mercredi 6 septembre 2017

Arcade Fire – Everything Now #arcadefire



Après le mal être des pavillons de banlieue et le mythe d’Orphée, les canadiens d’Arcade Fire reviennent cet été avec un nouveau concept-album basé sur une critique du consumérisme de la société et son aliénation.

Elle va être compliquée cette critique… Pourquoi ? Parce que je ne sais pas encore totalement quoi penser du dernier album d’Arcade Fire. Chaque écoute apporte son lot de chaud et de froid. On peut aligner les adjectifs antinomiques pour le qualifier, il a bien sûr du génie, de l’énergie, mais parfois jusqu’à l’épuisement. Bon d'accord, il y a aussi une chanson pure, magnifique : We Don’t Deserve Love.

Si on y réfléchit méthodiquement, du côté des défauts on pourrait reprocher à cet album la limite de son concept : l’utilisation répétitive et par martellement de slogans publicitaires peu délicats («I want everything now », « Put Your Money On Me », « Infinite content we are infinitely content » « creature confort make it painless »…). D’accord c’est parfait comme hymne pour les concerts. On peut aussi critiquer la production qui en fait trop, superpose des couches, apportant également au sentiment d’étouffement et d’épuisement qu’on peut sentir à certains moments (les basses saturées et indus de Peter Pan par exemple). Tout cela donne l’impression que l’album est taillé pour le live et la danse voir la transe (Creature Confort est difficile à écouter tranquille dans son salon !)

Du côté du positif, outre l’énergie débordante, on va bien sûr mettre en avant l’appropriation de toutes les influences majoritairement 70’s et 80’s. On a du disco tendance Abba avec Everything Now, du rap funky early 80’s avec Sign of Life, du reggae blanc avec Peter Pan et Chemistry, des riffs très Joan Jett sur Chemistry, un emprunt à Prince sur Infinite Content des basses Joy Divisionesques sur Put Your Money On Me et Good God Damn, du Bowie boosté au disco sur Electric Blue. Mais malgré tout l’album sonne comme un album d’Arcade Fire. Il y a cette production qui quand elle n’en met pas trop est juste et profonde, surtout pour la gestion des parties de basse. On sent l’influence de la moitié de Daft Punk sur la gestion de l’électronique un peu vintage et la gestion de l’espace, tout comme celle de Steeve Mackey, le bassiste de Pulp qui doit être pour quelque chose dans la mise en avant des parties de basses. Il y a cette énergie folle sur la face A et cette finesse plus pop sur la face B de l’album qui conclut de façon aérienne sur la sublime We Don’t Deserve Love, pendant de Supersymmetry de Reflektor. Un titre parfait. La structure de l’album en 2 parties est assez marrante, surtout qu’en plus l’album tourne en boucle : la fin de l’album s’intègre parfaitement avec le début.

Bref. Cet album est plein comme un œuf. Riche, trop riche, parfait pour affronter l’hiver, comme une poutine montréalaise en somme.

Tout en écrivant cette critique j’écoute l’album et sans y prêter attention il m’envoute… Il va vraiment falloir attendre et voir ce que l’avenir nous dira de cet album…


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