jeudi 15 septembre 2016

Local Natives –Sunlit Youth #localnatives


Pour son troisième album, Local Natives muscle son jeu, rajoute des beats et de l’électro à sa pop délicate tout en harmonies vocales. Au risque d’y perdre son âme ?
Un petit peu il me semble.

L’intention est louable, emmener un peu plus loin l’indie pop folk avec harmonies, vers des zones plus éclairées par les spotlights, vers des endroits déjà défrichés par Two Door Cinema Club par exemple.
Sans non plus tomber dans le syndrome Coldplay (pour l’instant), le dernier Local Natives propose la parfaite panoplie du disque d’indie pop qui veut plaire à tout le monde dans les années 2010 : production marquée, batterie électronique, boite à rythme, quelques claps, des nappes de synthé et même quelques Ououhouh très pop nordique façon Rodriguez ou Of Monters And Men. Ça peut servir si un jour on joue dans un stade comme on dit. 
Bon je suis un peu méchant, il reste toujours la délicatesse des harmonies vocales, la voix plaintive du leader et les bases de Local Natives. Mais il manque un petit truc ou peut-être qu’il y en a trop en fait. Trop produit. Trop propre. Trop efficace. Trop prévisible. Trop de bons sentiments, comme s'ils étaient devenus trop heureux et fiers de le montrer. Cela rend la chose beaucoup moins délicate que pour les précédents albums. C’est bien connu, une chanson triste est bien plus intéressante qu’une chanson heureuse.
On y trouve quand même de très bons titres : Past Lives et sa rythmique à la Kids de MGMT échappe au souci susmentionné, Villainy (sans guitare, une première pour eux), Mother Emanuel, et Coins qui joue la rupture avec sa rythmique plus lascive, limite reggae, aussi. D’autres titres sont aussi « pas trop mal » mais à la limite de la musique de stade : Fontain Of Youth ou Psycho Lovers par exemple. On a aussi des titres un peu mielleux, comme Everything All At Once ou Ellie Alice. Un peu calorique pour moi mais il y en a qui aiment le sucre !
Ce qui est marrant avec cette introduction d’électronique c’est qu’ils se rapprochent d’un de leurs suiveurs : Wildcat! Wildcat!

Au final, l’album est plutôt sympa, mais il me reste en bouche une légère sensation d’un manque de finesse, de retenue et de délicatesse qui m’empêche de dire que c’est pleinement réussi.
Désolé les gars. Ça m’embête de dire ça, j’attendais beaucoup plus de cet album…
J’espère que vous vous ressaisirez pour le prochain album et ne pencherez pas vers le côté obscur et les sirènes du succès (coucou Chris Martin…).


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