vendredi 24 juin 2016

The Who live à Toulouse au Zenith le 14 juin 2016 #thewho


C’est toujours délicat ces concerts de « Dinosaure du Rock », c’est mon cinquième après Ray Davies des Kinks, Brian Wilson des Beach Boys, Bruce Springsteen et Sir Paul McCartney et juste avant Neil Young la semaine prochaine. Vont-ils nous décevoir ? Qu’est-ce qu’on attend d’eux ?

Pour les Who, leur souhait ne s’est pas réalisé « hope I die before get old » comme ils disaient. Ils sont vieux. Plus que Springsteen qui peut encore physiquement se permettre des 1, 2, 3, 4 rock n roll ! Les Who jouent du rock engagé, plus engagé que la pop de Brian qui se joue assis devant un piano ou celle de Ray nous faisant Dead End Street à la guitare sèche. Je ne compare pas à Polo, c’est un extra-terrestre, point barre.

Bref en voyant arriver sur scène le sosie de Jean Pierre Marielle (Pete Townshend) et le sosie de Christian Constant avec une perruque de David Hasselhoff (Roger Daltrey) d’un pas peu assuré, on pouvait avoir peur. On voit mal Pete, avec ses lunettes de vieux attachées par un cordon fracasser sa guitare sur l’ampli. Et portant…

En fait le résultat est plutôt surprenant. Commençant direct par du lourd avec Can’t Explain, Pete nous prouve qu’il a toujours du mordant, ça mouline grave, il triture sa Stratocaster (fini les Rickenbacker, il a changé d’écurie) dans tous les sens et envoie sévèrement à grand renfort de ses fameux moulinets de bras. Et ceci pendant tout le concert. C’est lui les Who, l’esprit, le mordant. Pareil derrière les fûts, le fils de Ringo Starr, Zak Starkey martèle comme un bœuf à la façon du regretté Keith Moon. La basse tenue par Pino Palladino fait le job et est diablement en place, il pousse aussi le mimétisme avec John Entwistle en ne bougeant strictement pas. 

En fait le problème c’est Roger. Il est trop vieux pour ces conneries le Roger. OK il continue à lancer le micro, à faire 2, 3 pas de danse, mais niveau vocal il ne tient plus la cadence. Non pas qu’il chante mal, au contraire c’est plutôt bon. Mais quand ça commence à s’accélérer, il s’étouffe et le volume diminue. J’aurais dû lui jeter ma ventoline ! Bon ce n’est pas sur tous les titres mais ça se ressent. Et personne n’est là pour l’aider (comme avec Brian Wilson ou le backing band aide sur le chant), les autres sont là que pour les chœurs.

Parlons des titres, évidemment que des classiques, des titres des 60’s : Substitute, I Can’t Expain, The Kids Are Alright, My Generation, I Can See For Miles (géniale), un meddley Tommy : Amazing Journey, Sparks, Pinball Wizard, See Me, Feel Me, un peu de Quadrophenia, du Who’s Next : Who Are You, Bargain, Behind Blue Eyes, Baba O’Riley et Won’t Get Fooled Again et des singles à la pelle : Join Together et The Seeker des 70’s, You Better You Bet et Eminence Front (le seul bof du concert) plus récents.

21 titres, pas de rappel mais un concert généreux. Ils sont contents d’être là, ça se voit et ça transparait. Il y a de la fougue, ça bouge, de l’émotion aussi – sur Behind Blue Eyes ou sur l’instrumental The Rock avec comme fond des images d’actualité des 70’s à nos jours. Et il y a surtout ces moments géniaux qu’on attend particulièrement, comme l’arrivée de la guitare sur Pinball Wizzard, l’intro de Baba O’Riley, le solo de basse de My Generation, la partition de batterie de I Can See For Miles, les moulinets de Pete, l’agressivité de la batterie et tout ce qui fait les Who.

En tout cas ça faisait plaisir à voir. Pete est toujours là et c’est toujours l’un des plus grands guitaristes.


Who the fuck is the who ? nous demandaient les jeunes il y a pas longtemps à l’issue d’une histoire de plagiat. C’est l’histoire, la vieillesse délinquante, le refus de vieillir, même si leur génération est en train de se décimer grave, Pete, guitare à la main continue de déchirer la nuit à grand coup de médiator sans respect pour les vieux. Prudemment, quand même, il ne saute plus. Ce serait dommage de se faire un col du fémur.

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