jeudi 23 avril 2015

CITIZEN! European Soul #citizen!



Les petits protégés de Franz Ferdinand sont de retour, et le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils n’ont rien perdu de leur capacité à sortir des tubes immédiats.

Autant ne pas garder le suspens, cet album est bourré de tubes, de quoi remplir les spots publicitaires et les émissions de M6 pour plusieurs années ! Les petits anglais continuent donc sur leur lancée pop, avec ce qu’il faut de claviers et d’emprunts 70’s et 80’s pour faire dans l’air du temps. C’est très joyeux, plutôt solaire, hyper bien produit et c’est surtout très très accrocheur. Ce disque pourrait être Français tant il se rapproche de ce que produit l’hexagone en électro pop. A y regarder de plus près, il a été produit en France par Laurent d’Herbecourt et sorti sur Katsuné, un label français.

On a tout d’abord Lighten Up avec son piano très eurodance (Dr Alban en fait) qui contrairement à celui de Coldplay ne se vautre pas dans l’hommage rance. Waiting For Your Lover est très groovy avec sa basse très présente et son clavier phoenixien, d’ailleurs c’est le même producteur que le dernier Phoenix, tient donc… On a aussi My Kind Of Girl, Brick Wall, Idiots ou Have I Met You? très sympas et tout aussi entêtantes, toujours avec cette production un peu 80’s. Only Mine ou Mercy ralentissent le tempo tout en restant très intéressantes. Et il y a Trouble, hommage appuyé à Tears For Fears, et à son Rules The World, un vrai modèle de construction pop, à la fois rétro et contemporain, post moderne on dit ? Voilà pour mon pronostique tubesque. Mais en fait il y en a même plus, chaque titre cache un tube en puissance qui ne demande qu’à exploser. Un tel regroupement est assez impressionnant et place directement Citizen! dans le peloton de tête des albums de l’année.

Vous avez besoin d’un peu de vitamines ? Je vous prescris une dose de Citizen! matin midi et soir. Peut-être accompagné d’une dose de Passion Pit pour un traitement encore plus efficace. Banane garantie !


mercredi 22 avril 2015

Passion Pit – Kindred #passionpit



Cela fait 3 ans qu’on n’avait pas eu de nouvelles de Passion Pit, ce groupe bizarre, résolument pop, sortant des mélodies entrainantes, dégoulinantes de claviers sucrés, mais avec un leader suicidaire qui distille son mal être dans les paroles. Quoi de neuf depuis 3 ans ? Peut-être que Michael Angelakos va mieux, est moins suicidaire, mais il reste malgré tout toujours un peu mélancolique.

En tout cas le style est toujours le même, une électro pop ultime, dès fois dans l’excès de pompierisme pour la production, mais bien écrite. On avait déjà eu droit en premier single à Lifted Up (1985), un morceau très dansant et sautillant, parfait pour le dancefloor, à la limite du casse gueule (on est pas loin de Katty Perry quand même !) mais qui fonctionne par miracle, et bien l’album est dans la même veine, donc très proche aussi de Gossener, pas de véritables changements ou surprises à attendre. Peut-être une petite surprise du côté des chansons calmes, plus nombreuses, qui côtoie les chansons plus taillées pour le dancefloor, Dancing In The Grave mais surtout Looks Like Rain sont vraiment sympa dans un style plus calme.

On notera aussi Whole Life Story, dans le style du remix de Contant Conversation sortie peu de temps après Gossamer, elle reste bien en tête, efficacité maximale. Where The Sky Hangs est aussi très bien, groovie, avec quelques cordes et une production qui donne un petit côté cheesy 70’s. Dans un style plus classique, All I Want et My Brother Taught Me How To Swim sont plutot sympa aussi. Mais des fois par contre ça va trop loin, Until We Can’t (Let’s Go) ou Five Foot Ten (II) se vautre dans le mainstream, la pop de supermarché et le surplus de sucre, non mais sans blague c’est quoi ce vocoder ???? 



Bref, on trouve dans ce Passion Pit cru 2015 de très bons titres, des choses un peu moins bien aussi, mais pas de grosses surprises. Si vous avez aimé les précédents Passion Pit vous allez aimer. Pour ma part je suis plutôt emballé par cette feel good musique parfaitement en adéquation avec la météo du moment.

Après, pour les diabétiques de la musique ça va être plus compliqué…


Hot Chip – Why Make Sense? #hotchip


C’est l’heure de Flutes ! À chaque soirée que je fais avec un pote depuis 2 ans, à un moment dans la soirée c’est l’heure de Flutes, il faut passer ce morceau du dernier album d’Hot Chip. C’est un rituel mais c’est surtout un putain de bon titre ! J’attendais donc avec impatience le dernier album !

