Foxygen fait partie de la vague des groups psychédéliques 2.0. De ceux qui dans la suite de Tame Impala n’ont pas eu honte de sortir des chansons tout droit sortie des 60’s et des champignons hallucinogènes.
Le précédent album de Foxygen était plutôt allumé, mais restait quand même assez sage. En 9 chansons il prouvait que les 2 zozos de Foxygen connaissaient leurs classiques et en particulier les Doors. S’en ait suivi la notoriété, encore plus de drogue et des arrêts de tournée. Burnout ? Peut-être un peu, mais toujours est-il que les revoilà, avec un album XXL : 2 disques, 24 chansons et visiblement aucune barrière dans l’expérimentation. Car oui ce disque est foufou. Bref ils ne se sont rien refusé sur cet album : instru à rallonge, chansons en 4 parties avec ouverture, changement fréquent d’humeur.
Ce qui est finalement marrant ce que contrairement par exemple au dernier MGMT (dans la même veine expérimentale) ça passe un peu mieux. L’expérimentation ne veut pas forcément dire innovation. C’est une musique très datée, à part quelques claviers eighties (sur Flowers principalement) et une intro technoïde du deuxième disque, ça fleure bon les 60’s et 70’s : Garage rock low fi californien à la Seeds, les Doors toujours, Le Pink Floyd de From The Piper At The Gate Of Dawn (Cosmic Vibration, Star Power II, Freedom II) et même des seventies, soft rock à la Paul Mc Cartney et les Wings sur le début d’album, la pop 70’s à la Burt Baccara, des chœurs Beach Boysiens, du glam rock, Les Stones periode Sticky Finger, du Folk classique, et même un peu de post punk à la Talking Heads (Hot Summer).
Donc dans tout ça, on a un album assez interessant, avec un premier disque plutôt bien dans l’ensemble et un deuxième plus expérimental et bordélique, pour ne pas dire inécoutable. Sur le premier on notera les 2 chansons de suite très pop 70’s How Can You Really et Coulda Been My Love, de loin les 2 morceaux de grâce de l’album. Bien sûr il y a aussi l’épopée Star Power, découpée en 4 chansons distinctes, une intro en part 1 calme, une part 2 plus glam et floydienne (Interstellar Overdrive derrière la ligne de basse), un part 3 stonienne avec guitare et saxo très Brown Sugar et pour finir un partie 4 toute douce, en chœurs Beach boys. Un peu mégalo quand même, d’autant que c’est loin d’être parfait… Il y aussi des balades folk sympas (You & I, I Don’t Have anything / The Gate) mais plus de l’ordre de la face B et son lot de bizarrerie dispensable (l’intro Star Power Airlines, 666, Wally’s Farm complétement barrées)…
Le disque 2 est plus compliqué, il va falloir sortir la machette et défricher un peu… Dans tout ce brouhaha psychédélique, souvent dissonant, noisy, bref garage low fi, on y trouve The Game, une balade folk avec une tonalité 90’s école Radiohead de The Bend qui part un peu en live façon Velvet sur la fin et surtout Every One Needs Love, la pépite de ce disque.
Comme toujours avec un double album on se demande : et s’ils avaient regroupé les bons titres on aurait eu un album extraordinaire. Mais bon avec des si…
On leur a laissé beaucoup de libertés, ils les ont prise, le résultat est ce disque bourré de tout : d’expérimentations, de défauts, de bruit, de tous genres possibles, mais aussi de mélodies sublimes, d’inspiration, de spontanéité. Je ne veux pas savoir la quantité de psychotropes qu’ils ont dû ingurgiter pour sortir tout ça, mais il en résulte quelques moments de grâce et de chaos. Et quand la grâce est là c’est plutôt sympa. Pour vous en convaincre, écoutez Everyone Needs Love.
Maintenant pour écouter l’album entier, faut s’accrocher…
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