jeudi 31 janvier 2019

Raoul Vignal - Oak Leaf #raoulvignal





Après un superbe premier album assez dépouillé dans le plus pur style folk, Raoul Vignal remet le couvert avec plus de moyens, donc plus de production. Une guitare rythmique, un piano, des bois, des flûtes et même ce qui semble être un marimba viennent peupler les mélodies toujours aussi délicates, susurrées dans le pure style indie folk. Délicat, donc calme, aérien diront certains, chiant diront d’autres. Et bien qu’ils aillent écouter du métal à fond la caisse ! Mais si vous êtes en manque de délicatesse dans ce monde de brutes, venez-vous lover sous la couverture de Raoul Vignal, il y fait chaud, c’est doux et calme. On y sera bien en attendant l’été.



Ed Mount – Space Cries EP #edmount



Je n’ai pas pu aller au concert de Tahiti 80 pour cause de trop grande distance entre moi et la salle (putain de déplacement professionnel…), mais je ne suis pas rentré bredouille car j’ai écouté la première partie prévu ce fameux soir : Ed Mount et son dernier EP, Space Cries. Et c’est bien ! 

Ed Mount, c’est un peu le Phoenix de United, c’est un peu Jamiroquai qui fait un bœuf avec les Parcels, C’est un peu les Beach Boys repris par Air, c’est un peu Stardust qui fait de la Trap, c’est donc un peu de la french touch old school, bref c’est bien. Et pas qu’un peu. 

En plus j’adore la pochette !


les sous titres de la vidéo de Make It Right valent le détour !

Andy Shauf – The Party #andyshauf



Encore une découverte de mon disquaire ! Merci les mauvaises fréquentations ! Classique intemporel ? Sûrement. 
Bon d’accord, ce n’est pas de la nouveauté, ça a 2 ans, mais quand c’est bien, hein ! 
Bref, Voici un vrai album de pop, de la pop délicate et classe façon The Leisure Society (qu’est-ce qu’ils deviennent tiens ? ils me manquent) avec une petite touche de folk, une production discrète et des mélodies XXL ! Il ne m’en faut pas plus. 

Bonne découverte et bonne écoute


The Good, the Bad and the Queen – Merrie Land #thegoodthebadandthequeen #damonalbarn




On peut dire que Damon Albarn a la bougeotte, le dernier Gorillaz pas encore digéré qu’arrive un nouvel album, cette fois de son super groupe The Good The Bad and The Queen. Ce groupe est fait pour moi : Damon Albarn bien sûr, mais aussi Paul Simonon, le bassiste des Clash et sa touche reggae dub, Tony Allen, le batteur afrobeat mythique de Fela Kuti et Simon Tong de the Verve. Et pourtant j’étais totalement passé à côté du premier album produit par Danger Mouse. Incroyable ! Je vous assure j’ai rattrapé mon retard ! Et donc ce nouvel opus ? Et bien il est bon ! Ce ne sera pas une surprise vu le casting, grossi par Monsieur Tony Visconti à la production, excusez du peu ! Que ce soit la magnifique Gun To The Head, reggae à tendance Beatles notamment grâce à la flute à bec très Fool on the Hill, Ou la très Specials (et pas spéciale) The Great Fire, la magnifique conclusion The Poison Tree et ses steel drums (géniale à pleurer), la sublime ballade Ribbons. Que ce soit les titres moins évidents, comme la bizarre Nineteen Seventeen ou la chanson titre. Dans tous les cas, le tout sent la Grande Bretagne à plein nez. En plus, même si ce n’est pas explicite, le thème principal reste le Brexit (de l’aveu des protagonistes). 



So British, so classy.


Angelo De Augustine – Tomb #angelodeaugustine



Un peu de délicatesse dans ce monde de brutes ! Pas un mot plus haut que l’autre, doux, intimiste, délicat. Angelo est tout ça. 
Il est repéré par Sufjan Stevens, qui lui propose des premières parties, des collaborations, un studio et un label. Bref de la lumière sur ce bijou de mélancolie. Un album de rupture bien sûr, mais apaisé. A fleur de peau certes mais réconfortant. On pense bien sûr à Sufjan Stevens, surtout sur Time ou on reconnait son touché de piano ou sur le choix de certains instruments (banjo) ou certaines sonorités : guitares, piano plus que léger qui joue une note sur 3 façon John Wayne Gacy Jr. On pense surtout à Elliott Smith, à ses ballades calmes et sa voix douce. Et ces mélodies ! Tomb est géniale (youhouhouhouhouhouuuuuuhou), All to the wind plus enjouée, Tide ou Bird Has Flown avec des instrumentations Sufjanesques, Time et sa basse Walk on the Wild Side. 

