Décidément l’année 2014 va être chargée en grosse sortie : Voici la sensation de 2011 : les Black Keys qui continuent la croisade pour un rock plus accessible, plus pop. Certains regrettent l’éloignement par rapport au blues low fi, crade, garage de leur début, moi je m’en réjouis ! Troisième (ou quatrième ?) collaboration avec Danger Mouse qui est de l’aveu des 2 comparses, le troisième homme de la formation. Evidemment ça se ressent tout de suite. La patte Danger Mouse commence à être connue : Broken Bells et Gnarls Barkley bien sûr, mais aussi, quelques chansons de Gorillaz ou The Rapture, les albums complets de Electric Guest, Portugal. The Man, Rome, mais surtout les Black Keys du succès : Brother et El Camino.
Après 3 ans d’attente voici donc le retour des blueseux américains, maintenant installés à Nashville. Leur nouvel album continue dans la lancé des 2 précédents : plus pop, plus soul plus accessible. Il est surtout plus proche de Brothers avec quelques titres faisant penser à El Camino, plus ramassés plus rock. Une petite écoute titre à titre s’impose !
L’album s’ouvre avec Weight Of Love et son intro plutôt calme, voir planant, l’ombre du Pink Floyd circa Darkside Of The Moon est là. Commencer une chanson et un album, par un solo de guitare, c’est courageux, et atypique ! Ça fonctionne en plus. On enchaine ensuite vers un couplet et surtout un refrain plus classique, voire très Danger Mouse. C’est bien simple, le couplet pourrait être sur le dernier album de Broken Bells. Ça n’a pas l’air comme ça mais c’est loin d’être un reproche ! J’adore cet album. On alterne avec le son Pink Floydien, de la guitare, botleneck par moment. Pink Floyd, j’aime aussi, donc vraiment une bonne chanson ! Pas un tube : elle dépasse des 6 minutes. Quand on aime, on ne compte pas ! Moi je dis banco.
On enchaine avec In Time, plus classique du son Black Keys développé sur Brothers, assez sophistiquée, la chanson reste bien dans la tête, l’arrangement avec touche de cuivre et piano fait merveille. Le refrain est plus convenu mais fait bien son job. On sent bien sûr aussi l’emprunte Danger Mouse et les quelques nappes de clavier sur le refrain. A mettre dans la playlist !
Turn Blue, est un slow un peu bluesy, pas hyper enjoué niveau tempo. On reste dans la même veine que In Time mais une note en dessous. Le refrain tout en douceur rattrape un peu le tout. On est loin du chef d’œuvre, bizarre d’avoir donné le nom de l’album à cette chanson pas si folichonne. Bon après on est très loin de la catastrophe, on n’a pas non plus envie de zapper !
Fever est le single lancé il y a peu, la batterie arrive fort, martiale, le son est compact, puissant, Black Keys quoi, et tout d’un coup arrive un clavier. Affront pour les Blueseux hardcore ! Mais que ça passe bien. Le titre est très entrainant, ce n’est peut-être pas le meilleur de l’album mais il est vraiment très intéressant ! Allez hop on garde !
Year In Review est plus de la veine d’El Camino, Batterie typiquement Black Keys, mélodie entêtante qu’on retient tout de suite, addiction garantie et futur single assurée. Les changements de rythme sont parfaits, la mélodie vraiment parfaite, la chanson finie on a envie de la remettre ! Vous l’aurez compris c’est la chanson à ne pas louper de l’album !
Bullet In The Brain fait redescendre la pression et réinvite Pink Floyd, visiblement très inspirée par Breathe. Et comme pour Weight Of Love, très Danger Mouse aussi (ce petit piano titititi)
Avec It’s Up To You Now, les Black Keys reviennent à du Blues low fi bien crado, du Heavy Blues même : grosse batterie, grosse distortion. Ça sonne Doors de LA Woman ou Iron Butterfly, c’est crade, distordu, puissant, lourd. En résumé on joue avec une guitare avec tous les potards de l’ampli à 11, on branche une demi-douzaine de pédale de saturation, un octaveur, un effet stéréo (comme Marty Mac Fly au début du premier Retour vers le Futur « ça c’est du Rock ! » ). Après on pose un micro de merde devant ledit ampli et on enregistre ce que sort le micro. On peut aussi faire ça plus simplement avec un VSP 800 à display rack, mais c’est plus glucose ! Bref on s’égare, disons que c’est plutôt sympa aussi, à des années lumières de la chanson précédente, un grand écart saisissant !
Waiting On Words fait largement redescendre la pression et nous offre un petit slow, voix vaporeuse, guitare sèche pour l’intro, un peu de piano, un rendu très Danger Mouse aussi. Quand la batterie revient, c’est plus convenu mais ça passe largement.
10 Lovers n’est pas la meilleure chanson de l’album. Une production 80’s, un petit clavier un peu usant qui court tout au long de la chanson viennent un peu gâcher le tout et jouer les scies musicales. Après le refrain est assez entrainant et c’est loin d’être odieux !
In Our Prime est un petit slow sans prétention de devenir single mais vraiment attachant, son changement de rythme redynamise la chanson. Tout en délicatesse pop, presque anglais dans la production et le texte, Beatlesien. La deuxième partie est plus énergique et reprend le son classique Black Keys, un très bon titre en fin de compte, avec son solo un peu distordu pour terminer bien blues. L’un de mes titres préféré.
Gotta Get Away nous propose un voyage du côté des Rolling Stones période Brown Sugar. Chant double, solo de guitare au son douteux, clavier dégoulinant de complaisance rock FM, ça sent le diner de la route 66 avec les chiottes un peu crades et les piliers de bar en marcel et casquette John Dear. Ce n’est pas exceptionnel, loin de là. Pourquoi terminer là-dessus? Dommage..
6 7 chansons qui tapent dans le mille, un album sans trop de fausses notes et une certaine idée du rock et du blues actuel, avec ce qu’il faut de modernité et de regards vers le passé. On y trouve de tout : du slow, du blues, du rock prog tendance Pink Floyd, de la production néo rétro, des clavier (donc), du blues crado, de la disto, du rock qui tache à jouer avec un plectre, et le tout sur 11 titres. Nul besoin d’être bardé de tatouage de tête de mort, d’avoir les cheveux sales, un marcel maculé de tache d’huile de la dernière purge de la chevrolet, maintenant les Black Keys sont plus accessibles et ça continue avec cet album, et pour le bonheur du plus grand nombre. Je vous conseille de courir vous le procurer, Turn Blue est bien placé pour le top 5 de l’année, et les Black Keys sont bien placés pour devenir les nouveaux messies du rock. Qui a dit aux chiottes Jack White ?
J’ai du le penser trop fort !
Et au fait si vous aimez bien la peinture en couverture, je connais bien l'auteur il parait que ses toiles sont à vendre...
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