mercredi 20 février 2013

Chronique de concert : Motorama




Pour ceux qui ne connaissent pas, je conseille chaudement Motorama. Groupe Russe de son état, très pop, basse batterie assez eighty’s tendance Joy Division pour le martellement et les rythmes et tendance Smiths pour la sonorité, 2 guitares, une rythmique et une en arpège et un chanteur à la voix assez grave, tendance Ian Curtiss, beaucoup de reverb et un accent en anglais assez surprenant.

Le concert était au connexion live, un bar toulousain du centre-ville qui a une programmation assez intéressante.

La première partie, The KVB était n’ayons pas peur des mots nul à chier… Rapide relecture du flyer, je ne dois pas être un fan de la darkwave… En résumé, le leader est un puceau anglais tendance suicidaire – personne ne m’aime donc je vais me pendre après avoir éclaté tous mes boutons d’acné – à la Fender Jaguar, adepte du larsen de 5 minutes, de la distorsion appliquée et du non chant (discipline qui a donné naissance à l'eurodance et aux chansons de l'été de TF1). D’ailleurs peut-on parler de leader quand on a le charisme d’un bulot ? Tout est question de référentiel. Effectivement, quand on regarde l’autre moitié du groupe, on peut se dire que le bulot est au-dessus de la moule dans l’échelle sociale des mollusques. La moule en question, une photocopine à frange planquée derrière un Korg lançait avec dédain des boucles de batterie, de basse et de clavier. Son impression de se faire chier était d’ailleurs très communicative. Bref je n’ai pas aimé, le public non plus. Pas de rappel, retour au vestiaire rapide…

Petite bière, la salle se remplit, dernier réglage de la basse et des guitares et les Motorama montent sur scène.

Ça démarre fort ! À part le micro pas assez fort sur la première chanson, rien à redire, la section rythmique envoie du tonnerre, rythme de batterie vraiment sympa -un peu à la Phoenix (le batteur joue également « à plat » - la bassiste se déchaine, on peut même dire que c’est elle qui porte le groupe (elle doit avoir des doigts en titane). Les 2 guitares font bien leur boulot, la voix est bien caverneuse (on aime ou on aime pas).
Les chansons (au moins celle de Calandar) sont pas mal modifiées, vachement boostées pour la scène. Même les chansons calmes deviennent dansantes. Certaines chanson du précédent album sont également jouées, certaine en russe, ce qui est assez original (pas pour des russes d’accord).
Derrière la scène, en guise de décors, passent des vidéos de prairies verdoyantes, d’arbres au printemps, de pluie battante sur fond de forêt, bref un spot promotionnel à l’usage des bobos parisiens amoureux de la Normandie pour visiter cette magnifique ville qu’est Rostov sur le Don, dans le sud de la Russie. C’est leur ville d’origine, et d’ailleurs elle est jumelée avec Le Mans… C’est marrant, assez décalé avec la rythmique et l’énergie sur scène.
Parce que oui ça bouger sur scène, le groupe s’entend bien et s’éclate bien : tout le monde danse (assez bizarrement même…).
Bref un très bon moment !
Donc en résumé : plein d’énergie, présence scénique du tonnerre, son des guitares clair et impeccable, rythmes dynamique et entrainant (ça flirt avec du Two Door Cinema Club pour pas mal de chansons alors que l’album est plus classique),une basse monstrueuse, d’ailleurs assez mise en avant, un clavier qui ne se met pas en avant, pas de chinoiserie et surtout des chansons énormes et vraiment hyper bien adaptées pour la scène.
Au chapitre des regrets, la voix du chanteur, bien que typé n’est pas exceptionnelle, l’énergie a des fois raison d’elle et surtout elle n’est pas doublée par des cœurs. C’est le seul à chanter, même pas un petit micro pour un des 4 autres pour faire des ouououou. Dans le monde de la pop post Beatles, même quand on lorgne vers la power pop pêchu, ça fait bizarre.
Enfin on en connait des groupes où il n’y a qu’un seul micro sur scène, et pas que des mauvais !


S’ils passent près de chez vous, allez y sans hésitations !

Vivement qu’ils passent pro (pour l’instant ils ont juste pris un congé sabbatique !)

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