mardi 17 mai 2022

Calexico – El Mirador #calexico



Calexico a toujours trainé de l’autre côté de la frontière, le Mexique en ligne de mire. Mais quand autre fois ce n’était que des emprunts latino, on peut maintenant dire qu’ils sont plus mexicains qu’américains musicalement. 
Dans ce nouvel album, il y sera encore question de frontières, de miradors, on croisera des Mariachis, de la Cumbia mexicaine et même plus sudiste, on chantera en anglais et en espagnol. 
En tout cas, c’est un disque de renouveau. Les précédents albums (y compris la colab avec Iron & Wine) m’avaient un petit peu déçu (pas trop quand même, c'était bien, mais un peu plombant), on retrouve ici les sommets de l’album Algiers, mais en inversant le dosage indie pop / latino.
On retrouve aussi des rythmiques plus entrainants, portés par le classique « tu poum ta poum » de la cumbia. 
C’est plus lumineux qu’à l’accoutumé et ça fait du bien !
Cuuuuummmmbia !



lundi 16 mai 2022

Arcade Fire – WE #arcadefire


Cette année promet de grosses sorties, ou du moins des sorties de gros groupes. Après Metronomy, c’est au tour d’Arcade Fire, avec la même similitude : ce qu’on appelle un retour aux sources. Plus de sincérité, plus de concision, moins de production, moins de concept.
Encore que, pour Arcade Fire, on reste toujours dans quelque chose de conceptuel (ils ne peuvent pas s’en empêcher), avec un album coupé en deux : première face I, « moi » en anglais, et une deuxième face WE, « nous ». Donc une face plus introspective et une deuxième plus collégiale.
Autant ne pas laisser planer le suspens trop longtemps : cet album est un bon album. On s’éloigne de la direction prise avec Everything Now qui m’avait un peu déçu (trop produit, trop cynique, pas assez sincère). On n’est tout de même pas au niveau d’un Suburbs mais on est sur du bon.
C’est aussi le retour des morceaux coupés en plusieurs titres sans qu’on comprenne trop pourquoi et avec tout plein de chiffres romains. 

Allez, en route pour une écoute de 40 minutes (on aurait aimé plus) de l’album.
Age Of Anxiety I commence parfaitement l’album avec une deuxième partie de titre qui se muscle. Une très belle entrée en matière, la montée en puissance est sublime.
Même type de structure pour Age Of Anxiety II (Rabbit Hole) qui se pare d’un peu d’électro et d’une prod qu’Hot Chip ne sait plus faire. En concert ça va péter grave tout ça !
Après un prélude sans grand intérêt, on se lance dans la très jolie balade End Of The Empire I-III avec des allures de Pink Floyd (Great Gig in the Sky sans gueularde mais avec la même approche piano guitare). Perso, j’adore. L’enchaînement avec la partie IV est parfait et clôt cette première face de manière sublimement. On perçoit sur ce dernier titre plus clairement la production de Nigel Godrich (producteur historique de Radiohead) dans cette super balade aux accents OK Computer (surtout en deuxième partie).
Tatatan, la face WE commence par un moulinet de guitare à la Pete Townshend, c’est The Lightning déjà paru en éclaireur. Coupé en 2 parties avec une fin plus puissante est assez typique du Arcade Fire des débuts, on se croirait sur Funeral. C’est bien, c’est efficace.
On enchaine par Unconditional I (Lookout Kid) que je trouve comme étant la plus faible de l’album. Attention, c’est très écoutable ! C’est même le deuxième single. Mais on est très très prêt du formatage type « les tutututu passeront crème pour faire chanter la foule dans un stade ». La Coldplayitude n’est pas loin.
Unconditional II (Race and Religion) part dans les 80’s avec Regine au chant et excusez du peu, Peter Gabriel aux chœurs. Ce n’est pas ma préférée non plus.
On finit l’album par WE une ballade folk plutôt sympathique mais pas si mémorable que ça. C’est jolie et ensoleillée, on est bien dans les 70’s, ça fait du bien.
Cette deuxième face WE m’a moins enthousiasmé que la première. La force du collectif est là, mais les chansons un peu moins. Visiblement ce n’est pas l’avis des autres critiques qui saluent tous la face WE. Comme quoi il faut de tout…
Après deux semaines d’écoute intensive, une chose est sure : WE est un grand album qui marquera mon année 2022. Son seul problème ? Sa concision, 7 morceaux c’est court.

A noter : Arcade Fire va tourner en France en septembre : Lille, Paris, Bordeaux et Nantes.

 
Même si c'est pas ma préférée, en live ça passe bien :