mercredi 6 novembre 2013

Reggae Time


Si vous voulez vous évader de la grisaille ambiante, voici une playlist parfaite. En route pour la Jamaïque. « Les passager du vol pour Zion sont priés de s’embarquer sur la passerelle L »…
Au programme de cette playlist, du reggae roots, du one drop, du funky reggae, un peu de dub, le tout exclusivement en provenance de Jamaïque, et des seventies.
Bon évidement ce n’est pas pour les allergiques aux contretemps, aux houuuu yeah et à la danse sans décoller les semelles du sol.
Pour se procurer tous ces joyeux d’un autre âge, je vous conseille les Trojan Box, des mégas compils du label Trojan, regroupés en coffret de 50 titres. Trojan est un label Anglais spécialisé dans la musique jamaïcaine, fondé par Duke « Trojan » Reid, le célèbre producteur Jamaïcain. Par contre, elles n’ont pas été remasterisées, ce qui donne sur quelques-unes des craquelures, surtout sur les vieux enregistrements, surement altérés par la météo antillaise… En plus, il n’y a que le label Trojan, donc pas de Wailers, Gladiators, pas tous les Toots and The Maytals et tous les autres grands noms des labels Island ou Studio One.

Aujourd’hui explorons la Trojan Roots Box Set et la Trojan Rastafari Box Set













La particularité de ces box est d’être exclusivement Roots Reggae, les thèmes sont donc principalement bibliques, sur la chute de Babylon ou sur le retour sur la terre promise Zion, situé selon la religion rastafari en Ethiopie.

On y trouve plusieurs types de reggae des années 70 :

The Heptones, originaires de la scène Rocksteady, nous distille quelque chose de très romantique, lent, cool, rocksteady. Du même genre que the Ethiopians ou Max Romeo. On y trouve une très grosse influence soul et RnB, c’est que depuis peu on commence à avoir des appareils capables de capter les grandes ondes en provenance des states…
On trouve aussi du Flying cymbal, un reggae assez rythmé, avec beaucoup de cymbale comme son nom l’indique (Johnny Clarke , Non Shall Escape The Judgement par exemple), ce type de reggae est le fer de lance du producteur Bunny Lee (Johnny Clarke, Horace Andy, Cornell Campbell, Barry Brown).
The Mighty Diamonds, George Boswell, Dennis Brown font plus dans le one drop pur et dur. Ce type de reggae se caractérise par une batterie plus que minimaliste à la cymbale et le 3ème temps à la grosse caisse, le tout avec une basse plus que présente. Cette technique a été très popularisée par le batteur de Bob Marley, surement un grand fainéant !
Le Rockers suit le One Drop en accentuant encore plus la grosse caisse et en « mitraillant » au charleston (Don Carlos ou toutes les productions Sly and Robbie dont Mighty Diamonds).
On trouve cette technique à la base du Rub-a-dub, on y retire tout sauf la basse et la batterie (drum and bass). Mais là on est déjà en 80, on arrête de chanter et on ne fait que « toasté » par-dessus.
En parlant de reggae toasté, rien à voir avec le pain du petit dej’, c’est juste quand un DJ « toast » par-dessus. De nos jour on dirait « pose son flux ». Prince Far I et Big Youth se débrouillent pas mal à ce petit jeu, et ce bien avant le Dub, sur des rythmiques plus classiques.
On trouve aussi un peu de Nyabinghi sur cette compil, le chant traditionnel de prière rasta, le plus bel exemple est Ras Michael & The Sons Of Negus.


Ce qui est important de retenir de l’époque, c’est que le son est principalement façonné par les producteurs et les backing groups (souvent très bon, comme Sly and Robbie par exemple) des puissants studios. L’artiste n’arrivait qu’avec sa chanson et sa guitare, le studio s’occupant du reste. Ce qui explique une certaine uniformité rythmique et que souvent le reggae est classifié suivant sa rythmique, en fait suivant les trouvailles du producteur ou du backing group pour faire la nique au studio concurrent.

La sélection de Julio :

Trojan Roots Box :
The Heptones                  Cool Rasta
The Shadows                  Brother Noah
The Mighty Diamonds    Jah Jah Bless The Dreadlocks
Sugar Minott                   Africa is the Black Men’s Home
Johnny Clarke                Non Shall Escape The Judgement
Johnny Osbourne           Purify Your Heart
Cornell Campbell           Jah Jah Me No Born Yah
Horace Andy                 Psalm 68
Dennis Brown               Africa
The Ethiopians              Hail Brother Rasta Hail
George Boswell            Jah Fire
The Abyssinians           Yim Mas Gan
The Silverstones           Africa Dub
Velvet Shadows           Babylon A Fall Down
Max Romeo                 The Coming Of Jah
Cornel Campbell          The Judgement Come

Trojan Rastafari Box Set :
Ronnie Davis               False Leaders
Michael Prophet          Jah Jah Rain A Fall
Pancho Alphonso       Never Give Up In A Babylon
Sugar Minott              The People Ought To Know
Cornel Campbell        Jah Jah Give Us Love
The Royals                 If I Were You
Barry Brown              Give Thanks And Praise
The Viceroys              Jah Oh Jah
Barry Brown              Enter The Kingdom Of Zion
Barrington Levy         Captivity (très inspire par le Take Five de Dave Brubeck)
Barry Brown              Lead Us Jah

À noter la version de Rivers Of Babylon, par Ronnie Davis, bien avant ABBA. En fait cet chanson est un chant de prière Rasta.

Bientôt d’autres articles sur ce sujet : les albums reggae à avoir écouté, le rocksteady, le ska, le 12 inch en Jamaïque.

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