lundi 17 juillet 2017

Alt-J – Relaxer #Alt-J


Je les attendais clairement au tournant, et comme pour le précédent album j’ai été très déboussolé à l’écoute. Qu’est-ce que c’est que cet album ?

Autant vous prévenir tout de suite, va falloir s’accrocher et écouter plusieurs fois. Mais une fois l’effort fait, mon Dieu c’est génial, j’irais même jusqu’à dire c’est sacré. L’album est court : 8 titres, 39 min, mais dense en émotion, en expérimentations, en abstraction.

Tout commence par un morceau de bravoure, un titre parfait, une épiphanie. 3ww est tout cela, sur une base hypnotique tendance Doors, sous influence indienne et médiévale, arrive une guitare mexicaine légère, puis un refrain beach boysien empli de soleil. On enchaine sur In Cold Blood, plus rythmée, faisant penser à Another Way to Die le générique du James Bond Quantum Of Solace par Jack White. C’est le single on pourrait dire, tout en cuivre, enjoué et quelque peu jubilatoire, bien et surprenant pour le groupe. Pour se reposer on part sur une reprise vaporeuse, abstraite et sombre de The House of the Rising Sun, avec cordes symphoniques. Ça ne ressemble pas du tout à l’original, même les paroles. On penserait presque à du Woodkid. Pour sortir des nimbes, on enchaine sur un titre garage, limite punk tendance Iggy Pop qui fait un peu tâche de cambouis au milieu de cette sophistication. Hit Me Like That Snare dérange volontairement, le malaise est mis en avant par son mantra final: Fuck You, I do what I wanna do. Parfois il faut un titre un peu moche pour repartir, j’adhère moyen… Peut-être la seule faute de gout (avec la pochette bien sûr !). On enchaine ensuite sur Deadcrush, un titre plus proche du premier album (Flizpleasure, Breezeblocks), pas particulièrement excellent mais très agréable. On continue ensuite sur un autre grand sommet de l’album (et d’Alt-J), la très subtile et calme Adeline. Calme, avant la cavalcade finale de toute beauté. Last Year fait ensuite retomber un peu la pression avec un titre faisant penser à du Simon and Garfunkel d’église (Scarborough Fair), c’est folk, plutôt classique, les paroles sont murmurées jusqu’à l’endormissement avant que la chanson se transforme en un instant avec l’arrivée d’un chant féminin plus enjoué. C’est marrant, peut-être un peu trop conceptuel mais la fin de la chanson apporte beaucoup de fraicheur. Pleader clôt l’album à la manière d’une musique de film. On démarre tout doucement avec une guitare et des cordes qui donnent l’impression d’une marche sautillante, on bascule vers un chœur entre musique classique, sacrée et folklorique avant de finir sur des notes beaucoup plus flippantes.

On peut dire qu’Alt-J expérimente et ne se repose pas sur ses acquis et son Mercury Price. Ils ne choisissent pas la facilité, osent, sortent encore plus du Mainstream (hormis le tube In Cold Blood) et de la zone de confort quitte à perdre du monde au passage.

Accrochez-vous, le voyage vaut vraiment le coup !
 
 

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