mercredi 3 juillet 2019

Mac deMarco – Here Comes The Cowboy #macdemarco



Quel branleur ! J’ai vraiment du mal à définir autrement Mac deMarco quand on l’écoute. Tout parait si évident, si beau. Mais à la fois si facile. On a vraiment l’impression qu’il est capable de pondre une mélodie imparable comme d’autres enfilent une chemise. Encore plus à la cool que sur son dernier album, on soupçonne limite Mac d’avoir pioncé entre 2 prises de son. C’est que c’est long 2 semaines pour faire un album, on se rend pas compte !

Non mais franchement le premier titre… 1 seul riff, 4 mots et paf ! Le pire c’est que ça marche. C’est vraiment dégueulasse pour ceux qui bossent…
Le truc c’est qu’on pardonne tout aux génies un peu sales gosses, 1 sourire, 1 éclat de génie et ça passe. 
Il n’empêche, cet album est un parfait album de glande, pour écouter le dimanche matin avec encore la gueule de bois ou à n’importe quel moment où on n’a juste pas envie.




Alors attention, les clips ça pique sévère !


Summer Salt – Happy Camper #summersalt




Si vous aimez Dent May, Real Estate, Erlend Oye ou Simian Ghost (pour les connaisseurs), Summer Salt est fait pour vous.
Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si c’est Alice, ma belle-sœur et fan inconditionnelle de Dent May qui a déniché ce petit groupe texan.
Autoproduit mais plutôt bien, solaire, légèrement mélancolique, léger, réjouissant, chant en falsetto et tropicalisme lattent, ce disque est le parfait partenaire de l’été, un cocktail à la main.

Je recommande fortement et sans modération. la BO de l'été en somme ! (avec un an de retard OK)




Beirut – Gallipoli #beirut


Je me rends compte qu’avec cette longue pause dans les critiques, j’ai oublié le dernier Beirut. C’est peut-être parce qu’il ne m’a pas énormément marqué. Non pas qu’il soit mauvais, il n’est juste pas super original pour le groupe.
On y retrouve les mêmes influences diverses mais avec des mélodies moins senties que sur le dernier album que j’avais vraiment apprécié (contrairement à la plupart des critiques !). Alors évidement Gallipoli, est un super tube avec ce qu’il faut de Beirut : fanfare des balkans, rythmique trainante, et surtout la douce voix grave du chanteur. Plus calme, plus ambiant il peut paraître aussi un peu plus chiant quand on ne l’écoute pas vraiment. Disons que sans passer par l’écoute au casque j’étais passé à côté de pas mal de titres.
La faute principalement à des titres moins accrocheurs et des morceaux qui s’étirent parfois un peu trop (Varieties of Exile semble ne pas vouloir s’arrêter) et des plages instrumentales superflues (On Mainau Island et Corfu) et des morceaux trop mou (I Giardini et son chant sacré). Il n’empêche que pour ceux qui aiment Beirut, ça fait toujours plaisir d’avoir quelques nouvelles, et il y a de bons titres bien sûr !


mardi 2 juillet 2019

Lawrence Arabia - Lawrence Arabia’s Single Club #lawrencearabia



Après un très bon Absolute Truth sorti il y a plus de 2 ans, James Milne revient avec un nouvel album, meilleur. Les mélodies sont toujours aussi belles mais sa pop de chambre type Divine Comedy s’est étoffée, la production est plus luxuriante tout en étant plus subtile. On note un retour vers une production très 70’s, basse bien ronde, synthés scintillants, parfaitement mis au gout du jour par les Arctic Monkeys et Jacco Gardner. Ici la voix en falsetto, planante, fait des merveilles sur cette instru. C’est lumineux, rêveur, on pense à Air. Mais pas que. Car c’est bien là la caractéristique de cet album : il n’a pas été pensé pour être cohérent mais plus comme une compil de single. On passe donc de Every Body Want Something géniale chanson pop, type 70’s dans l’instrumentation (c’est un tube comme on dit dans le milieu) à Cecily, un titre psychédélique bien plus excité qui rappelle du Pink Floyd de Pipper at the Gate of Dawn sous ecstasy. Le tout pour continuer une balade sexy à souhait avec cuivre digne d’un générique de James Bond. La couleur reste globalement la même et l’album reste très agréable.


Andrew Bird – My Finest Work Yet #andrewbird



Avec un titre pareil, Andrew Bird a confiance en son nouvel album, ou alors il se sous-estime vachement. Surement un peu des 2. Car il est vrai que cet album est très bon. On y retrouve ce qu’on aime chez l’homme oiseau qui se plait à siffloter au long de ses chansons. Parfait timing, comme les hirondelles, Andrew arrive avec le printemps et fait un bien fou. Sa voix fait toujours des merveilles, ses arrangements aussi. C’est délicat, tantôt jazzy (Bloodness), tantôt plus pop, mais toujours richement enluminé : banjo, violons, contrebasse, on sent la chaleur des cordes s’accorder à sa voix et ses sifflements. 

Et puis une fois qu’on a écouté l’imparable Sisyphis qui commence l’album on ne peut plus s’arrêter.


