mardi 6 septembre 2016

John Cunningham – Fell #johncunningham



Qui d’entre vous connais John Cunningham ? Pas grand monde. C’est pourtant l’un des génies de la pop. Mais alors surement le plus discret et le plus méconnu. En plus il met 14 ans entre 2 albums, ça n’aide pas de nos jours ou il faut buzzer à mort pour exister. En 2002 sortait Happy-Go-Unlucky, un super album confidentiel, de ceux qu’on ne comprend pas pourquoi il ne fait pas un carton, puis plus rien. Pendant 14 ans.
John est tellement un artiste confidentiel, que malgré ses précédents succès d’estime, il a dû faire une souscription, un crowdfunding comme on dit, pour pouvoir enregistrer cet album. D’ailleurs un album comme celui-là coûte 6458 euros. Pour ceux qui se posaient la question. Evidemment qui dit pop et pas connu, dit suivi par Jacques, mon beau père, qui a participé à la souscription d’ailleurs. Bref j’étais bien informé sur la sortie de ce que nous pouvons appeler un petit bijou pop.
Complètement hors du temps, ancré profondément dans les sixties, Beatles, Zombies et Beach Boys se retrouvent mélangés dans cet album magnifiquement et finement composé et de plus magnifiquement produit, ce qui ne gâche rien, surtout pour 6458 euros ! Des cordes, des cuivres, du piano, quelques touches de synthé (dont l’interlude un peu psyché de We Get So We Don’t Know). C’est beau, touchant, la voix est sincère, fébrile par moment, toujours pleine d’émotion, les mélodies sont magnifiques. Je n’arrive pas à ressortir une chanson tant tout me semble à garder. Bon allez, Frozen In Time est un tube de l’été comme on dit !
Dans la vie il y a des injustices, John Cunningham en est victime. Consentante? Peut-être, car le milieu de la musique n’a que faire des gens respectueux et discrets. Cet album ne changera probablement rien à son statut, génie mais inconnu. Vous entendrez surement peu parler de cet album pourtant fabuleux. Magic n’est plus là pour en faire le disque du mois (enfin jusqu’en janvier car ils ont eu un repreneur. Chic !). Il n’y a guère que Christophe Conte pour écrire un joli article dans les inrocks. Il rentrera surement l’album dans la version 2 de son anti-discothèque idéale. Ne cherchez pas d’articles hors de France (le disque est distribué par un éditeur français) dans le NME ou Pitchfork, rien, et c’est dommage, et c’est surtout injuste.
Alors procurez-vous l’album, de préférence légalement, de toute façon il est introuvable sur les sites de streaming. Vous ne serez pas déçus, l’album est génial. On espère juste ne pas attendre 14 ans pour le prochain !


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