lundi 31 octobre 2016

Two Door Cinema Club – Gameshow #TDCC




Pour moi, une des grosses révélations du pop rock du début des années 2010, c’est Two Door Cinema Club et son premier album coup de poing. Une collection fabuleuse de tubes. Presque tous les titres ont finis dans une pub ou un générique d’émission télé. Bon d’accord ce n’est pas toujours gage de qualité. Leur deuxième album pouvait sembler plus faible, mais il restait bon nombre de titres tubesques, instantanés. Après une pause de près de 4 ans, durant laquelle ils ont frôlé la séparation et le burnout, les voici de retour avec un nouvel album.

L’idée de départ semble être de changer de style, car on pouvait critiquer la similarité des 2 premiers albums. Vu que c’est la mode, pourquoi ne pas regarder du côté de la nostalgie des années 80 ? Tout le monde de l’électro pop ou de la pop en général le fait. Rien de nouveau donc. Enfin si. Le modèle de TDCC semble être un peu plus respectable que les Duran Duran et consort, eux se tournent plus vers Prince mais surtout Peter Gabriel. Un peu moins kitch normalement (même si les clips de Peter Gabriel nous font penser vraiment le contraire…). C’est particulièrement visible sur Bad Decisions (dont les parties instrumentales ressemblent à Steam) ou sur la plus expérimentale Surgery.

Donc Two Door Cinema ouvre grande la porte aux claviers. Ils n’ont pas été aussi loin qu’avec l’EP Changing Of The Seasons sorti il y a 3 ans qui était très électro, limite dance.

Cependant, on y perd (en partie) leur rythmique sautillante surexcitée et leurs riffs de guitares incisifs, remplacés par des cocottes à la Niel Rodger, plus gentillettes, et bien sûr double dose de nappe de synthé. Je précise en partie car on trouve encore quelques saillies à cordes bien senties qui rehaussent le tout (les refrains de Lavender ou Are We Ready ? par exemple ou même le limite punk Gameshow).

A la première écoute, au casque, ça ne m’a pas fait sauter sur ma chaise, un petit manque d’énergie jubilatoire et primaire comme sur Undercover Martyn, I Can Talk ou Someday. Du moins c’est que je m’attendais à avoir. Mais je l’ai mis à maison sur la chaine HiFi plutôt fort, basses rondelettes bien en avant, et là, mon fils de 4 ans s’est mis à se déhancher sur Bad Decisions (Je précise que mon fils a bon gout et voue un culte à The Less I Know The Better de Tame Impala ainsi qu’à Mrs Vandebilt de Paul McCartney). Il y a moins d’urgence dans le propos que sur Tourist History, d’explosivité pourrait-on dire, mais il a toujours ce côté ultra efficace : Alex Trimble écrit toujours des mélodies hyper accrocheuses, du vrai chewing-gum. Ça colle et ça reste longtemps en tête. Are We Ready ? (Wreck) et sa guitare funky, Bad Decision, Lavender, Fever pour les plus marquantes ont du mal à sortir de la tête une fois rentrées. Bref il nous a à l’usure.
Les nouvelles directions permettent au groupe de se lâcher un peu plus, d’oser un slow à la Phil Collins, voix de Bee Gees et solo de guitare héro avec Invisible. D’oser un morceau très bizarre avec force vocoder comme Surgery (que je n’aime pas mais bon). De faire une intro de 30 s planante à la Pink Floyd et d’enchaîner sans transition sur du disco funk avec Fever. Et surtout de ne pas avoir peur d’en mettre trop. Souvent ça passe, un peu sucré mais bon, des fois ça dépasse carrément la dose acceptable comme avec Je Viens de là (dommage sans ce trop-plein de sucre le titre aurait pu être pas mal). Enfin on est quand même pas au niveau du dernier Passion Pit quand même ! ou même du dernier M83.
Il n’empêche qu’on va retrouver partout ces nouveaux tubes immédiats, pour preuve Bad Decision, déjà générique de Quotidien. En plus des 2 single déjà parus, je prédis un grand avenir à Ordinary, Lavender et Fever. Les titres plus lents comme Invisible (un peu cheesy quand même) ou Good Morning seront moins sur le devant de la scène mais reste de bons titres.
Si vous avez la version Deluxe, en plus de divers remix (dispensable comme souvent) et une version live, vous allez trouver 2 très bons titres qui auraient dû finir dans l’album officiel selon moi : Gasoline et sa rythmique un peu 8 bits très sympathique et Sucker, une sorte de slow très laid back. Deux titres moins dynamiques mais très bons !

Two Door Cinema Club avouent s’être bien amusés à créer cet album, de ne s’être rien refusés, ça se sent, ça parait heureux, et la voix d’Alex Trimble est au diapason de l’album. Contrairement au décevant Local Natives, qui tentaient le même virage, mais sans l’assumer pleinement, les TDCC ont compris que dans la pop joyeuse, il fallait l’être à fond, jusque dans le moindre synthé. Et contrairement à M83, ils ont réussi.

Certains regretteront que TDCC délaissent leur style plus explosif des débuts, criant à qui veut bien l’entendre qu’ils ont cédé aux sirènes du succès. Mais je ne pense pas qu’ils aient déjà cherché autre chose que le succès. Leur but a toujours été de faire danser, bouger et de sortir de la pop instantanée. Mission plus que réussi il me semble.




2 commentaires:

  1. J'ai jamais trop accroché, et cet album m'a particulièrement laissé de marbre. Y'a un côté new wave pompeuse type Simple Minds gonflée aux hormones (la production baveuse) que je trouve tout à tour insipide, grossier et peu inspiré.
    Je passe sur ce coup là !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Mais bon, j'ai adoré les derniers Passion Pit et M83, alors chacun sa sucrerie favorite ;)

      Supprimer