jeudi 24 mai 2018

Michael Rault- It’s A New Day Tonight #michaelrault



Je vous assure, cet album est sorti en 2018 ! Il y a 2 semaines…
George Harrisson croyait en la réincarnation, et à l’écoute de ce super album, on a envie d’y croire aussi. La guitare OK, le style Harrisson a beaucoup été imité, mais là on rajoute la voix et la production, ça devient vraiment troublant cette histoire… Et je ne parle pas des cheveux longs et de la moustache…
C’est tout un pan de la pop 70’s que Michael Rault ressuscite, mais à la façon de Tobbias Jesso Jr ou Max Jury, en se basant avant tout sur de super titres. C’est bien simple on croirait l’album composé que de singles en puissance : I’ll Be There beatlesien, la balades New Day Tonight, Sleep With Me tout droit sortie de All Thing Must Past s’il n’y avait pas toutes ces cordes et ce coté Beach Boys, Oh Clever Boy lorgnant vers du Paul McCartney (Hey Jude n’est pas loin), Dream Song et Pyramid Scheme nous emmènent vers la plage façon 10cc, When The Sun Shines quitte les 70’s pour les 90’s d’Elliott Smith mais avec la guitare de Georgio pour notre plus grand bonheur. Que du bonheur, mélodie impeccable, spontanéité, production au diapason, inspiration des plus nobles. Que demander de plus ?

Bien sûr l’album restera surement confidentiel et c’est vraiment dommage. Alors faisons de la pub pour Michael Rault, sa musique fait du bien. Et franchement, un album aussi bon et constant c’est rare !




Arctic Monkeys – Tranquility Base Hotel + Casino #arcticmonkeys



“I just wanna to be one of the Strokes, Now look at the mess you made me make ”
Au moins on est prévenu dès le début de l’album. Il ne faudra pas trop chercher le rock facile dans ce nouvel opus d’Arctic Monkeys.
Et c’est donc sans crier gare, sans promo, sans premier single, que débarque le nouvel album des prodiges anglais. Et il risque de cliver un peu avec ce parti-pris annoncé.
D’un côté, il y a les fans des Arctic Monkeys du début, fan des saillies rock et de la batterie lourde, des refrains accrocheurs, crâneurs et faciles et de l’autres les fans d’Alex Turner, de ses Last Shadow Puppets, de la BO de Submarine, de ses ambitions pop de façon plus générale. Car oui le disque est plus Alex Turner qu’Arctic Monkeys, d’ailleurs le leader avait initialement prévu de le sortir en album solo.
Je fais partie des deuxièmes, et donc j’adore cet album, en pure continuité du dernier album des Last Shadow Puppets. Alex Turner y creuse son personnage de crooner cool, la composition au piano, une première pour lui, renforce ce côté. Sa voix porte tout l’album, qu’elle soit trainante, soul ou de tête comme sur la surprenante Hotel Tranquility Base Hotel + Casino. Il pioche son inspiration dans les 70’s et pas que pour son nouveau look de dandy barbu ou son clip so Kubrick. On y entend des basses bien rondes qui groovent, des rythmes lancinants, des claviers débordants, de la prog façon Melody Nelson, des hommages (pompages ?) à Serge Gainsbourg donc, mais aussi David Bowie et Leonard Cohen. Et on le savait fan de Cohen depuis la reprise des Last Shadow Puppets de Is This What You Wanted (géniale) et de Bowie depuis toujours. La production suit cette évolution, elle est disons luxuriante, même si Owen Pallett n’est pas là pour apporter ses cordes délicates comme sur les albums des Last Shadow Puppets. Alex Turner et James Ford se débrouillent parfaitement pour enluminer les titres, épaulés de claviers vintages en pagailles, guitares fuzz, mandolines faisant penser à une musique de film composée par Nino Rota (le parrain quoi !). Bref tout l’attirail seventies.

Mais l’album reste pourtant un album très Arctic Monkeys. Pourquoi ? En partie grâce à cette batterie si puissante et si caractéristique ou grâce à quelques saillies de guitare.
Moins tubesque que AM, Tranquility Base Hotel + Casino est un album plus ambitieux, qui joue sur l’ambiant. On y trouve moins de titres sortant du lot, hormis For Out Of Five géniale, Star Treatment ou One Point Perspective. Mais on n’y trouve pas de baisse de régime ou de saillie un peu puérile (même si elles étaient maitrisées auparavant, je pense à Library Pictures sur Suck It and See). Bref un album plus mature.
Je ne suis pas sûr que l’album rencontrera le succès de son prédécesseur auprès du grand public, mais ça je pense que les Arctic Monkeys s’en foutent, bien confortablement installés dans leur hôtel lunaire de la mer de la tranquillité. En plus il y a un casino.
 
  

Vous connaissez Gus Dapperton? #gussdapperton



Grâce au magazine Magic je me suis mis à écouter Gus Dapperton, pour l’instant il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent : un EP de 4 titres et un single sorti en décembre. Et Pourtant, ces 5 titres sont parfaits. De l’électro pop tendance Metronomy, des claviers et boite à rythmes vintage, une voix intéressante et surtout des mélodies ultra catchy, joyeuses et mélancoliques à la fois. J’adore…
A suivre de très près donc !
Par contre on ne parlera pas du look...

