jeudi 27 septembre 2018

Coming Soon – Sentimental Jukebox #comingsoon


J’attendais avec impatience la parution de l’album de Coming Soon. Déjà parce que j’ai bien aimé leur précédent album Tiger Meets Lion (qui a 4 ans quand même) et puis j’avais entendu en éclaireur la superbe Dreaming Of You. Très pop, légèrement folk et qui vire reggae au refrain. Il n’en fallait pas plus pour me convaincre ! 

Ce qui frappe le plus à l’écoute, c’est le chant : tout le monde chante, la voix change suivant les chansons. Malgré tout l’unité est là dans ce jukebox. La mélancolie est toujours là, ce côté rétro est plutôt plaisant et le coté laid back partant rapidement vers le reggae aussi. 

Depuis 4 ans le groupe a muri, il ne tente plus de faire « moderne » (ou pas d’ailleurs) en insufflant un coté 80’s à la production. Ici les titres sont plus classiques. Il y a bien des claviers, des guitares cristallines par moment mais ils sont là pour appuyer le titre, la production ne bouffe pas tout comme on dit. C’est peut être leur tournée commune avec Adam Green qui les a aidé. Vas savoir. 

En tout cas les 11 titres de l’album sont superbes, entre pop classique tendance 60’s, folk ou plutôt anti-folk, reggae-pop voire hip hop, avec une pincée d’électro pop. Il y a une certaine ambition dans cet album, car derrière certains titres immédiats se cache autre chose, beaucoup de délicatesse mais aussi un peu d’expérimentation comme sur le final Never Over. 

C’est un de mes disques de la rentrée.


Miles Kane – Coup de Grace #mileskane



Un peu déçu. J’ai du mal à dire autre chose. J’attendais peut-être trop de cet album solo de Miles Kane. Après le dernier Last Shadow Puppets, on pouvait penser que Miles allait envoyer du lourd. En plus une rupture amoureuse, toujours responsable de superbes chansons, l’avait récemment affecté. 
On ne va pas non plus dire que l’album est mauvais, mais il est trop facile, trop classique et trop court. Je m’attendais à mieux. Au lieu d’aller chercher dans la délicatesse, dans la fêlure, Miles a préféré l’énergie punk rock. 
Du Glam de T-Rex sur Cry On My Guitar au punk des Buzzcocks sur Too Little Too Late, d’Oasis (imitant John Lennon) sur Killing The Joke (pas si mal) à Roxy Music sur Coup de Grace, ou encore les Libertines couplés avec les Arctic Monkeys le temps d’un pont (salut Alex !) sur Something To Rely On, Miles a décidé de convoquer tout la scène pop anglaise. C’est sympa mais pour l’originalité on va repasser. 

Alors il reste quelques très bons titres, J’aime bien Loaded, Killing the Joke est très bonne, et j’aime bien aussi Wrong Side Of Life. Mais ça reste un peu léger…


Hers – Invitation to Her’s #hers



J’aime les surprises, en plus celle-là est tombée pour mon anniversaire ! J’aurais pu passer à côté si mon disquaire n’avait pas posté la sortie avec un intriguant « The Strokes et Mac DeMarco ont eu un enfant : il s’appelle Her’s » sur son Facebook. Et bien sûr si ma femme n’avait pas immédiatement sauté dessus. 

Alors oui il y a un côté Mac DeMarco avec ses guitares déglingueés, le côté DIY, les mélodies branleuses et accrocheuses. Il y a aussi des Strokes, la voix crâneuse surtout. Mais il n’y a pas qu’eux. Il y a un peu des Smiths, du Boss, de la pop 80’s, des ambiances tropicales, ou du moins balnéaire. On pense à Dent May par moment, on se voit sur la plage, certainement. 