Comment définir la musique d’Hot Chip ? C’est à la fois ultra dansant, mais aussi très mélancolique. Un peu comme si on entendait la musique de la boite mais de dehors. Les autres s’amusent mais pas nous. Les autres dansent et choppent sur la piste de danse alors qu’on reste au bar à siroter des Gin-To avec sa timidité. Ça ne vous rappelle rien ? Moi un petit peu… beaucoup…
Ce dernier album ne déroge pas à la règle, c’est festif, produit pour danser, mais on a l’impression qu’on n’a pas eu le carton d’invitation de la fête, ou qu’en fait on ne connait personne. De nouvelles influences viennent enrichir le tout : de la deep house, un peu de funk et de hip hop 80’s et du dubstep dans le plus pur style anglais et démocratisé l’année dernière par les jeunots de Disclosure ou SBTRKT. Le son est parfois plus rude et plus métallique, mais toujours contrebalancé par quelque chose de plus subtil, souvent une voix chaude, celle de Joe Goddard ou un sample très discoïde avec de l’écho, des empilements de claviers vaporeux. Les machines sont là, mais l’humain aussi, c’est ce qui donne une âme au tout. Et surtout il y a la composition, très pop et subtile.

L’album en entier est plutôt enthousiasmant, il s’écoute fort, on a des morceaux dansants comme Huarache Lights, Easy To Get et sa grosse basse structurante, Need You Now qui lorgne plus vers la house et son génial changement de rythme, des choses plus calmes comme White Wine And Fried Chicken -même si j’aurais plutôt préféré un rouge léger sur le poulet- ou So Much Further To Go, des choses plus datées eighties comme le funk 80’s de Started Right. Cry For You est plus inclassable avec son couplet plutôt métallique proche de ce que pourrait faire Breton et ses refrains légers et vaporeux, dans la lignée de Flutes. On a aussi Dark Night et son clavier très présent qui pourrait être sur le dernier Daft Punk. La fin de l’album est un peu moins maîtrisée, So Much Further To Go est un peu soporifique et Why Make Sense, un rock classique à grosse batterie, reste décevante malgré l’apparition de claviers qui viennent remplir les interstices.

Les Hot Chip prouvent encore une fois qu’ils sont les maîtres de cet électro pop subtile, hybride et diablement classe. Voci un bon album, avec de bons titres prévus pour durer, mais malgré tout, je n’ai pas trouvé de remplaçante à Flutes. Mais des compléments.


Courtney Barnett - Sometimes I Sit And Think, And Sometimes I Just Sit #courtneybarnett


Il n’y a pas que Kyle Minogue ou AC/DC qui viennent d’Australie, on y trouve du nouveau en ce moment. Dans un style différent, voici Courtney Barnett. A la première écoute on pense à plein de chose, à du Lou Reed au féminin (en beaucoup moins vénéneux quand même), à du Runaways pour la sonorité glam de certains titres. En tout cas c’est de la pop débraillée, un peu slacker (cf Only Real pour la définition), genre la fille du fond de la classe près du radiateur qui fout rien et pond un super titre en 2 secondes. Il y a beaucoup de charme dans ce côté détaché, ce chant déclamé entre Lou Reed et Bob Dylan, beaucoup de musicalité dans ces arrangements entre glam avec basse apparente, américana et guitare slide, pop tout ce qu’il y a de plus classique, folk, garage, grunge sur les distos, post punk et avec quelques touches de psychédélisme. Un vrai pot-pourri d’influences, pas franchement nouvelles, mais le tout fait quand même très frais, plein de candeur. Que ce soit l’entêtante ouverture Elevator Operator Lou Reedienne, les charmantes ballades lancinantes Depeston (délicate) ou Boxing Days Blues, Pedestrain at Best avec son riff kinksien de la première époque, An Illustration of Loneliness (Sleepless in New York) plus américana, la plupart des titres possèdent un certain charme.

Bref c’est bien fait et on accroche ! A vous d’écouter et de savoir si vous aller accrocher au charme débraillé et branleur de l’australienne.


Calexico – Edge Of The Sun #calexico



La bande de Tucson, après Algiers sorti il y a presque 3 ans, en creusant toujours le même sillon : une pop teintée d’américana avec quelques fulgurances latino très marquées. Pour cette fois, on quitte le pays cajun et la Nouvelle Orléans pour se rendre à Mexico City. Au programme : de la Cumbia (Cumbia de Donde) et du Ska latino (Beneath The City of Dreams) sur quelques titres, mais sans oublier les mariachi du nord du Mexique (Coyoacan).

