mercredi 27 juin 2018

Sage - Paint Myself #sage



Attention à écouter d’urgence !

Ça faisait longtemps que je n’étais pas parti en trip professionnel avec un album à écouter, et surtout un album magnifique pour ne pas changer de suite. Là les planètes étaient alignées. Le voyage dans un lieu dépaysant (la Chine et le Tibet) et l’album parfait. En plus je n’avais pas eu le temps de l’écouter avant : première chanson dans l’avion à l’aller.

Alors un grand merci à Jacques et Alice pour m’avoir fait remarquer sa sortie, juste avant de partir.

Oui je connaissais Sage, alias Ambroise Willaume, son précédent et premier album (bien mais pas entièrement génial) et surtout en tant que compositeur et chanteur de Revolver. Pour ceux qui ne connaissent pas c’est français mais c’est de la pop en anglais, mais le genre classe, avec des mélodies ultra accrocheuses et une production pas en reste. Bref de quoi aller boxer dans la catégorie du dessus.

Là on ne parle plus de catégorie. De l’orfèvrerie mélodique, je vous dis.

Ultra accrocheur, on aime à la première écoute, mais aussi ultra fin, ça fait 5 jours que je n’écoute que ça en boucle le plus souvent au casque et j’en redemande.

Bien sur ce qui saute aux yeux, et ce dès le premier titre Most Anything, c’est la simplicité d’une mélodie comme celle de Untitled #2 (pub SFR) ou Leave Me Alone de Revolver. Et il y en a à la pelle des balades de cet acabit : So Real, If You Should Fall, Us Again, Juliette et sa boite à rythme magique ou All I Can Do, ou si Michel Berger faisait une BO de générique de James Bond. Et si on augmente le tempo, on peut parler de No One Sees You Crying et son refrain en disto parfait ou Any Other Time et son bégaiement Phoenixien (et pas que). Mais je dois dire aussi que je suis impressionné par les tentatives de productions actuelles que sont Nothing Left Behind (sur toutes les pubs et vidéos cool de l’année ? à parier !) ou One Way Ticket. Et ça passe en plus, incroyable. Je ne sais pas si elles vieilliront bien mais elles sont mélodiquement parfaites et avec une sonorité on ne peut plus moderne, mainstream et dancefloor tout en étant pop à souhait.

Fallait pas donner le synthé de Major Lazer à un amoureux des Beatles.

Alors c’est sûr ça ne plaira pas à tout le monde, je vois bien l’argument à 2 sesterces « ça ressemble à du Milky Chance ou du Gotye ». Désolé, d’abord j’aime bien, et en plus c’est plus fin et surtout ça fonctionne avec ou sans la prod. En fait c’est un remix ! Sinon, écoutez les autres et voilà !

Si vous comptez bien, je viens de sortir tous les titres de l’album, normal, ils sont tous géniaux.

Qu’est-ce que vous faites encore à me lire, vous n’êtes pas en train de l’écouter ?

Moi je cours chez mon disquaire l’acheter au format physique en rentrant.


Update après écoute du vinyle : le mixage de Nothing Left Behind est assez différent, un peu moins boosté, mais reste toujours un excellent morceau !


mercredi 13 juin 2018

Father John Misty - God's Favorite Customer #fatherjohnmisty


Je n’avais pas trop apprécié le dernier album de Josh Tillman (contrairement au précédent), alias Father John Misty, Pure Comedy, que j’avais trouvé trop acerbe, trop grandiloquent, trop prétentieux et un peu en-dessous niveau mélodique. Bref, je n’avais pas accroché. Ce n’est qu’un avis personnel, plein de gens l’avaient adoré. Et puis il était politiquement très critique et engagé ce qui est plutôt bien.
Un an après, voici un nouvel opus, cette fois plus personnel, plus introspectif, bien meilleur et engagé selon moi. Faut-il forcément être malheureux pour écrire de bonnes chansons ? Vous avez 40 min, et 10 titres.
Car oui, God’s Favorite Customer fait très album de rupture (même s’il n’est pas vraiment établi que dans la vrai vie, Josh Tillman soit vraiment séparé, une chose est sûre, il ne va pas très bien).
Toujours est-il que cet album est le plus sincère qu’il ait fait, exit le cynisme, la belle assurance et la prise de distance, le barbu semble bien touché et ça s’entend. Les mélodies sont cristallines, touchantes, plus épurées, la voix affectée et moins distante. Bref ça sonne vrai et ça m’embarque.
Laissez-vous embarquer par la mélancolie, mais aussi par les mélodies plus enjouées qui font contrepoint et font rentrer de la lumière dans tout ça. C’est cet équilibre fragile qui me plait, et qui d’ailleurs me manquait dans le prétentieux Pure Comedy.
Un grand album donc, pour un énorme artiste.







