 1 an quand il avait mis 8 ans pour faire le précédent… 

La première chose remarquable, c’est qu’il semble que Jacco a assimilé un peu plus ses références, les influences sont plus imbriquées : on ne peut plus dire celle-là c’est les Zombies, celle-là c’est du Syd Barrett. En plus de tout le psychédélisme 60’s et début 70’s, Jacco est aussi allé chercher du côté des musiques de films 70’s, Ennio Morricone bien sûr mais aussi Lolo Shiffrin (la BO de Bullitt). La basse sonne comme à l’époque, on y trouve quelques instrumentaux et la tonalité globale du disque, comme la pochette est très cinématographique (on a même l’impression qu’un thème se détache, même si c’est plus une impression qu’une vérité…). Une BO d’un film jamais sorti en somme. D’ailleurs je me suis pris à penser à la BO de More des Pink Floyd en écoutant, mais alors en beaucoup plus accessible ! Ce sentiment est renforcé par quelques titres, plus guitare sèche (début de Brightly, Face to Face) qu’on trouve aussi dans cette BO et bien sûr le nombre important de chansons instrumentales (Grey Lanes, All Over) ou presque (Before The Dawn et son clavier plus moderne, Hypnophobia). Elles s’accorderont surement parfaitement en live aux films bricolés diffusés derrière la scène. Le tout donne une ambiance plutôt sympa mais ne fait pas ressortir de tube. 

Pour ma part, en plus de l’ambiance globale de l’album, j’accroche surtout à Find Yourself, le single, psyché mais pas que, grâce à sa basse ronflante très 70’s, Face To Face, ses arpèges, sa reverb dans la voix et son orgue, Brightly calme et lumineuse avec son début à la guitare classique et la conclusion All Over. En tout cas un album vraiment intéressant, vivement le film qui va avec !


Blur – The Magic Whip #blur #damonalbarn



Oasis ou Blur?

Pour ma part j’étais plutôt Oasis au tournant des années 90. Pas le jus de fruit, le groupe. Encore que… Mais bon parfois on fait des mauvais choix. Et cette époque du début du lycée est propice aux mauvais choix, et j’en ai fait : surchemise de bucheron, veste Oxbow horriblement bariolée, Doc Marteens de concert avec lacets rasta, coupe de douille approximative et achat de toute la panoplie Sony minidisque, de la chaîne au baladeur (c’est le support de l’avenir sérieux !). Et donc Oasis c’est mieux que Blur.

Le futur ne m’a pas donné raison. Oasis s’est rapidement complu dans une suffisance écœurante à partir du boursouflé Be Here Now (qui conserve soyons honnête au moins 2 titres potables), et surtout ils n’ont pas eu le courage d’arrêter quand ça a commencé à sentir le rance, ils ont insisté quelques années à sortir des disques indigestes. D’ailleurs, après une baston très kinksienne, ils continuent en solo chacun de leur côté à sortir des disques tièdes et sans innovation. Pendant ce temps, Blur avait splitté après une poignée de disque plutôt enthousiasmants et surtout plutôt distincts. Et sur le terreau fertile étaient nés Gorrilaz et The Good, The Bad and The Queen. L’année dernière, Damon Albarn avait sorti son premier album solo, après avoir pas mal bossé pour d’autre (Bobby Womack ou Amadou et Miriam – d’ailleurs ça me fait penser que DJ Zebra avait sorti un bootleg de Boys & Girl et La Réalité, marrant), et c’était franchement bien, calme mais bien fait.

En grandissant évidemment j’ai changé d’avis. Principalement grâce à Gorillaz que j’apprécie particulièrement, je me suis replongé dans la disco de Blur, au-delà de The Charmless Man, Boys & Girls ou Song 2. Et je me suis clairement dit qu’il n’y avait pas photo comparé aux hooligans Gallagher (Même si je reste assez fan de What the Story ? (Morning Glory)).

En tout cas, on ne s’attendait donc pas à voir sortir un nouvel album de Blur, tout au plus quelques concerts pour renflouer les caisses. D’autant qu’on peut dire que la sortie a été plutôt bien gardée.

Comme on est médisants, on s’est dit que ça allait être pour l’argent, que ce sera forcément nul. C’était mieux avant, tout ça.

