mercredi 27 juillet 2016

Neil Young live au Zenith de Toulouse – 21 juin 2016 #neilyoung


Qu’attend-on d’une icône du rock encore en activité comme Neil Young ? Un set nostalgique ? Quelque chose de résolument moderne et en accord avec ce qu’il fait de nos jours ? Un peu des 2 ?
Le vrai problème avec Neil Young, c’est que sa carrière est plutôt en dents de scie, il y a des albums magnifiques, de bonnes bouses, du folk, de la country, du rock bien crade, des expérimentations plus électriques. Bref à boire et à manger.
Moi, perso j’espérais surtout avoir du Harvest. En me disant que j’allais être très déçu.

Alors évidement quand il entre sur scène seul et commence au piano After The Gold Rush, la magie opère. D’autant plus que malgré ses 70 ans il garde cette si belle voix, c’est tout bonnement impressionnant. Beaucoup d’émotion, une interprétation fabuleuse. Et ça continue pendant ½ heure, seul sur scène, il enchaîne Heart of Gold et The Needle and the Damage Done avec sa vielle Martin cabossée. Magnifique. Il passe ensuite seul sur un orgue, pas un orgue électronique, non, un vrai orgue avec des tubes et compagnie pour sortir Mother Earth (Natural Anthem) pendant que des figurants en combinaison bactériologique aspergent la scène de fumée.
Le groupe arrive, le set devient plus viril. 3 guitares : une Stratocaster très américana/country, une Les Paul pour la rythmique un peu baveuse et Neil qui enchaîne entre sa Martin, une Gretch électro acoustique (avec une rondeur affolante, parfaite sur Walk On) et majoritaire une Les Paul. Toutes ses guitares ont de la bouteille, ça se voit. Sa pédale d’effets est aussi hors d’âge, surement bricolée par lui-même. Le piano baltringue refait son apparition sur quelques titres. S’ajoute à cette orgie de cordes, une basse bien en place, des percussions et une batterie métronomique mais appuyée. Et bien sûr de temps en temps son harmonica. Il n’y a aucun appareil numérique, tout est analogique et ça se sent : les micros d’époque des guitares bavent ce qu’il faut, on reconnait le son de chaque instrument et on voit son utilité. On est bien loin de la musique « aseptisée » avec boucle, synthé et boite à rythme.
On voyage pas mal entre les époques, entre des titres du début comme Cowgirl in the Sand, qui s’étire en combat de guitare pendant que la basse tient la mélodie à merveille. Bien sûr Alabama envoie ce qu’il faut et fait chanter toute la salle. Walk On et sa nonchalance passe bien, mais les prémisses du chaos commencent à se faire sentir. Plus on avance dans le concert plus la Les Paul est de sortie. Ça distord grave, les morceaux n’en finissent plus, les guitares pleurent méchamment et non gentiment. L’apothéose apocalyptique arrive avec les titres de son dernier album Monsanto Years. En tout cas on comprend bien le message : c’est la fin du monde. On ressort de ce chaos un peu épuisé, après tout le bonhomme a joué pendant 3h, sacrée performance.

Epuisé, mais aussi plutôt perplexe, autant le rock apocalyptique tout en saturation et triturage de guitares, c’est vraiment dur, autant la pureté de son folk, la bonhomie des chansons type country, les vieux titres en somme, sont vraiment géniaux et valent à eux seuls le déplacement. Et surtout, Neil Young n’a rien perdu avec les années, ni la hargne des expérimentations musicales, ni sa voix et son jeu si émouvant. Bon évidement on aurait aimé avoir un peu plus d’émotion, avec pourquoi pas Harvest, Hey Hey My My et surtout Old Man.

Mais quel moment de grâce que l’intro de the Needle and the Damage Done ou Heart Of Gold…

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