mercredi 1 juillet 2015

Unknown Mortal Orchestra – Multi-Love #unknownmortalorchestra



C’est sur un air de clavier bizarroïde que commence Multi-Love. Bizarroïde, biscornu, comme son auteur. Le son parait bizarre ? C’est normal, Ruban Nielson fabrique lui-même ses claviers. Sorte de Docteur Frankenstein, mi-geek, mi hipster, il crée des instruments hybrides, injectant des composants modernes dans d’antiques synthés vintages. Du post moderne en somme, en tout cas impossible à contrefaire !

On l’avait laissé il y a 2 ans avec un album bien barré, psychédélique, un peu triste, mais avec par moment des accents soul, et bien il revient avec encore plus de mélange d’influences et un travail résolument plus dansant et joyeux.

Multi Love, le premier titre de l’album, commence donc sur un gimmick de synthé bizarre mais immédiatement captivant, la voix douce de Ruban arrive par-dessus, dans les aigus, laissant découvrir une superbe mélodie, puis rapidement le beat arrive : batterie low fi type boite à rythmes, à la manière d’Electric Guest par exemple, et une basse bien ronde, plutôt funky. Et l’album continue dans la même veine, une basse funky très Princière accompagne une batterie forte et claquante, des voix modifiées sortant d’un narguilé psychédélique, le tout avec quelques touches d’électro et de sons de clavier inconnus, des intrusions de saxo et de cuivres festifs.

Il n’y a que 9 titres sur l’album mais on y trouve beaucoup de riches morceaux assez distincts entre eux. Bien entendu il y a la magnifique Multi-Love, la meilleure chanson de l’album, mais aussi le plutôt dansant Can’t Keep Checking My Phone avec une rythmique très 80’s genre King Creole, une ligne de basse bien tendue et un chant assez soul, un autre grand moment de l’album avec ses ponts plus électro sentant bon l’Angleterre d’Hot Chip. Il y aussi la langoureuse et sexy The World Is Crowded, échappée de la fin des 70’s, Necessary Evil et son refrain 80’s, avec ses cuivres sympathiques et son clavier plutôt expérimental, Stage Or Screen, très pop psychédélique, peut-être un peu trop bricolée, mais plaisante. Avec moins de traitement cradingue du son, une batterie moins énervée et sans son solo de clavier vraiment spé, ça aurait fait une chanson toute mignonne, prête pour les tops 50, ça n’aurait pas été du Unknown Mortal Orchestra du coup… Au final il n’y a que Puzzles, la chanson de clôture qui est un peu plus hard, mais rien de bien horrible non plus.

Multi-Love est donc un album plutôt surprenant par son mélange. Il nous emmène littéralement dans tous les sens. Même si l’influence du psychédélisme est toujours là, les différentes influences sont bien moins visible qu’avant, tout est plus assimilé. C’est dans l’air du temps, le psychédélisme fluctue, évolue, il ne reste plus confiné à une imitation des Pink Floyd, cheveux longs, fleurs dans les cheveux et veste à frange en daim. Il y a du mouvement, vers l’électro mais aussi vers des territoires plus dansants, moins planants en somme. Unknown Mortal Orchestra défriche, mais il ne n’est pas seul, à mon avis le prochain Tame Impala risque d’aller dans le même genre de direction (quoiqu’un peu plus vaporeux) aux vu des titres déjà dévoilés. Comme par hasard, Ruban Nielson est Néo-Zélandais et Kevin Parker, le leader de Tame Impala vient d’Australie. Et je ne parle pas des autres australiens de Jagwar Ma. Décidément…


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