Cela donne toujours un mélange particulier entre les chansons plus classiques, souvent douces et les quelques éclairs de « folie latino ». Cumbia De Donde surprend par son parti pris très Cumbia justement, à l’opposé du style tranquille de certains titres. Ça envoie avec son petit piano hypnotique et son rythme syncopé. Idem pour Beneath The City Of Dreams ou Moon Never Rises (très bon titre avec ses cuivres lyriques) et leurs apports reggae ska. Pour ceux qui ont aimé les albums précédents, pas de surprise, vous ne serez pas déçus. On ressortira surtout Bullet & Rockets, Cumbia De Donde et Moon Never Rises même si tout l’album reste de bonne facture.


samedi 11 avril 2015

I’m From Barcelona – Growing Up Is For Trees #imfrombarcelona



Perdu ! Ce n’est pas un chanteur espagnol, mais un super groupe de 27 musiciens suédois ! On ne peut quand même pas parler de découverte pour le troisième album de ce groupe issu de la prolifique scène indie pop nordique. C’est quand même bizarre, ce sont les groupes nordiques qui nous proposent la pop la plus ensoleillée du moment ! Ça fait du bien, ça rend heureux, c’est accrocheur, dans un style antifolk boosté à mort par la multitude d’instruments et de voix. 27 membres, 27 idées différentes, ça se sent et ça s’entend ! Et en concert ça doit être encore plus impressionnant ! On pense à Polyphonic Spree, pour le coté rock choral, aux Magic Numbers des premières heures pour l’immédiateté des mélodies (certaines pourraient facilement finir dans des pubs de box internet ou de réseaux téléphonique !), à Fleet Foxes pour le coté guitare classique et plus généralement à tous les groupes nordiques de Kakkmaddafakka à José Gonzales, de Erlend Oye à Asgeir, de Simian Ghost à Of Monsters And Men.

Pour ceux qui connaissaient déjà, il y a peu de changement de direction par rapport aux précédents albums, on reconnait tout de suite la voix du leader, l’univers, les trompettes, la pêche !

De toutes ces feel good songs, jouissives et accrocheuses, on retiendra Violins, le single et ouverture de l’album, Lucy, génialement pêchue, Departure plus calme, parfait antifolk à la Fleet Foxes ou Edward Sharpe avec ses trompettes mexicanisantes (faisant penser à Calexico, qui viennent d’ailleurs de sortir un nouvel album que j’écoute assidûment en vue d’une critique très prochaine), Sirens et son refrain en hého hého, taillée pour la scène (on entend d'ailleurs un écho de public derrière), quoi vous ne tapez pas du pied ? Benjamin et sa mélodie imparable et son pont. Enfin bref tout l’album quoi !

Le point intéressant c’est que cet album a été enregistré dans des conditions live, les 27 membres jouant ensemble, et franchement ça se sent, le son est plein, entraînant, humain.

Vous l’aurez compris, c’est un bon album, en parfaite adéquation avec la saison : les rayons de soleil commencent à poindre, les trompettes nordiques aussi !

Ils passent bientôt en France mais ne passent malheureusement pas par Toulouse, dommage…


Only Real – Jerk At The End Of The Line #onlyreal



Il n’a pas 20 ans, il est roux, a l’allure incertaine, skateborder et ses chansons sont comme lui, le terme c’est Slacker. Pour ceux qui cherchent une définition de Slacker, il faut avoir vu Retour vers le futur (en anglais c’est mieux) et se rappeler de la phrase du proviseur Strickland : « You got a real attitude problem, McFly. You're a slacker”, traduite en VF par tocard, ça passe mais branleur ou feignasse correspond mieux. Bref c’est de la musique de branleur, de cancre génial, dans la lignée de Mac deMarco, Baxter Dury ou King Krule. Ça a l’air simple, nonchalant, bancal, bariolé, mélangé sans aucun respect pour les genres. Et ça fait du bien. De la pop bien sûr, un peu de prod 80’s, mais aussi du rock low-fi, du Hip Hop, au shaker et non à la cuillère, c’est punchy, plutôt sympa, et bien sûr comme tout ce qui est nonchalant et sympathique, c’est faussement branleur, il y a un peu plus que du génie, il y aussi un certain travail pour rendre le tout agréable. De toutes ces mélodies rafistolées on retiendra surtout Can’t Get Happy (génial), Cadillac Girl, Yesterdays ou When This Begins.

En tout cas c’est plutôt rafraîchissant et intéressant !