mardi 16 octobre 2018

Ellipse festival – 3-7 octobre 2018



Pas trop de concerts à se mettre sous la dent à Toulouse en ce moment, tous les groupes passent à Paris mais ne descendent plus à Toulouse. Encore heureux il reste quelques petits festivals ! Comme l’Ellipse festival qui sur 4 jours propose une programmation plutôt intéressante. Je n’ai pas pu aller à tout malheureusement mais j’ai pu voir 2 moments de musique assez exceptionnels et aux antipodes : Petit Fantôme au Rex et Laish à la Chapelle des Carmélites. 


Tout d’abord le vendredi, où nous allions voir Petit Fantôme, mais nous avons profité de Gareth Dickson, seul à la guitare en première partie.



Un peu plombant peut-être, mais beau. J’ai jamais vu un son pareil avec une seule guitare classique. Le garçon n’est pas bien à l’aise mais nous propose une reprise de Joy Division complètement hallucinante. Quoi ? C’est quoi ce cliché de personnes mal à l’aise qui écoute Joy Division ou les Smiths ? 


ça donne ça Gareth Dickson

Après ce moment de finesse, place à Petit Fantôme. Et pour être au premier rang on était au premier rang. L’ambiance est différente, c’est l’avant dernière date de la tournée et ça se sent : ils sont en place, ça envoie sec. Le set est très rock, avec de la disto, un batteur qui tape tant qu’il peut, une basse très libre et présente, mais toujours avec de la finesse. Pas mal de clavier et de bidouille 8 bits aussi. Bref, un très bon set, peut être réglé un peu fort pour la taille de la pièce, on fait un peu nos papis !




En tout cas, c’était vraiment sympa, un bon moment même si la salle ne bougeait pas tant que ça. Après on n’était pas très nombreux… Nous avons dû partir avant le troisième groupe Francky goes to Pointe à Pitre : on avait la babysitter à délivrer. 

Le samedi on n’a pas pu faire, à grand regret, Moodoïd et Halo Maud mais on a pu passer à la chapelle des Carmélites le dimanche pour le magnifique concert de Laish. Laish c’est normalement un groupe, mais là il n’y avait que Daniel Green, le leader avec sa guitare. Laish est un groupe de pop folk britannique plutôt proche de The Leasure Society (je crois d’ailleurs qu’ils se connaissent). Donc c’est plutôt sympa, même si honte à moi, je n’ai pas écouté le dernier album sorti en mai. Je suis en train de me rattraper. Bref.



Donc Daniel Green est là, seul au milieu de la chapelle des Carmélites pour un concert très confidentiel : à peine une centaine de personnes ont bravé le froid et les trombes d’eau pour venir. Le lieu est impressionnant, une ancienne chapelle très richement décorée, le spectacle génial. Déjà Daniel a une certaine présence sur scène. Il est à l’aise, blague, il a énormément d’humour et nous explique qu’écrire une chanson sur un Pingouin et un cheval c’est songwriting classique anglais. Mais surtout il chante super bien. Les versions dépouillées des chansons sont juste magnifiques, presque mieux que les originales je dirais. Daniel utilise ses pédales d’effets pour faire quelques boucles et grossir artificiellement le nombre de guitares ou en ajoutant une ligne de basse, quand il ne sort pas un boum boum chick à la bouche en précisant que normalement avec la batterie ça envoie plus. Il descend même dans le public (bon ya que 2 marches à descendre) pour jouer en acoustique pur quelques morceaux.



Un moment de pure magie dans un lieu hors du commun. Plus qu’un concert, une expérience et une rencontre. 

Merci qui ? Merci Ellipse festival !

Motorama – Many Nights #motorama


Ah enfin un nouvel album de mon groupe de cold wave russe préféré ! 

Cela commence par un clavier bien plus présent qu’à l’accoutumée, la guitare familière arrive, avec des percus (bizarre ?) et puis tout à coup la voix arrive. Mais qu’est ce qui est arrivé à la voix de Vladislav? Il se permet de chanter dans les aigus ! Et c’est tant mieux car cela rajoute une nouvelle palette au groupe et fait de Second Part un très bon titre que pourrait reprendre The Drums sans soucis. 

Motorama est toujours encré dans leur cold wave avec guitare cristalline et basse ultra présente mais sur cet album et pas que sur le premier titre, le synthé se fait un peu plus sentir, c’était déjà le cas sur Dialogues, c’est encore plus présent. Comme toujours avec eux, il est dur de ressortir un titre, c’est une ambiance (froide, mais en réchauffement). Et on peut dire que ce nouvel album étoffe leur répertoire, et qu’ils proposent leur meilleur album peut être ex-aequo avec Calendar. 

Et puis merde, des russes qui font de la cold wave anglaise avec des percus africaines, ça court pas les routes !


Villagers - The Art Of Pretending To Swim #villagers


Le précèdent album de Villagers était un modèle de délicatesse, des titres folks d’une beauté infinie. J’attendais donc avec impatience le nouveau disque. 
Again la première chanson reprend là où on l’avait laissé, avec du folk, une guitare en picking, et sa voix si particulière. Seule différence, le ton plus enjoué, plus rythmé avec cette batterie légère qui dynamise le tempo, puis sans crier gare, les nappes de synthé et une boite à rythme arrivent. Je ne l’avais pas vu venir celle-là ! Le titre est enjoué, plein de soul tout en restant très catchy. 
Et c’est bien ça la nouveauté de cet album : c’est plus pop, plus immédiat. Mais qui dit plus immédiat, dit aussi un peu moins touchant. Il n’y a pas de titres aussi déchirants que Courage ou Drawning on Me (points culminants du précédent opus). Conor O’Brian, a l’air d’aller mieux, de s’être accepté. Et ça s’entend. 
Again donc et sa folktronica très Tunng mais tellement Villagers dans le chant, A Trick Of The Light qui s’aventure vers la soul et le RnB ou la pop parfaite de Fool sont les grand moments de l’album. Le reste est de très bonne facture, entre ballade folk pop, matiné d’électro, un coté Radiohead du début et même des incartades freejazz. Bref un très bon disque, qui aurait pu être l’album de l’année s’il avait aussi collé dans l’album un titre de pure émotion mélancolique du style de Courage ou Drawning on Me. 
Mais on ne va pas bouder, d’autant que comme je l’ai dit, il plaira à un plus grand nombre. Et c’est un très grand disque, un des grands moments de la rentrée.