Et bien on s’est trompé. Blur revient avec un album bien ficelé, pas du tout celui que j’attendais, calme, équilibré, plutôt moderne avec ses touches électros. On sent vraiment l’influence de Damon Albarn dans ce disque mais pas que. La guitare crade et tranchante de Graham Coxon est là, le phrasé crâneur de Damon est de retour (Go Out, Lonesome Street, I Broadcast), des arrangements plus classiques. Bref on reconnait Blur, mais on y trouve du changement et c’est tant mieux. Et au final les petits plus en font pour moi un album plus riche qu’Everyday Robots, l’album solo de Damon.

Bien sûr il y a Go Out et Lonesome Street, Blur de la première époque jusqu’au bout des ongles, plutôt dynamisantes, mais j’aime aussi particulièrement d’autres titres plus calmes comme le reggaeisant Ghost Ship et les plus expérimentales New World Towers, Ice Cream Man ou Though I Was A Spaceman. My Terracotta Heart est aussi intéressante, une ballade à priori toute simple mais avec un peu d’électro, une guitare délicate et une basse plutôt joueuse qui donnent beaucoup de corps au morceau. Je suis moins fan de I Broadcast (style plus classique de Blur, mais mélodie moins sympa) ou Ong Ong. Mais rien de rédhibitoire.

Au final, Blur nous sort un album plutôt sympathique, on commence à espérer d’autres opus du même gabarit, voire mieux. Ce sera peut-être un Gorillaz, Damon l’insatiable travailleur s’y attelle à ce qu’il parait, mais bon avec lui on ne sait jamais…



Django Django – Born Under Saturn #djangodjango


Sortis de nulle part il y a 2 ans, acclamés par la critique, voici le retour des Ecossais de Django Django et de leur pop un peu foutraque. Personnellement, je n’avais pas accroché plus que ça au premier album, pas décevant, même objectivement bon, mais je l’avais trouvé un peu trop « turbulent », un peu trop world dans l’inspiration.
Et bien là j’ai vraiment accroché !
Le début de l’album commence doucement, plus proche du premier album, comme pour préparer la transition, Giant est presque dispensable, Shake & Tremble et ses inspirations surf-rock cradingues pour la guitare continue à faire monter la sauce, mais l’album ne commence vraiment qu’avec First Light le premier single, quand on s’enfonce vraiment dans la pop synthétique. Une base de beat cold wave avec batterie électronique très en avant et martiale, un clavier faisant penser a Soft Cell, des modulations électros et par-dessus un chant ensoleillé et cristallin, un peu lancinant lorgnant du côté des Beach Boys et des plages californiennes. J’adhère direct ! On enchaîne avec Pause Repeat avec une rythmique plus ragga dancehall, un clavier plus eurodance et toujours cette voix douce et ces harmonies. Ça bouge, et c’est encore un très bon titre. Vient ensuite Reflexion, génialement hypnotique avec son beat très house, ses chants doux et ses ponts, sans oublier son solo de saxo qui a du swing, ça sent les 90’s, les 60’s, mais aussi quelque chose de moderne. Post moderne ?
Après ces 3 chansons qui sont pour moi le sommet de l’album, on enchaîne sur quelque chose de plus calme, dans un style proche de Panda Bear (sur son dernier album) avec Vibrations, puis sur Shut Down et High Moon avec leurs refrains imparables. D’ailleurs, High Moon se rapproche un peu de ce que pourrait faire Metronomy.
Je suis moins fan de la fin d’album, le retour d’instruments plus classiques comme la guitare sèche, la guitare électrique surf du début et le tambourin donnent un style plus ancien, ça sonne sixties (comme sur Beginning to Fade, Break The Glass ou Life We Know). Life We Know sort quand même du lot. Par contre 4000 Years et son coté tribal ne m’emballe pas du tout.
Certains de mes amis ont trouvé l’album un peu scolaire et appliqué. Certes, il n’y a rien qui dépasse, c’est calé et maîtrisé, bidouillé mais pas trop. Moi j’aime bien, par contre je dirais plutôt qu’il y a deux albums distincts dans ce LP : Une partie assez électro, inspiration 80’s, qui va de First Light à High Moon, très réussie, voire géniale, et un autre album, plus classique qui marche moins bien. Ce n’est pas nul pour autant, juste moins bien.
Allez je me (et vous) remets ma trilogie First Light, Pause Repeat et Reflexion !