Otzeki - Binary Childhood #otzeki



Venant tout droit de Londres, voici des petits nouveaux dans la musique électronique tendance calme et émotive.
C’est aéré, voir éthéré, charnel tout en restant électro et les compositions sont bonnes. Pour résumer c’est entre the XX, Moderat et Whomadewho. Donc que du bon.
Ça ne révolutionne rien mais c’est très plaisant, très classe en fait. True Love est superbe, pour moi la meilleure de l’album, suivi de près par Almost Dead et Sun is Rising.

Bonne écoute !

Leon Bridges - Coming Home - Good Thing #leonbridges


 
Et si Sam Cooke n’était pas mort? C’est du moins ce que m’a fait ressentir l’écoute de Leon Bridges.

J’ai découvert en même temps ses 2 albums : Coming Home sorti en 2016 et Good Thing sorti il y a peu. 2 albums, 2 ambiances. Le premier, Coming Home est un album de soul très vintage, il aurait pu être sorti dans les sixties. C’est classique, mais qu’est-ce que c’est bien. La voix est géniale, la production parfaite et les titres géniaux. Comment suis-je passé à côté de ce magnifique album de soul ?
Mais pour son deuxième album Leon Bridges a changé de direction, fini le rétro, place à plus de modernité, à ce qu’il est vraiment. Alors, c’est mieux ou c’est moins bien ? Bonne question, et la réponse est… peut-être bien que oui, peut-être bien que non, n’oubliez pas, je suis Normand.

J’aime les 2, même si à la première écoute, l’académisme du premier album me convenait plus.

La production plus RnB, plus moderne, du deuxième est aussi intéressante. Ça sonne Marvin Gaye (Bet Ain’t Worth the Hand et ses cordes très Motown) ou Al Green (Shy), ça sonne jazzy tendance lounge inspiration St Germain (Bad Bad News), ça peut être très funky, Prince et Michael ne sont pas loin (If It feels Good), voire disco (You Don’t Know), mais aussi rester plus classique, slow jam (Mrs), bref c’est plus hétéroclite.

Bon aller je me mouille, je préfère malgré tout le premier album, le côté plus classique, la voix plus en avant, le côté un peu moins mainstream, et après tout je suis plus Soul que RnB !
Voilà !

Quelques titres du premier album




Quelques titres du second


Gruff Rhys - Babelsberg #gruffrhys



Je n’ai vu qu’une fois en concert Gruff Rhys et c’était vraiment du n’importe quoi ! C’était à la Dynamo, une petite salle toulousaine, il était seul sur scène et s’amusait avec des boucles. Partant de rien (une guitare, un vinyle avec des bruits d’oiseau, sa voix et quelques bidouilleurs de voix), il créait de petites symphonies de poche en live, captivant ! Bien que plus sage, les albums solos de l’ex Super Furry Animals retranscrivaient ce côté bordélique et Do It Youself. J’ai donc été surpris à la première écoute de ce Babelsberg devant la production, devant ses cordes fabuleuses. C’est beaucoup plus pro tout ça ! Et pour cause, Rough Trade, son label, lui a donné carte blanche en compagnie de l’orchestre National du Pays de Galles et de son chef d’orchestre Stephen McNeff. En revanche dans la composition cela reste du pur Gruff Rhys, et on ne va pas s’en plaindre.
Tout l’album est vraiment intéressant, avec des points forts sur Same Old Song, Architecture Of Amnesia , Oh Dear ! et surtout Limited Edition Heart. Mais il y a aussi dans cet album un chef d’œuvre absolu, Take That Call. Du Gruff Rhys pur jus boosté aux Beatles : un refrain enjoué, des couplets lorgnants sévèrement vers Eleanor Rigby, une production fabuleuse. Géniale !

