lundi 15 juin 2015

Kevin Morby au Connexion Live, Mardi 9 juin 2015 #kevinmorby #connexionlive



Je me rends compte que je n’ai pas encore parlé de Tambourine Man sur ce blog. Je ne parle pas de celui de Bob Dylan, popularisé par les Byrds, mais du joueur de tambourin du groupe toulousain The Deserteurs.
On avait déjà vu il y a bien 3, 4 ans les Deserteurs en première partie d’un groupe de filles, genre glam rock à la Runaways, combi moulantes et cris aigus de série. On avait déjà été frappé par le principe du gars au milieu de la scène, en position de leader, mais qui ne lead pas, qui ne chante pas mais joue du tambourin. Bon d’accord il fait les chœurs mais c’est léger. Et encore plus frappé de le voir débarquer avec son tambourin avec le groupe de filles. Après tout pourquoi pas, elles n’avaient pas de tambourin.
J’avais un peu oublié le sujet jusqu’à mardi soir, ou les Deserteurs passaient en première partie de Kevin Morby.

Enfin en deuxième première partie, car c’est une demoiselle qui était en première partie, Weyes Blood. Guitare sèche, voix cristalline, sobre, même la raie au milieu rappelle Joan Baez. Plutôt flatteur. Ce n’est pas trop ma tasse de thé, il faut être franc, mais c’est joliment fait, superbement chanté. Un point pour la reprise d’Harry Nilsson, de bonnes références.

Après un petit set, c’est autour des Deserteurs, composés d’un guitariste chanteur, d'un batteur, d'une claviériste « clavier basse » et de tambourine man qui fait aussi les chœurs. Tambourine man est toujours au premier rang, plus en avant que le chanteur qui parle (timidement) au micro. Je ne me rappelle plus trop de leur première prestation, mais ils ont dû faire des progrès, c’est bien mieux. Le style est entre de la surf musique façon BO de Pulp Fiction, un peu de Doors renforcé par le clavier et du bon gros garage 60’s US tendance Nuggets. Ça envoie, et il faut admettre que tambourine man tape dans les temps et qu’il y a un plus. Après je suis moins fan du chant plus déclamé, mais dans le style ça passe plutôt bien. Hormis l’incompréhension suscitée par la disposition scénique, c’est plutôt sympa.


Après une nouvelle pause arrive sur scène Kevin Morby avec une chemise cowboy blanche à broderies bleues du plus bel effet, renforcé par le port du tricot de peau en dessous. La classe à Dallas… Il est accompagné seulement d’une bassiste qui fait aussi la deuxième guitare et d’un batteur.
Personnellement j’aime beaucoup Kevin Morby, avec sa voix à la limite du casse gueule, ses références assumées à Lou Reed, Bob Dylan, les Doors et les autres. Le concert prend les qualités des chansons et rajoute une bonne dose de peps : c’est plus dynamique, les guitares tranchent beaucoup plus. Quelque fois ça enlève un peu de nonchalance et de finesse comme sur Sucker In The Void, que je trouve plus intéressante en version langoureuse, délicatement venimeuse, comme du Velvet. Mais mon voisin a préféré la version plus brute servie par Kevin mardi soir. Par contre Harlem River (malheureusement perturbé au début par un larsen) profite beaucoup de cette hausse de tension, la fin psychédélique à souhait, tailladé par les saillies de la Fender Jaguar de Kevin était vraiment un grand moment. Evidemment, avec seulement 2 albums à son actif, le concert n’est pas un modèle de longueur, mais grâce à la qualité des chansons, on ne s’ennuie jamais.


Mais dites-moi donc ? Ce n’est pas du tambourin qu’on entend tout d’un coup ? ça a l’air de venir de la mezzanine… C’est dans le rythme, plutôt bien fait, mais Kevin est perplexe. D’où vient ce son? Mais c’est notre ami tambourine man qui se permet de jouer sur le morceau sans invitation. On ne saura pas vraiment si Kevin a été amusé ou agacé, mais il a souvent demandé à l’illustre tambourin de venir le rejoindre sur scène, pour jouer avec ou s’expliquer. Toujours est-il que sur la chanson finale, il est descendu jouer pendant une ou deux minutes.

Mais où est Tambourine Man?

Bizarre tout ça, et un peu sans gêne j’ai trouvé. Enfin ça n’a pas trop perturbé Kevin Morby, qui a joué au final la quasi-totalité de ses 2 albums, en un peu moins de 2 h et nous a gratifié de 3 ou 4 rappels (en fait il remontait à chaque chanson). Un concert vraiment sympa, de bonnes chansons, une interprétation différente des versions albums. Que demander de plus ?
Je suis passé le voir pour une dédicace du vinyle après le concert. Je n’ai pas tout compris vu son accent plutôt prononcé mais visiblement, de ce que j’ai pu saisir, il a beaucoup apprécié la soirée et m’a dit qu’il aimerait bien continuer sur sa lancée et venir une fois par an à Toulouse.

See you next year, Mister!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire