vendredi 25 novembre 2022

Two Door Cinema Club – Keep One Smiling @TDCC



2022, c’est l’année du grand retour pour bon nombre de pilier pop rock : Metronomy, Arctic Monkeys, Phoenix, Arcade fire, Death Cab, Hot Chip, et même Two Door Cinema Club.

Après un précédent album vraiment pas top (de mon point de vue), j’avais un peu peur… Enfin disons que je n’avais même plus d’attentes.
Et bien au final, sans être désastreux, ils souffrent un peu trop de la concurrence. Comparé à ce que sort Phoenix (pour ne citer qu'eux), on n’est pas dans la même division…
A qui la faute? Aux mélodies? Pas trop, c'est plutôt bien écrit, les mélodies sont dans assez sympas. Le problème vient plutôt de la production très clinquante, trop propre sur elle. Et c’est là que le bât blesse, malgré l’envie de danser, les rythmiques solaires et le coté feelgood, on s’ennuie un peu par moment. C’est un peu trop sucré, et trop monotone, pas assez rock en somme. 
Ce qui est paradoxale c’est que prises à part dans des playlists, les (meilleurs) titres marchent plutôt bien. Lucky est même un sacré bon tube qu’on croirait échappé d’un de leurs premiers albums. Mais si on les écoute à la suite, on n’est pas très loin de l’indigestion… Franchement l’enchainement High / Wonderful Life n’est pas digne de figurer sur un album...

Alors si vous n’êtes pas diabétique, vous pouvez vous lancer dans l’écoute de l’album en entier, sinon il suffit d’isoler Lucky, Everybody’s cool ou Millionaire dans une playlist.

mercredi 23 novembre 2022

Drugdealer – Hiding in Plain Sight #drugdealer



Bienvenue dans les années 70 !
Si vous aimez la soul et surtout le soft rock de Steely Dan ou Fleetwood Mac, vous allez adorer le nouvel album de Drugdealer. Après un précédent album plutôt sixties, il fait un bond dans les seventies. 
La voix du chanteur, Michael Collins (qui se paie un look impayable avec sa moutache et ses lunettes….) se fond parfaitement dans ce style groovie. En plus, cet album est somptueusement instrumenté et produit : cuivres, pédale steel, basse groovie et un saxo comme on n’en fait plus, le tout avec une patine analogique. Ça peut paraitre un peu désuet, mais c’est parfait pour enluminer les compositions solides. Mention spéciale pour Someone to Love et Valentine.
Un bon moment, peut-être un peu court avec seulement 9 titres, mais on ne va pas se plaindre de ce super voyage dans les seventies !


jeudi 10 novembre 2022

Phoenix – Alpha Zulu #phoenix


C’est toujours la même chose avec un nouvel album de Phoenix, on a toujours peur qu’ils se plantent. On avait eu très peur avec Ti Amo, mais c’était passé. Qu’en est-il avec cet Alpha Zulu ?
Retour à ce mois de juin et la sortie du premier titre Alpha Zulu qui ouvre ce nouvel album. J’avais pour ma part un peu peur, il faut l’admettre, ça ne m’avait pas super emballé. Pourtant le titre a tourné tout l’été. La faute à mes enfants de 7 et 10 ans qui sont littéralement ultra fans. Renseignement pris, je ne suis pas le seul parent dans cette situation, et je ne parle pas que des membres de l’egroup rock4ever (salut les gars) déjà acquis à la cause ! Et vous savez quoi ? Malgré une écoute intensive, le titre passe toujours bien. La preuve qu’il ne fallait peut-être pas s’en faire. 
Les doutes étaient totalement dissipés avec la sortie de Tonight en septembre (le 8, pour mon anniversaire) en duo avec Ezra Koenig de Vampire Weekend. Des guitares, un style plus réconfortant, on était bien ! On n’avait rien entendu d’aussi bien depuis Liztomania.
Puis en octobre, Winter Solstice, tout en synthé, a confirmé le tout.

Et donc nous voilà vendredi dernier : la sortie de l’album. Comme toujours pour Phoenix, on a 10 titres, 5 par face, 35 minutes. A plus ou moins 2 minutes, c’est pareil sur chaque album.
Et encore une fois, on est surpris de la pertinence du son, ils ont encore réussi à faire du nouveau tout en restant eux-mêmes. Car quel que soit le titre de cet album on sait qu’on écoute du Phoenix. Il y a bien sur la voix de Thomas Mars, son phrasé si particulier, ses bégaiements volontaires, les quelques mots en français qui viennent caresser l’oreille, mais il y a le style Phoenix : les guitares, les synthés aux sonorités connues. Même si la production est plus synthétique, certain diront plus eighties. Eighties ? Le nom est un peu galvaudé, on a fait plus de « son eighties » cette dernière décennie que dans les années 80….
Parlons un peu de la production avant de s’attarder sur les titres. La mort de Philippe Zdar se fait-elle sentir ? Oui, je trouve un peu. Même si Thomas Bangalter (1/2 Daft Punk) a repris le rôle 2 ou 3 après midi, je me demande si certaines idées seraient passées avec Zdar. On retrouve quelques sons lourds période Wolfgang et des boucles très très Bankrupt (sur The Only one ou After Midnight)
A la première écoute, ce qui « choque » c’est l’omniprésence de boite à rythme à la place d’une batterie plus organique. On le sait Phoenix n’a pas de batteur « officiel », mais quand même, Thomas Hedlund, leur « batteur de concert » est là depuis toujours (et il assure tellement). On peut mettre ça sur le compte de la pandémie, mais c’est un peu dommage (à mon avis). 

Malgré ce petit bémol le tout fonctionne parfaitement grâce aux titres fabuleux. Car les 10 titres sont tous intéressants, près pour un « track by track » ?

Alpha Zulu : Un peu à part avec ces voix synthétisées et ces « Whoo Haa Alléluia ». C’est la coqueluche des jeunes. Et vous savez quoi ? Elle est quand même pas mal du tout !

Tonight : ça sonne bien comme du Phoenix, avec une belle ligne de basse, des guitares, le bégaiement de Thomas dès le début. On comprend pourquoi ils ont pensé à Ezra Koenig comme featuring sur ce titre, la rythmique chaloupée est parfaite pour du Vampire Weekend. Un très grand titre qui colle la banane et fait bouger.

The Only One : Plus synthétique, emportée par une boite à rythme avec effet woodblock (merci Loac pour la précision technique de l’effet), elle n’aurait pas dépareillé sur Bankrupt après un SOS in Bel Air. Les claviers sentent la French Touch, mais plus du côté de Martin Solveig ou David Guetta à leur meilleur.

After Midnight : c’est le nouveau single, lancé avec une esthétique eighties, urbaine et japonaise (un coupé des années 80 à plein ballon dans Tokyo). En gros, un bon générique de K2000. Elle fait mouche, le titre est assez prenant, même si je trouve qu’elle manque un peu de diversité rythmique.

Winter Solstice : Plus calme, c’est censé être la chanson de fin de face A, comme Love Like a Sunset ou Bankrupt en sommme. Portée par des synthés lourds et des guitares cristallines, la voix de Thomas laisse trainer sa mélancolie. C’est beau. Point barre.

Season 2 : Un petit titre feel good, entrainant, qui sent bon la chaleur et l’été. Dommage qu’on soit en novembre. En tout cas c’est super sympa et on accroche tout de suite à la mélodie et la production à tendance Talking Head période This Must Be the Place. Pour peu on se lancerait dans une chorégraphie à la macarena.

Artefact : Ma préférée de l’album ! Du pur Phoenix dans les guitares, un refrain qu’on a envie de reprendre, de la profondeur dans le son de batterie, ça ne peut pas être qu’une boite à rythme là et je ne serais pas étonné que la moitié de Daft Punk soit derrière ce son. Rajoutez à ça des claviers marrants, et paf un « tube ».

All Eyes on Me : Pour ma part la plus faible de l’album. Avec une ambiance aussi très eighties tendance K2000, les modulations Moderer défilent avant les grosses nappes synthétiques. Ce n’est pas vraiment l’instru le problème mais plus un petit manque mélodique.

My Elixir : on continue avec une balade plus calme, portée par une boite à rythme mise en avant comme a pu le faire Julian Casablanca sur la BO de Somewhere. C’est doux, inspiré et vraiment super.

Identical : Alors ce n’est pas une nouveauté, car ça fait maintenant 2 ans que le titre est dans ma playlist. Mais là il est un peu remasterisé et rallongé de 2 minutes. La rythmique est toujours bien présente, le chant divague un peu plus, les synthés sont dans le pure style Wolfgang, comme les ponts qu’on croirait tout droit sortis de Rome ou d’Armistice. J’étais un peu déçu de ne pas avoir un nouveau titre, mais il faut avouer qu’il est bien.

35 minutes ça passe vite en fait, on repasse sur la face A ?
Ah non j’oubliais : le vinyle ne sort qu’en janvier, j’avoue j’ai du mal à comprendre la stratégie commerciale…

En tout cas ces 35 minutes m’ont sérieusement rassuré : Phoenix est toujours le plus grand groupe de rock français du monde !


lundi 7 novembre 2022

Arctic Monkeys – The Car #articmonkeys #alexturner




Pour mon plus grand bonheur, Alex Turner et ses Arctic Monkeys n’ont pas prévu de retour en arrière avec leur dernier album. Ceux qui n’ont pas aimé le virage pris avec Tranquility Base Hotel + Casino peuvent passer leur chemin. Les autres vont adorer le nouvel album du groupe.
On croise tout au long de cet album des sonorités seventies : du Burt Bachara bien sûr avec toutes ces cordes qui s’accordent avec la voix de crooner, une ambiance gainsbourienne période initial BB (les cordes et les percus de Hello You), des guitares glam, un solo estampillé George Harrisson sur Body Paint ou Big Idea, un autre solo plus David Guilmour période Animals sur The Car pour ne pas faire de jaloux, des guitares funky et soul qui n’aurais pas dépareillées sur un disque de Curtis Mayfield (I Ain’t Quite Where I Think I Am, Jet Skis On The Moat), de la musique de film, entre Etienne de Roubaix et Ennio Morricone période post western (The Car ou la partie instru de Big Ideas), et bien entendu ce côté Bowie qui plane sur tout l’album.
Et il y a aussi Sculptures Of Anything Goes, à la production synthétique et au phrasé plus vu sur leur usine à tube AM que dans les nouvelles livraisons. Un titre qui prend le partie de ne pas décoller là où l’attend. Du grand art.

La production est chaude, analogique, les silences profonds, ce qui rend l’écoute du vinyle encore plus enrichissante (en plus il est vraiment ben pressé).

Encore une fois les textes alambiqués font mouche et on retrouve le sens de la formule propre à Alex Turner : on fait du Jetski dans les Douves (Jet Ski on the Moat, They shot it all in CinemaScope), un film lego sur Napoleon sous hélium (Lego Napoleon movie, Written in noble gas-filled glass tubes), on chante en espagnol dans un show télé italien et il faut être absolument sûr qu’il y ait une boule à facette. Et oui pardi, il faut toujours une boule à facette !
Même si l’album est globalement homogène et bon de bout en bout, un titre explose et sort vraiment du lot : Body Paint est pour moi la meilleure chanson d’Alex Turner, tout groupe/projet mis ensemble.

On dit souvent d’un album d’un groupe établie que « c’est un bon retour », mais là je crois qu’ils sont partis beaucoup trop loin pour pouvoir revenir, après la lune et la base de la tranquillité, ils mettent maintenant le cap sur Mars pour voir s’il n’y a pas de la vie là-bas…