Alors bien évidemment il faut s’y intéresser un peu, ce n’est pas à proprement parler de la musique de fond. Tout est dans le murmure. Mais qu’est que c’est beau.

Bref un classique intemporel, un coup de cœur immédiat.

Baxter Dury, Etienne de Crecy, Delilah Holliday – B.E.D #baxterdury



Un an après le fabuleusement Gainsbourien Prince Of Tears, Baxter Dury revient. Car même s’il y a 3 noms, c’est Baxter Dury qui ressort. Les compositions ressemblent à ce qu’il fait habituellement, ponctuées par son phrasé et son chant bancal, son accent cockney, mais boosté à l’électro classieuse d’Etienne de Crecy et hanté par la voix de Delilah Holliday (que je ne connais pas mais qui d’habitude se la joue plus rock). C’est classe, entrainant, charmant, envoutant, bancal. Du pur Baxter, avec des chœurs féminins que ce soit pour des titres plus chantés (Walk Away) ou parlés (la géniale Tais-toi, Only My Honesty Matters) on trouve même un simili tube (White Coat et son piano très amicalement vôtre). 
En résumé une superbe collaboration ! 

Je laisse la parole à Baxter : 

Tais-toi she said. 
What does she say? Tais-toi 
Why? 
Fuck knows


The Last Detail – The Last Detail #thelastdetail


Décidément la pop Française commence à sérieusement se défendre, et dans d’autres styles que l’électro pop / rock tendance Phoenix. On peut maintenant compter sur une folk pop subtile et mélancolique de qualité, tournée vers les Etats Unis. Il y a eu Baden Baden (tiens, ils en sont où ?), il y a Cocoon et plus récemment Sage, O ou Julien Barbagallo. 

Derrière The Last Detail il y a Erin Moran (A Girl Called Eddy) et Mehdi Zannad (Fugu). Ils se sont entourés d’un backing band un peu all stars de la pop française : Xavier Boyer et Pedro Resende (Tahiti 80), Olivier Marguerit (alias O) et Julien Barbagallo (Tame Impala). Ça ne peut que bien rendre et c’est le cas. Ils n’ont pas peur de mixer les voix (féminines et masculines), les influences (américaines et anglaises), les époques. Le disque ressemble à un best of de la musique pop des 50 dernières années : de Neil Young aux Shins, des Beatles à Elton John, de Love à Coldplay début 2000, de Burt Bacharach à Sufjan Stevens, de David Bowie à Kings Of Convenience. 

Il est dur de sortir un titre de cet album qui est de qualité assez égale, en songwriting et en production. You’re Not Mine est génialement lazy et n’aurait pas dépareillé sur le dernier Cocoon, Take My Hand nous emmène dans le middle west avec de la country folk, Talk to Me nous emmène à Berlin avec David Bowie, Die Cast dans le Mexique de Love. 

Une superbe douceur, lumineuse et légèrement mélancolique, un disque indispensable à écouter bien au chaud en regardant les rayons de soleil cru de l’hiver.


Cullen Omori – The Diet #cullenomori



Voici le deuxième album d’un des 2 frères Omori ex-leaders des très sous-estimés Smith Westerns. Leur dernier album Soft Will reste d’ailleurs un chef d’œuvre. 

Mais revenons à Cullen, son premier album paru il y a 2 ans était bien, bien qu’inégal, mais cela faisait plaisir de retrouver cette voix et ce style pop parfait, du moins pour une poignée de titres (Two Kinds, Hey Girl superbes). 

On peut trouver Misery le précédent album un peu énervé et un peu brouillon, autant que celui-là est joyeux, lumineux et apaisé. 

Solaire, avec guitares cristallines en avant. Normal, il a quitté Chicago et habite maintenant Los Angeles. Je pense que Cullen a bien écouté All Things Must Pass ces derniers temps. L’inspiration Harrisson plane sur tout l’album, quand il ne convie pas le fantôme de John Lennon comme sur Master Eyes. Cela donne un style très pop 70’s, appuyé par la production du même acabit. Et c’est cette production plus digeste, moins saturée, plus aéré qui rend la chose plus facile, les mélodies et la super diction de Cullen si touchante. Que ce soit sur les ballades All By Yourself, Black Rainbow, Natural Woman, Queen, la plus saturée Master Eyes ou le classique immédiat Four Years. 

Pour conclure, voici (encore) un super album de pop qui fait du bien !