Alexis Taylor - Beautiful Things #alexistaylor


“C’est l’heure de Flutes”
A chaque soirée que j’organise, les autres y ont droit, je ne peux pas ne pas passer Flute de Hot Chip et de déambuler sur le beat, bercé par la voix si particulière d’Alexis Taylor.
Après son comparse Joe Goddard l’année dernière c’est au tour d’Alexis Taylor de sortir son album solo. Sauf pour la chanson titre, Taylor s’écarte un peu de la formule d’Hot Chip en réduisant le tempo, en mettant moins de beat, en composant des balades douces et mélodieuses, juste légèrement électroniques.
Et c’est ce qui surprend à la première écoute, le calme et la délicatesse de l’album. Un album vaporeux comme du coton. Bien sûr il y a quelques titres qui dynamisent l’ensemble comme Oh Baby, très pop et plutôt de facture classique (comprendre avec peu d’électronique), ou la mid tempo (pas encore totalement sautillante) I Feel You. Et il y a Beautiful Things, qui lorgne clairement vers des titres Hot Chip comme Flutes ou I Need You Now. Un morceau de bravoure avec un beat tribal, une basse juste énorme et un piano eurodance en mode mineur qui vient faire son apparition donnant au tout de faux airs d’Initials BB. Le tout entrainé par la voix désabusée d’Alexis Taylor. Un grand morceau !
Chose amusante le vinyle comprend 3 titres en plus, positionnés sur une face du deuxième vinyle. Des titres dans la même lignée que l’album, doux et vaporeux, quelque peu déstructurés, il est toujours très dur de savoir si on est dans un refrain, un couplet ou quoique ce soit d’autre.
Au final cet album est hyper intéressant et particulièrement sensoriel, très doux, limite désabusé par moment, plus pop et même plus dancefloor à d’autre moment, expérimental tout en restant super accessible.
 


 

The Voidz - Virtue #thevoidz #juliancasablancas



C’est avec beaucoup d’appréhension que je me lance dans l’écoute de cet album, je n’ai vraiment pas compris le précédent album, trop conceptuel, trop complexe pour moi. Et pour une fois, Julian Casablancas a été gentil et commence par un titre réconfortant : Leave it In My Dream, Strokes à mort, donc je me dis que ça va être plus facile !
C’est après que tout s’est compliqué et qu’il a fallu que je me rende à l’évidence : je n’arriverai pas à écouter en entier et d’une traite cet album. Car si on trouve de supers titres, il y a aussi beaucoup de titres « poil à gratter ». C’est ce qui fait le charme et le génie de cet album, c’est ce qui fait que je n’arrive pas à suivre.
Donc me voilà face à un dilemme, chroniquer cet album dans son intégralité ou me la jouer streaming et playlist addict et faire mon choix parmi les titres qui me plaisent et oublier les autres titres plus dur ?Je vais esquiver la question et donc esquiver la critique globale dans ce capharnaüm, je vais donner mon avis titre à titre :

Leave It In My Dream : l’évidence, le single pop parfait, 100% Strokes avec ce qu’il faut de bizarrerie, une de mes chansons du début d’année.
Qyurryus : un morceau bizarre, du type « vous n’êtes peut être pas encore prêts pour ça mais vos enfants vont adorer », de la pop du siècle prochain.
Pyramid Of Bones : rock, voir heavy, trop dur pour moi….
Permanent High School : de la pop plus classique, avec une mélodie intéressante, sans être le titre de l’année c’est plutôt sympa.
ALieNNatioN : électro pop avec un beat un peu hip hop plutôt intéressant.
One Of The Ones : retour du rock, moins heavy mais pas réussi pour autant.
All Wordz Are Made You : Un titre électro un peu chelou OK, mais également très 80‘s et sous influence Prince.
Think Before You Drink : Du Dylan sous emprise de l’alcool, vu son titre, écho avec sur First Impression Of Earth.
Wink : une balade pop sur fond de beat saturé, très Ariel Pink dans l’idée et vraiment remplie de bonne idées.
My Friend The Walls : on penserait à du Radiohead pour peu. Le refrain est génial.
Pink Ocean : ça ne serait pas un mélange de Ariel Pink et Franck Ocean par hasard ? Distordu mais intéressant, la partie Drum and Bass à 3min30 est une pure folie !
Black Hole : désolé j’arrive pas à écouter…
Lazy Boy : un autre super titre de l’album, on dirait que Casablancas s’attaque à une reprise d’Elvis Costello lacérée de roulements de batterie, trouvaille géniale.
We’re Where We Were : rock, très rock, trop rock pour moi…
Pointlessness : calme, au refrain Casablancas à souhait, très intéressant faisant penser à la clôture de Comedown Machine, le dernier album des Strokes en date.

Bref, Virtue est un véritable bordel ou l’on croise des titres de speed-metal après une ballade folk, une petit perle pop, des beats Hip Hop, de l’électro indus, un titre 80’s ou de l’an 2100. Il ne manque que du reggae et de la musique classique. On pourra reprocher une direction artistique à Julian Casablanca et ses Voidz mais on ne pourra pas leur reprocher d’expérimenter, ça c’est sûr. Foutraque, génial, au premier sens du terme, Virtue est un album extrême aussi agaçant qu’enthousiasmant.
En fait c’est l’exact opposé du dernier album de son comparse Strokes Albert Hammond Jr, et à choisir, je préfère peut être la facilité pour mon écoute personnelle même si la musique a peut-être plus besoin d’un compositeur expérimentateur comme Julian Casablanca que d’un Albert Hammond Jr.
La meilleure solution serait peut-être un nouvel album des Strokes : les idées de Julian en plus policées. Mais à l’écoute de cet album on ne voit pas comment il pourra renoncer même le temps d’un album à sa liberté.

Enfin, après tout on ne sait jamais….