 Bref, un super album, fin, bien produit, un peu fou, politique aussi si on s’intéresse aux paroles (Brexit et Trump dans le collimateur), mélodique et sincère. Bref à écouter absolument !

Parquet Courts - Wide Awake! parquetcourts



Après un album solo pour Andrew Savage et une très forte participation au dernier album de Daniel Lippi, les infatigables Parquet Courts remettent encore le couvert. Et ce qui est bien avec eux, c’est que chaque album est meilleur que le précédent.
Cette nouvelle livraison possède tous les attributs classiques de Parquet Courts, son côté Punk, des chansons de qualité, un (très) gros côté branleurs, mais la vraie nouveauté est l’arrivée de Danger Mouse à la production, qui pour une fois y va mollo et n’impose pas trop son son. Comprendre : ça reste du Parquet Courts et ça ne lorgne pas vers du Black Keys. Du coup qu’apporte-t-il ? Une basse ! Car c’est ça le fil conducteur de ce Wide Awake!, la basse est hyper présente et donne un groove à cet album. On peut aussi remarquer que Parquet Courts étend ses influences, outre son punk rock classique (Total Football, très CBGB, Almost had to Start a Fight, Normalization), on y trouve du funk / hip hop à la manière des Beastie Boys (Violence), de la pop avec harmonies vocales et arrangements de cordes (Mardi Gras Beads), de la balade nappée de synthés (Before The Water Gets Too High), du rock classique tendance Stones (Freebird II), du dub à la Specials (Back To Earth) et même de la samba (Wide Awake génial hommage à feu The Rapture). Bref c’est hétéroclite, et du coup cet élargissement stylistique les désigne en dignes descendants des Clash. Mais des Clash plus branleurs que révolutionnaires !
En fait on se dit que si les Strokes n’étaient pas partis en vrille, ils auraient pu nous sortir ce genre de chose (avec peut-être un sens de la mélodie plus poussé).
En tout cas, j’aime beaucoup cet album très antinomique, basique et fin, branleur et abouti, punk et produit.

vendredi 8 juin 2018

Alexandra Savior - Belladona Of sadness #alexandrasavior

 
Mon disquaire est de très bon conseil. Oui je sais ça fait très réclame tout ça.
En allant acheter le vinyle du dernier Arctic Monkeys, il m’a conseillé d’écouter Alexandra Savior, la petite protégée d’Alex Turner.
Après quelques écoutes d’apprivoisement je me suis laissé envouter par cet album. Voix intéressante avec ce qu’il faut de posture désinvolte, blasée, production parfaite, très proche du dernier Arctic Monkeys / dernier Last Shadow Puppets, et pour cause, il est co-produit par Alex Turner.
Alexandra Savior puise son inspiration dans les sixties et seventies, vaguement soul, vaguement rock, éminemment pop. Je dirais que ça sonne comme du Shirley Bassey ou du Nancy Sinatra avec des guitares west coast voire desert rock, toute reverb en avant.
 
On pourrait penser à premier abord à un clone de Lana Del Rey, mais pour moi il y a quelque chose en plus, un peu plus de mordant, un style, un songwriting, de super titres. Sa plume avait déjà fait mouche sur Miracle Aligner, un titre du dernier Last Shadow Puppets qu’elle avait écrit, ici elle se déploie. Mirage, Bones, le single Shades, Girlie (avec son refrain qui reste en tête très générique de James Bond) ou Mistery Girls (à la production plus moderne) le prouvent.

Bon d’accord ce n’est pas une nouveauté, ça a même un an, mais ce n’est pas une raison pour s’en priver !