vendredi 23 septembre 2016

Bon Iver – 22, A Million #boniver



Après 5 ans d’attente, le délicat, et donc rare, Bon Iver (Justin Vernon principalement) nous revient par surprise avec un nouvel album en cette rentrée. J’ai découvert sur le tard Bon Iver, mais j’ai rapidement accroché à cette pop folk exigeante, son dernier album en date étant un vrai classique. Cette fois ci, fort de son succès et de sa place quasi christique de sauveur de l’indie pop, Justin sort du cadre classique et se lance dans l’électronique expérimentale, à la manière d’un Sufjan Stevens période Age of ADZ.
Tout comme avec le susnommé album de Sufjan, on peut être un peu laissé sur le bas-côté.
A la première écoute, on a l’impression que les délicates mélodies sont polluées par des saillies électroniques dissonantes, de lourds beats saturés et des voix de chipmunks vocodées.
Ce n’est pas tout à fait faux. Ni tout à fait vrai.

Par moment, effectivement ça va trop loin, beaucoup trop loin : je n’arrive pas à écouter la 2 plus de 10 secondes, et je ne parle pas des sonneries et du saxo qu’on étrangle dans la 7… Je dis la 2 et pas le titre qui est 10 d E A T h b R E a s T ⊠ ⊠ parce que tous les titres sont du même acabit, avec pleins de symboles bizarre. C’est arty à n’en point douter….
La 1 est malheureusement victime de ce trop de bidouillage, selon mon goût bien sûr ! Trop en avant par rapport à la production classique, la fin de la boucle est trop abrupte et créé une dissonance. Dans le même problème de dosage, la 3 est indigeste de trop de vocodeur…

Par contre, quand c’est bien dosé, ça peut devenir féérique.

C’est toute l’ambiguïté de ce disque où le magnifique côtoie l’horrible, parfois dans la même chanson. Il y a le single, la numéro 4, qui bien qu’arborant des sonorité chelous et des voix de chipmunks s’en sort plutôt bien.
La 5 plus classique me plait bien aussi, c’est délicat (sauf dans un écrêtage volontaire d’une envolée, pas franchement nécessaire…). Tout comme la 9 calme avec son banjo.
La 6 est vraiment géniale, un des sommets de l’album, le dosage entre touches électro et la mélodie semble être parfait.
Bon Iver nous embarque aussi dans un slow RnB avec la 8 qui propose quelque chose avec beaucoup d’ampleur, assez magique. C’est plutôt sympa, la prestation chez Jimmy Fallon de ce titre (en bas) est vraiment géniale, électro, instruments classiques, chœur et la voix de Justin Vernon, bidouillée ou non s’entrecroisent et se complètent parfaitement !
La 10 clôt magnifiquement l’album, sans fioriture, sans perturbation électronique, pure, claire et tout simplement magnifique.

Que dire pour conclure ?
Justin Vernon est un vrai génie, avec ce qu’il faut de folie et de portenawak pour appartenir au genre. Une imagination sans limite, qui apporte son lot de grandiose, mais aussi de wtf. Effectivement, il y aurait quand même à redire en ce qui concerne la moitié de l’album, quasiment inaudible pour moi (la première partie de l’album d’ailleurs, ce qui n’arrange rien pour rentrer dedans). Mais quand tout est bien dosé les mélodies délicates sont sublimées et on touche la perfection.



et le fameux live chez Jimmy Fallon :



4 commentaires:

  1. Salut ! 1er passage ici pour moi.
    C'est marrant, j'ai écrit mon article sur le même disque, je le publierai d'ici une à deux semaines, et nos avis divergent pas mal. En gros de la 1 à la 5 pour moi tout est parfaitement en place et je ne jetterais pas le moindre bleep ou effet de voix. Et de la 6 à la 10, ça retombe en intensité, c'est trop calme, ça manque de folie, et je décroche légèrement du disque.
    Après j'aime bien quand ça part un peu trop dans tous les sens mais de façon bien foutue, comme sur The Age Of Adz, chez Of Montreal, etc... Et j'ai aucun problème avec les effets sur les voix, ni l'autotune, je détestais il y a quelques années mais je m'y suis complètement habitué.Donc je suis peut-être un client un peu facile pour le feu d'artifice de la 1ère partie de l'album ;)
    A+

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  2. Salut Alexandre,
    C'est bien d'avoir des avis divergents, il en faut pour tout le monde, surtout avec ce genre d'album. Je suis peut être (encore?) trop classique, pour Sufjan, je préfère Carrie & Lowell à Age of ADZ ! Tu me passeras l'adresse de ton blog ou site pour que je puisse aussi voir tes avis et critiques et découvrir de nouvelles choses. En tout cas n'hésite pas à donner ton avis, c'est fait pour, et bien sûr mes articles sont purement subjectif !
    A bientôt
    Julien

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    1. J'ai adoré Carrie & Lowell aussi mais à choisir ce serait effectivement The age Of adz pour moi ! Avec mon pote on tient La Pop d'Alexandre et Étienne, c'est un blog 100 pour cent subjectif également avec pour vocation de faire découvrir ou redécouvrir nos coups de coeurs musicaux. On a déjà un peu d'ancienneté alors hésite ps à fouiller dans les archives, j'ai mis en place un système de rubriques avec des sommaires et normalement on doit bien s'y retrouver. Je vais voir un peu dans tes anciens articles ce que tu écoutes d'ailleurs je suis curieux 😉 au fait je suis passé chez toi grâce aux blogs amis sur Last Stop This Blog, j'ai vu ton titre sur le Bon Iver. À bientôt ici ou ailleurs alors ! 😃

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  3. Je vais m'empresser d'aller lire vos chroniques ! Et je mettrais un lien aussi du coup. A bientôt.

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