Iconoclaste, excentrique, nonchalant, low fi, mélodique. Bref, j’aime beaucoup !


mercredi 12 septembre 2018

Jess Sah Bi & Peter One – Our Garden Needs Its Flowers #jesssahbi


Vous connaissez la country-folk ivoirienne des années 80 ?
Moi non, mais de bons défricheurs du label Awesome Tapes From Africa ont ressorti ce magnifique bijou de nulle part.
Si on en croit les recherches que j’ai faites, en 85 on ne pouvait pas faire une fête du président Houphouët-Boigny sans entendre Jess Sah Bi. De Yamousoukro à Abidjan, et même jusqu’au Togo, les bonhommes étaient connus et remplissaient les salles et parfois même les stades. Et vous savez quoi ? C’était plus que mérité !
Mais voilà, vite l’oubli arriva. Un seul album, puis plus rien. Une histoire à la Sixto Rodriguez mais avec des locaux.

Pour se faire une idée de ce qu’est vraiment ce disque il faut bien sûr l’écouter. Mais il faut l’écouter sans a priori. De la country-folk traditionnelle, avec guitare slide, harmonica, batterie un peu laid back, très CSNY, très Simon & Garfunkel aussi, mais avec par-dessus un chant très africain (Paul Simon doit se mordre les doigts de ne pas avoir bossé avec eux !).
C’est beau, estival, indispensable.


The Molochs – Flowers in the Springs #themolochs


Le moins qu’on puisse dire sur cet album c’est que ce n’est pas hyper innovant. C’est effectivement du déjà (beaucoup) entendu : des guitares cristallines, des ponts en veux-tu en voilà, une voix à la Dylan, des harmonies vocales, du psychédélisme, un peu de Syd Barrett, des La’s, du Go Between, du Smiths, du Kinks, du Kevin Morby si on pense à plus récent, de la guitare slide par ci par là, on a même trouvé des cordes, c’est dire. Un bon gros dictionnaire de ce qu’il faut pour faire une chanson pop des 2 côtés de l’atlantique.
Mais en fait ce qu’il faut surtout pour faire une bonne chanson pop, c’est une bonne chanson. Et c’est ce qui sépare ce qui est dispensable d’indispensable.
Et c’est là qu’arrive cet album, pop, instantané, limite branleur, il faut le dire. Une compil de ce qu’on aime dans la pop des plus classiques, surtout des bonnes chansons. Un album indispensable donc.

Pas des tubes ultimes, juste des titres bien écrits, bien interprétés, c’est humble, bien fait, que demander de plus !


Tunng – Song You Make At Night #tunng


Quand je pense à Tunng, j’ai Bullets dans la tête, cette parfaite chanson folk avec ce beat métallique, dérangeant. Car oui, il y a 10 ans, mélanger de la folk avec de l’electro, il fallait oser, et c’est eux les premiers (entre autre avec Four Tet et Caribou puis Erlend Oye et son Whitest Boy Alive) à avoir tenté ça.

10 ans après, Tunng revient, change peu la formule, ajoute peut être un peu plus d’électro et surtout de textures. Surtout Tunng revient avec son line up original, Sam Genders (Diagrams, 2 albums indispensables) est revenu dans le groupe au côté de Mike Lindsay, et ça apporte de la mélodie quand même !

Songs You Make At Night porte bien son titre, la thématique du rêve est bien développée, tout y est doux, vaporeux, flottant. Ça c’est pour le côté folk. Pour le côté cauchemar, plus noir, il y a l’électronique. On se retrouve avec des basses et des beats synthétiques très texturés, analogiques et des samples plutôt chaleureux (le gimmick de Dark Heart est génial !) qui viennent compléter la voix un peu monocorde. Le tout avec un dosage parfait en clair-obscur.

Tous les titres de l’album sont géniaux, que ce soit la douceur mélodique de Crow, de Dream In, de Battlefront, le coté folk enjoué de Evaporate les envolées electro de ABOP, Dark Heart ou Sleepwalking (3 possibles singles), ou dans la fin de Nobody Here, la délicatesse et la force de Flat Land (proche de Bullets dans l’idée).

Vous cherchiez l’album de la rentrée (peut-être de l’année) ? Et bien le voilà !