lundi 4 juillet 2016

Jil Is Lucky – Manon #jilislucky


« Ça fait des mois que je n’ai plus de nouvelle d’elle,
Signalement : petite blonde, un soixante et quelque »

Voilà comment commence cet album concept gainsbourien de Jil Is Lucky. Et ça change (encore) de l’album précédent.

Après la folk-pop arrangée, un peu world avec cuivres du premier album, la pop synthétique joyeuse avec paroles tristes de In The Tiger’s Bed, voici le concept album en français.
Car oui c’est un album concept, sans réel tube (même si certaines chansons restent plus en tête), qui raconte une histoire, à l’image de l’homme à la tête de choux, inspiration avouée qui transpire dans tout l’album : orchestration synthétique et classique plutôt grandiloquente, le coté synthé seventies, le thème de la petite jeunette, le phrasé et les paroles salasses avec allitérations en S de sssérie. Maintenant il faut se détacher de cette référence si on veut apprécier l’album car on ne peut égaler le maitre, personne n’oserait être aussi cru à notre époque si conformiste, surtout dans une langue qu’on comprendrait !
Au cours de ces 11 titres, Jil nous raconte donc une histoire d’amour passionnelle, qui sent le vécu, forcement romancée dans le mauvais sens, sordide (du moins j’espère pour lui !). L’histoire de Manon et lui, racontée à la première personne. La rencontre, le sexe, l’incompatibilité, la tromperie, l’acceptation de la rupture. On y trouve une écriture particulière, plutôt en détail de la relation entre lui, et la fougueuse DJette parisienne d’origine japonaise. Niveau musique, on continue dans la même veine électro pop du précédent album avec un renfort important de son 8 bits, surement pour donner un côté « Nintendo » en rapport avec les origines asiatiques de la muse imaginaire. Et ça rend plutôt bien. Le tout laisse planer une ambiance à la Owen Pallett (BO de Her par exemple). Ça donne un coté cinématographique à la chose, ça me fait penser à Pégase aussi. C’est particulièrement marquant sur l’instrumentale Chip Romance. Car oui musicalement il n’y a vraiment pas grand-chose à redire.

Par contre, le côté variété française de certains titres, surtout quand ils sont pris séparément, peut rebuter. La voix plutôt susurrante et les textes un peu racoleurs aussi. Et je ne parle pas du côté « Gainsbarre sans sucre ».
Mais au final ce qui me choque le plus, ce n’est pas ce qu’est l’album mais plutôt que ce qu’il n’est pas : le successeur de In The Tiger’s Bed. 
Où est le groupe qui m’a fait vibrer en live ? Où sont les chœurs magnifiques (sa voix et celle de son frère s’accordent à merveille) ?
Moi aussi il faut que je fasse le deuil de cette période révolue et que j’accepte ce nouvel opus, parce qu’il est quand même intéressant.
J’espère malgré tout que ce ne sera qu’une aventure sans lendemain et sans avenir dans l’histoire de Jil, comme cette relation avec la petite Manon en sorte. 

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