mardi 2 juin 2015

Blur – The Magic Whip #blur #damonalbarn



Oasis ou Blur?

Pour ma part j’étais plutôt Oasis au tournant des années 90. Pas le jus de fruit, le groupe. Encore que… Mais bon parfois on fait des mauvais choix. Et cette époque du début du lycée est propice aux mauvais choix, et j’en ai fait : surchemise de bucheron, veste Oxbow horriblement bariolée, Doc Marteens de concert avec lacets rasta, coupe de douille approximative et achat de toute la panoplie Sony minidisque, de la chaîne au baladeur (c’est le support de l’avenir sérieux !). Et donc Oasis c’est mieux que Blur.

Le futur ne m’a pas donné raison. Oasis s’est rapidement complu dans une suffisance écœurante à partir du boursouflé Be Here Now (qui conserve soyons honnête au moins 2 titres potables), et surtout ils n’ont pas eu le courage d’arrêter quand ça a commencé à sentir le rance, ils ont insisté quelques années à sortir des disques indigestes. D’ailleurs, après une baston très kinksienne, ils continuent en solo chacun de leur côté à sortir des disques tièdes et sans innovation. Pendant ce temps, Blur avait splitté après une poignée de disque plutôt enthousiasmants et surtout plutôt distincts. Et sur le terreau fertile étaient nés Gorrilaz et The Good, The Bad and The Queen. L’année dernière, Damon Albarn avait sorti son premier album solo, après avoir pas mal bossé pour d’autre (Bobby Womack ou Amadou et Miriam – d’ailleurs ça me fait penser que DJ Zebra avait sorti un bootleg de Boys & Girl et La Réalité, marrant), et c’était franchement bien, calme mais bien fait.

En grandissant évidemment j’ai changé d’avis. Principalement grâce à Gorillaz que j’apprécie particulièrement, je me suis replongé dans la disco de Blur, au-delà de The Charmless Man, Boys & Girls ou Song 2. Et je me suis clairement dit qu’il n’y avait pas photo comparé aux hooligans Gallagher (Même si je reste assez fan de What the Story ? (Morning Glory)).

En tout cas, on ne s’attendait donc pas à voir sortir un nouvel album de Blur, tout au plus quelques concerts pour renflouer les caisses. D’autant qu’on peut dire que la sortie a été plutôt bien gardée.

Comme on est médisants, on s’est dit que ça allait être pour l’argent, que ce sera forcément nul. C’était mieux avant, tout ça.

Et bien on s’est trompé. Blur revient avec un album bien ficelé, pas du tout celui que j’attendais, calme, équilibré, plutôt moderne avec ses touches électros. On sent vraiment l’influence de Damon Albarn dans ce disque mais pas que. La guitare crade et tranchante de Graham Coxon est là, le phrasé crâneur de Damon est de retour (Go Out, Lonesome Street, I Broadcast), des arrangements plus classiques. Bref on reconnait Blur, mais on y trouve du changement et c’est tant mieux. Et au final les petits plus en font pour moi un album plus riche qu’Everyday Robots, l’album solo de Damon.

Bien sûr il y a Go Out et Lonesome Street, Blur de la première époque jusqu’au bout des ongles, plutôt dynamisantes, mais j’aime aussi particulièrement d’autres titres plus calmes comme le reggaeisant Ghost Ship et les plus expérimentales New World Towers, Ice Cream Man ou Though I Was A Spaceman. My Terracotta Heart est aussi intéressante, une ballade à priori toute simple mais avec un peu d’électro, une guitare délicate et une basse plutôt joueuse qui donnent beaucoup de corps au morceau. Je suis moins fan de I Broadcast (style plus classique de Blur, mais mélodie moins sympa) ou Ong Ong. Mais rien de rédhibitoire.

Au final, Blur nous sort un album plutôt sympathique, on commence à espérer d’autres opus du même gabarit, voire mieux. Ce sera peut-être un Gorillaz, Damon l’insatiable travailleur s’y attelle à ce qu’il parait, mais bon avec lui on ne sait jamais…



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