Local Natives – Violet Streets #localnatives


On avait laissé il y a 3 ans les Local Natives sur un semi-échec, en voulant virer plus mainstream ils s’étaient brulé les ailes. Enfin selon moi, car j’avais eu des discussions endiablées sur le sujet avec d’autres. On peut dire que cet album est un album de reconstruction, de retrouvailles. On sent dans les mélodies, les harmonies et la production quelque chose de plus homogène. Un retour vers Hummingbird, en sorte, bien qu’ayant gardé l’ouverture pop du dernier album. Il y a bien sûr les 2 tubes évidents que sont When I Am Gonna Lose You, tout en délicatesse et en simplicité pop, et Someday Now plus downtempo mais il y aussi d’autres titres intéressants dans cet album plutôt homogène. Entre quelques imports soul et RnB (Megaton Miles qu’on croirait produit par Danger Mouse), un peu d’énervement (la fin de Shy et son solo de batterie) les bases de Local Natives sont là : ces fameux « ouh ouh » fédérateurs, ces harmonies parfaites. 

Certains espéraient que Local Natives deviennent les nouveaux sauveurs du rock intello suite à leur premier album Gorilla Manor. C’était il y a 10 ans… Il semble qu’ils préfèrent s’orienter vers l’indie pop (aussi intello), à la manière de Grizzly Bear. En plus commerciale certes. Moi ça me va !


The Leisure Society – Arrivals and Departures #leisuresociety


C’est la mode des albums doubles en 2019 après Vampire Weekend ou Kevin Morby. 

Les experts de la pop nostalgique et subtile continuent sur leur lancée sans trop changer de direction, les Kinks et la pop anglaise en ligne de mire. L’album commence plutôt bien avec 3 tubes sur les 3 premiers titres : le délicat Arrivals & Departures, le sautillant A Bird, A Dee, Huminaty non sans rappeler Andrew Bird et le très Wings God Has Taken A Vacation. On enchaine un premier disque avec quelques bons titres comme Let Me Bring You Down ou la superbe balade tout en cordes et délicatesse Arundel Tomb. Ça ne révolutionne rien mais c’est vraiment bien fait, on accroche toujours autant à cette voix pleine de détachement mais aussi de charme, anglaise quoi. Quelques soucis arrivent plus tard et l’apparition d’un son plus récent, 90’s pas tout à fait assumé. There Are No Rules Around Here va même jusqu’à sonner comme du Arcade Fire fait par des gentils anglais qui ne veulent pas transpirer… Je suis méchant, c’est juste qu’à force de faire dans la délicatesse et la broderie anglaise, cette distorsion fait un peu sale. 

Il n’empêche que le tout s’écoute plaisamment, de très bons titres (il manque peut-être un Fight For Everyone), peut-être un peu de longueurs, le double album n’était peut-être pas nécessaire. En tout cas ça fait toujours plaisir de les retrouver, on ne va pas bouder !





Vampire Weekend – The Father Of the Bride #vampireweekend





Désolé pour le long silence, j'ai accumulé quelques critiques du coup, ça va publier grave !


J’adore Vampire Weekend. Leur précédent album, de 2013 quand même, était un véritable joyau. J’aime leur mix de pop et de musique world. 
D’ailleurs qu’est-ce que c’est que Vampire Weekend ? Des new-yorkais un peu hype fans de musique africaine ? Pas que. Pour moi c’est surtout les remplaçants de 10cc, The Police et surtout de Paul Simon. 10cc pour le sentimentalisme, The Police quand le coté rock en syncope et reggae de blanc, et bien sûr Paul Simon pour tout : l’art d’être soi-même, de proposer des mélodies parfaites et des arrangements luxuriants qui paraissent si simples, d’injecter des rythmes caribéens, des guitares africaines, une mélodie sud-américaine et les assembler avec des textes personnels. 

Ne tournons pas autour du pot, pour moi (et visiblement pas pour Magic), le nouvel opus de Vampire Weekend est fabuleux. Des tubes à la pelle, une production parfaite, de l’âme et du génie. Même si Ezra Koenig, la tête pensante a fait appel à quelques invités, on y trouve toujours la même patte, la même fluidité dans les mélodies, la même sophistication dans les arrangements. 
On citera pêle-mêle, le tube Life qui ne dépareillerait pas sur un album de Paul Simon (gros coup de cœur de l’année et des années passés), le plus dub How Long, Sunflower la chanson préférée du moment de mes enfants, l’imparable Bambina, la déjà connue Harmony Hall et l’intro gospel Hold You Know, l’exotique et engageante Rich Man ou Married in a Gold Rush un peu electro, un peu africaine, un peu country. On pourrait même encore en citer d’autres sans problème (Flower Moon ou Unbearably White) 

18 titres, c’est peut être beaucoup, mais au final il n’y a aucune fausse note, tout s’écoute parfaitement, le sourire aux lèvres. 
Alors est-il mieux que le précédent ? Je n’arrive pas à dire, c’est différent ! 

En tout cas, vous l’aurez compris, c’est l’album de l’année pour l’instant selon moi (mais ça se bouscule cette année avec Tame Impala ou Bon Iver... Wait n see). 

Bonne écoute !