mardi 10 janvier 2017

Lemon Twigs – Do Hollywood #lemontwigs



Le coup des gamins qui nous la jouent revival d’une musique d’avant leur naissance on connait. Et je n’ai d’ailleurs rien contre quand c’est bien fait. Bon évidement c’est dégueulasse pour les groupes qui peinent à percer de voir arriver des gamins de 18 ans qui signent direct avec un bon label et sont bombardés « sensation de cette fin d’année ». Devant les éloges et les références avancées : Beatles, Beach Boys et Bowie, je me suis penché sur le sujet. Bon d’accord mon beau père m’a aussi vivement conseillé l’écoute.
Ma première écoute n’a pas été concluante, j’avais l’impression d’avoir plutôt quelque chose proche de Queen que d’autre chose. Ça me paraissait un peu artificiel, bordélique. Mais les écoutes passent et on accroche de plus en plus à cet album. Parce que c’est finement écrit. C’est barré certes, mais attachant. Je pense par contre que la référence Beach Boys peut être enlevée. Par contre évidement les Beatles sont là, le côté music-hall de Paul McCartney (genre When I’m 64) mais pas que : I Wanna Prove to You fait penser à la 2ème partie de Hapiness is a Warm Gun, on trouve un coté The Benefit Of Mister Kite dans toutes les ambiances un peu de cirque. On pense aussi à Bowie et pas que dans le mulet du jeunot, on pense aux Kinks de Mr Pleasant (Those Days Is Comin’Soon), Queen pour le côté théâtral, mais aussi Elton John pour les moments plus calmes (How Lucky I Am), au générique d’Amicalement Votre mais fait par Ennio Morricone (Franck, très bon titre d’ailleurs qui ne démarre vraiment qu’après ce générique). Rien de bien récent dans tout ça. Ah, j’oubliais, c’est produit par la moitié de Foxygen, Jonathan Rado, il n’a pas dû trop les freiner !
Alors oui c’est bordélique, les ruptures de rythmes et de styles sont légions dans ce disque, on passe d’un côté calme et solennel à un refrain digne d’un cirque. Sur Haroomata, avec ses couplets hyper délicats et des parties en lâchage total. Sur Baby, Baby, aussi délicate et fine (ah ce pont tout en douceur), mais malgré tout affublée d’un générique du Cosby Show sorti de nulle part. C’est d’ailleurs ces saillies burlesques qui m’ont gêné au début, mais on s’y habitue.
Et quand on a passé outre ce côté foufou très Ariel Pink, on trouve le disque plutôt bon, on trouve même ces incongruités presque nécessaires car venant rompre le coté solennel de l’ensemble et proposant une distance par rapport au modèle original. Bon, l’utilisation systématique dans certaines chansons peut quand même être critiquée, mais quand c’est fait plus finement comme sur la fin de l’album c’est plutôt magique.
Prenons Franck, par exemple, peut-être le titre le plus cohérent et abouti de l’album (A Great Snake s’en sort bien aussi), elle commence comme le générique d’Amicalement Votre joué par Ennio Morricone, pour poursuivre de façon plus classique, pour terminer en James Bond, tous cuivres dehors. Et ça parait ni trop pompeux ni trop éloquent.
Je vous conseille donc fortement cet album, il faut peut-être insister un peu au début, mais le jeu en vaut la chandelle !



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