jeudi 24 mai 2018

Arctic Monkeys – Tranquility Base Hotel + Casino #arcticmonkeys



“I just wanna to be one of the Strokes, Now look at the mess you made me make ”
Au moins on est prévenu dès le début de l’album. Il ne faudra pas trop chercher le rock facile dans ce nouvel opus d’Arctic Monkeys.
Et c’est donc sans crier gare, sans promo, sans premier single, que débarque le nouvel album des prodiges anglais. Et il risque de cliver un peu avec ce parti-pris annoncé.
D’un côté, il y a les fans des Arctic Monkeys du début, fan des saillies rock et de la batterie lourde, des refrains accrocheurs, crâneurs et faciles et de l’autres les fans d’Alex Turner, de ses Last Shadow Puppets, de la BO de Submarine, de ses ambitions pop de façon plus générale. Car oui le disque est plus Alex Turner qu’Arctic Monkeys, d’ailleurs le leader avait initialement prévu de le sortir en album solo.
Je fais partie des deuxièmes, et donc j’adore cet album, en pure continuité du dernier album des Last Shadow Puppets. Alex Turner y creuse son personnage de crooner cool, la composition au piano, une première pour lui, renforce ce côté. Sa voix porte tout l’album, qu’elle soit trainante, soul ou de tête comme sur la surprenante Hotel Tranquility Base Hotel + Casino. Il pioche son inspiration dans les 70’s et pas que pour son nouveau look de dandy barbu ou son clip so Kubrick. On y entend des basses bien rondes qui groovent, des rythmes lancinants, des claviers débordants, de la prog façon Melody Nelson, des hommages (pompages ?) à Serge Gainsbourg donc, mais aussi David Bowie et Leonard Cohen. Et on le savait fan de Cohen depuis la reprise des Last Shadow Puppets de Is This What You Wanted (géniale) et de Bowie depuis toujours. La production suit cette évolution, elle est disons luxuriante, même si Owen Pallett n’est pas là pour apporter ses cordes délicates comme sur les albums des Last Shadow Puppets. Alex Turner et James Ford se débrouillent parfaitement pour enluminer les titres, épaulés de claviers vintages en pagailles, guitares fuzz, mandolines faisant penser à une musique de film composée par Nino Rota (le parrain quoi !). Bref tout l’attirail seventies.

Mais l’album reste pourtant un album très Arctic Monkeys. Pourquoi ? En partie grâce à cette batterie si puissante et si caractéristique ou grâce à quelques saillies de guitare.
Moins tubesque que AM, Tranquility Base Hotel + Casino est un album plus ambitieux, qui joue sur l’ambiant. On y trouve moins de titres sortant du lot, hormis For Out Of Five géniale, Star Treatment ou One Point Perspective. Mais on n’y trouve pas de baisse de régime ou de saillie un peu puérile (même si elles étaient maitrisées auparavant, je pense à Library Pictures sur Suck It and See). Bref un album plus mature.
Je ne suis pas sûr que l’album rencontrera le succès de son prédécesseur auprès du grand public, mais ça je pense que les Arctic Monkeys s’en foutent, bien confortablement installés dans leur hôtel lunaire de la mer de la tranquillité. En plus il y a un casino.
 
  

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