vendredi 20 juillet 2018

Dirty Projectors – Lamp Lit Prose #dirtyprojector


Le dernier album de Dirty Projectors m’avait irrité : il y avait des choses magnifiques, de superbes mélodies, de bonnes idées de production mais tout de suite massacrées dans le même titre. Trop expérimental et torturé pour moi… D’un autre coté le garçon était en pleine rupture et en avait gros ! 

Un an après, revoilà David Longsteth, leader de Dirty Projectors, de retour avec un projet bien plus lisible, plus joyeux aussi. Il continue une inspiration RnB déjà creusée dans le précédent mais laisse revenir les guitares. Surtout il laisse revenir de la lumière. De la lumière, du jazz (Feel It All très Chet Becker), du power pop 90’s (Zombie Conqueror), de la pop classique (Blue Bird), de la folk classique aussi (That’s A Lifesyle, You’re the One), du funk à la Michael Jackson (I Feel Energy), de l’afro pop (le tubesque Break-Thru), de la soul, du RnB (What Is The Time), du vocoder (Right Now) et une flopée d’invités prestigieux (Rosdam de Vampire Weekend, Haim, Robin Pecknold de Fleet Foxes, Syd de The Internet). 

Beaucoup moins alambiqué, mais toujours ambitieux et richement produit, beaucoup plus joyeux mais sans être vide, Lamp Lit Prose est un bon album, pas forcément immédiat mais plutôt de ceux qu’il faut écouter attentivement pour saisir les nuances.

Evergreen – Overseas #evergreen


4 ans après leur premier album Towards, We Were Evergreen perd le “We Were” et se met au chant en français. Car oui c’est maintenant beaucoup moins tabou de chanter en français et se frotter à la pop tendance variété. Peut-être au risque d’y perdre son charme. 

Mais Evergreen est malin. Même en employant le français, ils gardent ce qui faisait le charme de leur précédent album : ce côté léger et vacances, associé à une rythmique balnéaire puisant dans l’électro étherée de Metronomy, dans la musique brésilienne et les caraïbes. OK il y a un couac avec le single Comme Si, plutôt banal, limite variété, mais le reste de l’album est plutôt bon : en particulier Foreigner et sa rythmique géniale, Conifère, Tongue (plus sur sa partie anglaise que le break en français), Bloom ou Gemini léger et très Metronomy. 

Je reste juste un peu sur ma faim, préférant malgré tout le premier, mais on ne va pas bouder quand même ! 

La production est maîtrisée, les mélodies entraînantes et surtout le timing est parfait !

Clara Luciani – Sainte Victoire #claraluciani



Vous n’avez pas pu passer à côté de la révélation française de l’année : Clara Luciani, c’est bien simple on la voit partout. 

Il faut dire que c’est original, c’est engagé, et surtout c’est très très bien. Clara Luciani chante en français et chante avec ses tripes. Pour ce qui est des textes, Sainte Victoire peut être considéré comme un manifeste féministe, la Grenade mais surtout Drôle d’Epoque le confirment. C’est avant tout un album intime, mais comme ses préoccupations sont universelles et que c’est une femme, cela en devient féministe. 

Clara chante avec une voix grave, tout de suite reconnaissable. Il n’y a qu’à l’entendre en live pour comprendre la puissance et la justesse de sa voix. Cette voix est posée sur une instrumentation tantôt électro-pop tantôt plus rock, mais avec toujours une basse bien en avant, le tout est magnifiquement produit par Sage. Une petite bizarrerie dans l’album : la reprise en français de The Bay de Metronomy encore plus chaloupée que l’originale. Génial. 

Qu’on soit ou pas touché par les paroles (je parle pour les hommes, les femmes seront forcément touchées), qu’on soit ou pas touché par le coté dansant, par la voix grave et charnue, par la pureté des mélodies, il faut indéniablement reconnaître que Sainte Victoire est un grand album et Clara Luciani une grande artiste, bien à part.


jeudi 12 juillet 2018

Ari Roar - Calm Down #ariroar


Vous aimez vous la couler douce en tongs ou en Van’s trouées, une bière ou un verre de rosé à la main, peinards, pendant que les saucisses cuisent ? Ari Roar est là pour vous offrir la bande son qui va avec. 
Très Low Fi, très branleur, très laid back, très cool, mais aussi hyper mélodique, efficace. 

On pense bien sûr à Marc DeMarco, mais aussi à Dent May (en moins produit) ou même Elliott Smith quand ce n’est pas d’autres illustres inspirations 60’s californiennes ou anglaises. Avec 15 titres dont le plus long fait 2min20, Ari fait dans l’efficace et ça marche ; l’album s’écoute en entier et distille sa nonchalance bienvenue. 

Parfaite bande son de l’été qui est déjà là, Ari Roar se déguste au soleil et fait du bien.

Gorillaz – The Now Now #gorillaz



J’ai cordialement détesté le dernier Gorillaz. J’ai beau essayé de me soigner, j’ai vraiment du mal avec le rap, et sur les 20 titres d’Humanz, je ne suis pas sûr d’avoir accroché à plus de 2 titres. Je n’étais donc pas dans l’excitation de l’attente de ce nouvel album tout juste 1 an après le précédent. 

Grave erreur, celui-là est fait pour moi. Débarrassé d’un grand nombre de featuring, cet album est plus Damon Albarn, plus proche d’Everyday Robots que de Humanz. Et c’est tant mieux. Moins urbain, plus pop, plus mélancolique, plus soul, plus funky et très laid back. 

Magic City, légèrement reggae, electro pop à souhait, a été composée pour moi. Les ballades Idaho ou Kansas, sont très plaisantes dans un style très apaisé. Tout comme Souk Eye et son fond bossa, vraiment sympa. Il y a aussi le single Humility un titre très…vacances. On pense à 10cc, a de la soul 80, Tears for Fears, tout ça. C’est bien fait, sympa. Tranz est aussi intéressante, très 80’s, très électro-pop et très Suffragette City en fait ! Même Hollywood, featuring Snoop Dog et Jamie Principle m’enchante, c’est dire. 

Sans être l’album de l’année, ce nouvel album me réconcilie avec Gorillaz ! Vraiment plaisant.